Agroécologie : cultiver sans épuiser

Face à l’impasse écologique du modèle agricole dominant, une autre voie s’affirme avec discrétion mais fermeté : celle d’une agriculture enracinée dans les équilibres du vivant. Diversité des cultures, fertilité des sols, régulations naturelles… Loin des promesses illusoires de la monoculture intensive, l’agroécologie propose une manière plus juste et durable de nourrir les populations tout en soignant les terres. Adrien Nkoghe-Mba* plaide, dans cette chronique, pour cette transition indispensable, à la croisée des savoirs paysans, de l’écologie scientifique et du bon sens agronomique.

Dans un monde confronté à la crise climatique, à l’érosion de la biodiversité et à l’insécurité alimentaire, l’agroécologie n’est pas un repli, mais un cap. © GabonReview
L’agroécologie, c’est l’idée simple – mais puissante – de produire de la nourriture en respectant les équilibres naturels. Elle ne désigne pas une technique unique, mais une approche qui s’appuie à la fois sur l’écologie, la science agronomique et les savoirs paysans. Loin d’être une nostalgie du passé, c’est une voie d’avenir.
Concrètement, l’agroécologie consiste à diversifier les cultures, recycler les matières organiques, préserver les sols, réduire les intrants chimiques et favoriser les régulations naturelles. Elle cherche à travailler avec la nature plutôt que contre elle. Et cela fonctionne : dans plusieurs régions du monde, des paysans associent arbres, cultures vivrières et élevage dans des systèmes intégrés qui renforcent la fertilité des sols, réduisent les maladies et augmentent la résilience face au climat.
Pourquoi cette approche prend-elle aujourd’hui une telle importance ? Parce que le modèle agricole dominant – fondé sur l’intensification chimique et la monoculture – montre ses limites. Il dégrade les écosystèmes, émet massivement du carbone, et appauvrit souvent les petits producteurs. L’agroécologie propose une alternative capable de nourrir les populations sans compromettre les ressources naturelles.
Ce n’est pas une solution miracle. Elle exige des connaissances, du temps, un accompagnement des agriculteurs, et des politiques publiques cohérentes. Mais elle trace une direction claire : remettre la biodiversité et les équilibres locaux au cœur de nos systèmes alimentaires.
Dans un monde confronté à la crise climatique, à l’érosion de la biodiversité et à l’insécurité alimentaire, l’agroécologie n’est pas un repli, mais un cap. Elle nous invite à repenser notre rapport à la terre, à l’alimentation, et aux limites du vivant.
*Président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

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