Attendue depuis le mois de janvier, la communication sur la saison culturelle de l’année 2019 n’a pas été faite. Le ministre d’État à la Culture semble avoir abandonné son initiative lancée l’an dernier. La crise économico-financière que traverse le Gabon serait-elle passée par là ?

Alain-Claude Bilie-By-Nze, en février 2018, lors de la présentation du dernier agenda culturel. © Gabonreview

 

Figurant parmi les initiatives gouvernementales les mieux accueillies ces dernières années par les populations, y compris à l’extérieur du pays, la présentation de l’agenda culturel semble ne plus faire partie des préoccupations d’Alain-Claude Bilie-By-Nze. Pourtant, en février 2018, le ministre d’État en charge de la Culture avait plutôt ravi les Gabonais alors qu’il leur présentait ce que sera l’année en termes d’activités culturelles. À la suite de travaux avec son cabinet, le ministre avait présenté devant les médias un programme pour le moins précis et attrayant des différentes manifestations à prévoir. Plus d’un an après, un curieux silence règne sur la question.

Alors que certains, les artistes y compris, l’espéraient pour le mois de janvier ou au plus tard en février dernier, aucune communication n’a été faite. Beaucoup n’hésitent plus à penser que pour cette année 2019, aucune activité culturelle ne sera organisée dans le pays. Si ces craintes peuvent être excessives, elles n’en sont pas moins justifiées, d’autant que, arrivé au mois d’avril, on aurait déjà dû être informé de la date d’organisation de la 2e édition de la Quinzaine du film amateur (Quifilma). L’an dernier, ce festival censé promouvoir le talent des acteurs du cinéma amateur gabonais avait ouvert la saison culturelle. Membre du groupe des «Agitateurs culturels» et chroniqueur culturel sur l’émission de Gabon 1ère, «Le Grand Mbadja», Fabrice Gatien Mvouendi Pindi s’inquiète de ce que ce festival ayant permis à plusieurs cinéastes amateurs gabonais d’être connus du public disparaisse.

«La Quifilma va-t-elle disparaître ? Si oui, par quoi ce festival va-t-il être remplacé ? Si non, quand sera lancé l’appel à participation ? Ce sont autant de questions qui rejoignent celles liées au caractère particulier qu’entend donner le ministère de la Culture à la 14e édition de la Fête des cultures», s’interroge le chroniqueur. Des questions que l’on devrait poser au ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Poste, Guy-Maixent Mamiaka, vu qu’au Gabon le cinéma est curieusement placé sous la tutelle du département de la Communication, qui ne dépend plus de Bilie-By-Nze depuis le dernier remaniement du gouvernement.

Le chroniqueur de «Le Grand Mbadja» dit attendre impatiemment la prochaine édition du festival «Gabon 9 provinces», dont se sont approprié les Gabonais depuis la première édition de 2017. En attendant son éventuelle communication par le ministre d’État à la Culture, l’agenda culturel de l’année 2019, devrait comporter l’exposition inaugurale consacrée au Bwiti prévue en mai prochain au Musée des arts et traditions du Gabon, la date de l’organisation du Salon international du livre et des arts de Libreville (Silal) et celle de la Fête de la musique.

Espérons dès lors qu’Alain-Claude Bilie-By-Nze est actuellement à la manœuvre  pour l’organisation de ces manifestations auxquels nombreux s’étaient habitués.  Si on peut espérer que le ministre d’Etat, ministre des Sports, des Loisirs, de la Culture et de l’Artisanat n’a pas abandonné son initiative, on devrait se rendre à l’évidence si rien ne point à l’horizon et comprendre qu’en temps de disette, la culture et les loisirs sont toujours les premiers à passer à la trappe. Or, il n’est un secret pour personne que le Gabon traverse une mauvaise passe économico-financière.

 

 
GR
 

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