La reconnaissance juridique des territoires autochtones, l’intégration des savoirs traditionnels dans les politiques de conservation et la valorisation des efforts communautaires seraient aujourd’hui indispensables pour garantir une protection durable de la biodiversité dans le Bassin du Congo. Face aux menaces croissantes, les acteurs du secteur appellent à harmoniser les cadres juridiques et renforcer l’implication des communautés dans la gouvernance environnementale.

Les partenaires financiers lors d’un panel le 2 août 2025. © GabonReview

 

Les 1er et 2 août 2025, Libreville a accueilli un atelier régional consacré à la reconnaissance légale et à l’harmonisation des données spatiales des aires conservées par les communautés (APAC) dans le Bassin du Congo. Organisé avec la participation d’États membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), de partenaires techniques et financiers ainsi que de représentants des peuples autochtones et des communautés locales, cet atelier a permis de dégager plusieurs recommandations. Les discussions se sont appuyées sur des données recueillies par des organisations communautaires et autochtones, partagées avec l’ensemble des parties présentes.

Les échanges entre le Gabon, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et d’autres pays de la sous-région ont mis en lumière les avancées déjà réalisées, les difficultés persistantes, mais aussi les possibilités d’harmonisation juridique et de coopération. Parmi les recommandations issues de l’atelier figurent : la création d’un répertoire des savoirs traditionnels pour les intégrer aux politiques nationales de conservation ; la valorisation des contributions des territoires autochtones au-delà des seules données cartographiques ; le renforcement des outils d’évaluation des résultats et des indicateurs dans les pays du Bassin du Congo.

Mais aussi, l’élargissement de la prise en compte des efforts communautaires à d’autres pays de la sous-région en dehors du Gabon, du Cameroun et de la RDC ; la mise en place d’un comité sous-régional sur les APAC pour consolider les indicateurs relatifs aux savoirs traditionnels ; et l’implication accrue des points focaux nationaux dans les processus de reconnaissance juridique des territoires. Selon Chouaibou Nchoutpouen, secrétaire exécutif adjoint de la Comifac, les États présents ont convenu d’inclure les APAC comme contributions communautaires aux engagements internationaux, notamment en lien avec la cible 3 du Cadre mondial pour la biodiversité, l’ODD 15 et l’Accord de Paris. Il a salué les engagements en faveur de la sécurisation des territoires communautaires et de leur intégration dans les politiques nationales.

 
GR
 

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