AGES Home : l’industrie du bois gabonais s’ancre dans la troisième transformation

En ouvrant son showroom aux médias à Owendo, l’Agence gabonaise d’études et de services (AGES Home) confirme son rôle de pionnier dans la troisième transformation du bois au Gabon. Avec 98 % de main-d’œuvre locale et une insertion croissante des femmes dans des métiers techniques, l’entreprise veut démontrer qu’industrialisation et emploi national peuvent aller de pair.

Photo de famille des employés en compagnie de Kabangoye Izzi Ghassan, directeur général d’AGES Home. © D.R.
L’industrialisation du secteur forestier gabonais franchit un nouveau cap avec AGES Home, qui se positionne comme la plus grande menuiserie industrielle d’Afrique. Cette entreprise, fondée en 2022 dans la commune d’Owendo, illustre parfaitement les enjeux de la troisième transformation des ressources naturelles gabonaises, en alliant exploitation durable du bois local et intégration massive de la main-d’œuvre nationale. Une démarche qui s’inscrit dans la politique gouvernementale de diversification économique et de création d’emplois locaux.
Pour Kabangoye Izzi Ghassan, directeur général d’AGES Home, la création de son entreprise répond à une aberration économique qu’il fallait corriger. «Vous imaginez, on a le meilleur bois au monde et ce bois est toujours transféré en brut à l’extérieur et c’est l’extérieur qui transforme le bois là et il renvoie ça pour qu’on travaille avec au Gabon. C’est pourquoi j’ai décidé de changer la donne conformément à la vision du Chef de l’État qui veut transformer les matières premières dans notre pays avant de les exporter», justifie-t-il.
Cette approche s’inscrit dans une logique de captation de la valeur ajoutée, permettant au Gabon de ne plus se contenter d’être un simple fournisseur de matières premières, mais de développer une véritable industrie de transformation.
Une gabonisation exemplaire du personnel

Des employés à l’œuvre. © D.R.
L’entreprise revendique un taux de gabonisation de son personnel proche de 98%, démontrant qu’il est possible de former rapidement une main-d’œuvre locale aux métiers techniques de pointe. «Notre challenge a été d’apprendre les métiers du bois à nos jeunes, à manipuler les machines de dernière génération en peu de temps et, aujourd’hui, on fabrique pratiquement tout ce qu’il faut dans tout ce qui est bois et dans la céramique», explique le directeur général.
Cette réussite en matière d’emploi local prend une dimension particulière avec l’intégration de huit femmes parmi les 44 employés de l’entreprise. Une évolution notable dans un secteur traditionnellement masculin, qui témoigne des mutations sociales en cours dans l’industrie gabonaise. «En intégrant des pratiques responsables et en garantissant des conditions de travail dignes à nos 44 employés, dont 36 hommes et 8 femmes, tous de nationalité gabonaise, AGES Home illustre parfaitement le modèle d’une entreprise soucieuse de ses responsabilités sociales et de l’épanouissement de son personnel», souligne Kabangoye Izzi Ghassan.
L’innovation technologique au service de la transformation locale
AGES Home mise sur des équipements de dernière génération pour se distinguer de ses concurrents. «Grâce à ces machines modernes, notre entreprise est capable de transformer le bois brut en véritables œuvres d’art fonctionnelles, redéfinissant ainsi les standards d’innovation et de sophistication dans l’industrie du meuble et de la décoration au Gabon», souligne Kabangoye Roy, directeur général Adjoint.
L’entreprise exploite plus de 200 essences de bois gabonais pour fabriquer une gamme étendue de produits certifiés séchés : «Nous fabriquons des cuisines, des bureaux, des décorations, des portes et des lits, des chambres de dressing, les plateaux, des lavabos de vasque pour la première fois sur le territoire gabonais, des planchers, des bureaux clés en main et pas mal de produits décoratifs avec du bois gabonais à 100% et certifiés séchés», détaille le directeur général.
Les défis de la troisième transformation
Malgré ses succès, AGES Home pointe les limites du soutien institutionnel. L’entreprise regrette de ne pas bénéficier d’un accompagnement suffisant de l’État gabonais concernant l’approvisionnement en matières premières, un enjeu crucial pour maintenir sa compétitivité face à la concurrence.
L’expansion géographique constitue un autre défi majeur. «Pour le moment, nous livrons à Oyem, Franceville, Port-Gentil, mais on a une équipe capable de se déplacer pour aller dans toutes les provinces du Gabon», assure le directeur général.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation structurelle de l’économie gabonaise, où la valorisation locale des ressources naturelles devient un enjeu stratégique pour réduire la dépendance aux exportations de matières premières brutes et créer des emplois durables sur le territoire national.

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