Victime de la vétusté du matériel, mais également du bâtiment abritant ses services, la direction générale des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale et de la Documentation gabonaise (DGABD) n’est plus désormais que l’ombre d’une administration publique digne de ce nom. Si l’espoir semblait perdu, le gouvernement réfléchit actuellement et sérieusement à sa rénovation et à sa réhabilitation. Lors des questions orales aux membres du gouvernement, le 27 juin, le Vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, a annoncé la délocalisation de ces services en attendant l’érection d’un nouveau siège.

La direction générale des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale et de la Documentation gabonaise (DGABD) vue de l’extérieur. © D.R.

 

L’actuelle direction générale des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale et de la Documentation gabonaise (DGABD) sera rasée. Un nouveau siège sera construit sur le site actuel. En attendant, les services seront délocalisés vers un espace moderne et mieux adapté. C’est l’information à retenir des questions orales adressées au ministre de l’Economie, lors de la plénière de l’Assemblée nationale du 27 juin, présidée par le président Jean François Ndongou. Représentant Henri Claude Oyima, le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, apportait ainsi des réponses aux questions de Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, 4e Vice-président de la Représentation nationale.

Le bâtiment censé contenir la mémoire du pays croule sous le poids de l’âge

Le Vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, lors de son intervention à l’Assemblée nationale, le 27 juin 2025. © D.R.

Pour le Vice-président du gouvernement, ces questions touchent «à l’essence de notre souveraineté». «Les Archives nationales, loin d’être un simple entrepôt de documents constituent le cœur battant de notre histoire administrative et politique, culturelle et sociales. Elles sont les garantes de la traçabilité de l’action publique, de la transparence de l’Etat, et du droit fondamental de chaque citoyen…», a rappelé Barro Chambrier, avant d’ajouter que «les Archives sont bien plus que de simples documents poussiéreux, elles nous permettent de comprendre les décisions qui ont façonnées notre société et d’apprendre des erreurs du passé et de bâtir sur nos succès».

Situé à Batterie IV sur le front de mer, le bâtiment érigé en 1980 faisait la fierté de tous. Or, à ce jour, il ne donne plus aucune envie. Il fait même peur par son aspect extérieur, malgré quelques saupoudrages. Le bâtiment censé contenir la mémoire du pays croule ainsi sous le poids de l’âge. Rongées par le vent marin et l’oubli plus ou moins volontaire des gouvernements qui se sont succédé, l’infrastructure appelle visiblement à l’aide.

«Il est donc temps de rompre avec la logique des mesures transitoires»

Et pourtant la direction générale des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale et de la Documentation gabonaise a été créée en 1969 en vue de mieux préserver les archives nationales et par conséquent limiter les transferts et les pertes.

«Il est donc temps de rompre avec la logique des mesures transitoires. Il est temps de prendre des décisions fermes et courageuses», a dit le représentant du ministère de l’Economie.

Dans le cadre de la modernisation de la direction des Archives nationales, le chef de l’Etat s’est personnellement saisi du dossier, instruisant le Secrétaire général gouvernement d’entreprendre des démarches nécessaires pour la construction de ce nouveau siège.

«Il n’y a pas de république sans archives, d’Etat sans mémoire…»

Entre autres innovations à voir le jour, les Archives nationales deviendront, a indiqué le Vice-président du gouvernement, un établissement public à caractère commercial. Dans le même temps, son financement sera inscrit dans la loi de finance avec l’appel à l’appui des partenaires financiers.

Le vice-chef du gouvernement a également souligné, pour cette modernisation et remise à neuf, que des délégations provinciales seront mises sur pieds, tout comme il a appelé les départements ministériels à faire systématiquement archiver leurs documents. En attendant que tout cela se concrétise, les dossiers seront déménagés dans un autre site à trouver par la tutelle.  «Il n’y a pas de république sans archives, d’Etat sans mémoire», a déclaré le vice-président du gouvernement, invitant à «rompre avec la négligence du passé».

Vivement que ces réponses aux questions que se posent, en vérité, tous les compatriotes traversant régulièrement devant les Archives nationales ne demeurent juste que de simples vœux pieux.

 
GR
 

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