Exacerbé d’attendre depuis 4 ans que BGFIBank lui fournisse des explications sur la disparition de 1,5 milliard de francs CFA en 2015 dans son compte notarial, Alfred Bongo a saisi le juge d’instruction le 4 avril afin de contraindre l’établissement bancaire à s’exécuter

Anges Kevin Nzigou et Cédric Maguisset, les conseils d’Alfred Bongo, lors de la conférence de presse, le 4 avril 2019. © Gabonreview

 

L’affaire de 1,5 milliard de francs CFA disparus du compte d’étude notariale à BGFIBank a pris une nouvelle tournure. Alfred Bongo a saisi le juge d’instruction le 4 avril, ont annoncé les avocats du plaignant, Ange Kevin Nzigou et Cédric Maguisset.

Selon ces derniers, la saisine vise à contraindre BGFI Bank à fournir les explications à Alfred Bongo suite à l’incident, mais aussi à rembourser la somme disparue.

L’affaire débute en 2015. Le 16 mars exactement, le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) vire la somme au notaire, au titre de sa participation au capital de Tropical Holding. Il s’agit d’une société en cours de constitution dans le cadre d’un partenariat Public-privé (PPP), entre le Gabon, représenté par le FGIS et le mauricien Ireland Blyth Limited (IBL). Au départ, la participation était fixée à 600 millions de francs CFA. Or, BGFI Bank a reçu 1,5 milliard de francs CFA, soit près de 900 millions en plus.

Ayant constaté «l’erreur», Alfred Bongo ordonna à BGFIBank de restituer le trop-perçu au FGIS. Une demande à laquelle la banque a opposé un refus pour  «insuffisance de provisions». Cependant, quelques heures avant, Alfred Bongo avait vérifié le compte par une application Internet. Le compte contenait une somme bien au-delà de 1,5 milliard de francs CFA. «Plus grave, le 3 juin, relèvent les avocats d’Alfred Bongo, la banque a débité une somme de 1,5 milliard dans le compte notarial d’Alfred Bongo. Une somme dont la destination reste à ce jour inconnue». Face à l’imbroglio, le FGIS a saisi la police judiciaire devant laquelle le notaire se dédouane en s’appuyant sur ses extraits de compte. La banque, en revanche, dans sa défense n’a fourni aucune explication, ni de pièces comptables justificatives. Vu la gravité de l’affaire, Alfred Bongo a saisi le juge de référé afin de mieux comprendre le mystère qui entoure la disparition et justifier l’indifférence de la BGFIBank. En dépit de multiples ordonnances rendues par le juge de référé, BGFIBank n’a jamais daigné fournir une quelque justification. Plusieurs autorités ministérielles, sages, personnes interposées ont même été mises à contribution afin de dénouer la crise. Rien n’a été fait à ce jour.

Lassé de se faire tourner en bourrique, Alfred Bongo a saisi le juge d’instruction. Si jusqu’à ce jour sa démarche était pédagogique, le fils d’Omar Bongo a décidé d’engagement des procédures pénales à l’encontre de BGFI Bank. Selon ses conseils, Alfred Bongo envisagerait même d’entamer des procédures pénales en France où BGFI Bank a une succursale.

 
GR
 

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