Dans le but de booster le secteur agricole pour lutter contre la pauvreté au Gabon, le gouvernement appelle les jeunes et les femmes à plus d’implication, quand ceux-ci exhortent les autorités à mettre à leur disposition plus de moyens financiers et matériels.

Les jeunes gabonais invités à s’impliquer dans l’agriculture. © D.R.

 

Estimés à 75% de la population gabonaise pour les premiers et à 60% pour les seconds, les jeunes et les femmes sont plus que jamais perçus comme le principal potentiel sur lequel le gouvernement compte pour parvenir à la réalisation de ses différents projets. Dans le secteur agricole notamment, leur implication est particulièrement requise. Et la ministre déléguée à l’Agriculture, chargée de l’Agro-industrie, Patricia Taye, ne s’en est pas cachée. Elle a tenu à échanger le 30 janvier avec les représentants du Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJG) et quelques femmes cadres. Son objectif : trouver des mécanismes permettant aux deux groupes de s’intéresser davantage à l’agriculture.

Craignant l’essoufflement de la dynamique impulsée depuis le lancement du projet «Graine», les jeunes et les femmes cadres apparaissent pour la ministre comme la relève des premiers acteurs du secteurs agricoles, dont certains, a-t-elle fait remarquer, sont actuellement à un âge plutôt avancé.Or, la principale préoccupation de Patricia Taye est de trouver des stratégies visant à «créer un pont» entre cette population agricole vieillissante et les jeunes, avec l’appui des femmes. Ce qui, à terme, devrait aboutir à une réduction considérable de la pauvreté au Gabon ainsi qu’à la baisse du taux d’importation des denrées alimentaires, estimée à plus de 80% par le gouvernement.

Si au ministère de l’Agriculture on assure que ce secteur est un véritable pourvoyeur d’emplois, Patricia Taye n’en pense pas moins que les jeunes gabonais devraient davantage se former aux métiers de ce secteur dit du futur. Pour leur part, s’ils ont dit avoir compris la nécessité de s’impliquer pour le développement de l’agriculture, au cours de leurs échanges avec la ministre déléguée, les jeunes et les femmes ont appelé à un meilleur appui du gouvernement. Pour Andy Nziengui Nziengui, président du CNJG, ce sujet a été évoqué au cours des séances de travail et des ateliers organisés par sa structure. «Nous sommes en phase avec la vision du gouvernement. Nous avons des idées et des propositions à faire valoir. Ce qu’il reste, c’est le passage du discours à l’action, et la mise à disposition de moyens financiers et matériels pour y parvenir», s’est exprimé le représentant des jeunes, rejoint par la représentante des femmes cadres qui a invité le gouvernement à prendre en compte la nécessité d’avoir des outils modernes en vue d’un meilleur rendement.

Selon le gouvernement, le secteur agricole gabonais est en déclin depuis des décennies, avec un poids décroissant dans l’économie (passant de 15% du PIB dans les années 1960, à moins de 5% aujourd’hui). Parmi les raisons évoquées : la faiblesse de la population agricole et un niveau insuffisant de professionnalisation caractérisée par le très faible taux d’insertion dans la production agricole, des ressources formées, ainsi qu’un faible niveau de mécanisation.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Lafayette dit :

    Comment voulez-vous que les jeunes s’intéresse à l’agriculture, si en 2017 on continue de travailler à la houe comme en 1950? Mettez en place des coopératives, dotez-les de tracteurs et vous verrez ce que ça va donner. Les maliens produisent bcp car leur diaspora envoie régulièrement des tracteurs achetés d’occasion en Europe. Sans tracteur, on ne peut produire grand chose et on risque d’esquinter sa santé à (très) court terme.

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