Le Gabon a lancé en 2019, avec l’appui de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un recensement général de l’agriculture (RGA). Cet exercice qui s’étend sur 3 ans (2019-2022) vise à combler les insuffisances en matière de production de données statistiques dans le domaine agricole.

Au Gabon, un recensement de l’agriculture devrait aider à la prise de bonnes décisions. © D.R.

 

Le Gabon veut disposer des données structurelles sur les activités agricoles réalisées sur l’ensemble du territoire national. À l’instar de bien d’autres pays africains, faute d’informations complètes et données statistiques sur l’agriculture, il éprouve d’énormes difficultés à formuler des politiques fiables capables d’éclairer les décisions importantes.

Pour changer la donne, le pays a bénéficié d’un appui de la Banque mondiale pour le développement du système national de la statistique et l’accompagnement de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour la mise en œuvre du recensement général de l’agriculture (RGA). «Le recensement de l’agriculture est une opération extrêmement importante. Imaginez-vous que le dernier recensement de l’agriculture date d’il y a 40 ans», a déclaré, sur les antennes de Radio Gabon, Thierry Francis Tiwinot, directeur général de la Statistique, et directeur national du RGA.

Le dernier recensement date précisément de 1972 et selon Thierry Francis Tiwinot, «Cela veut dire que nous n’avons pas de données sur le secteur agricole en réalité». À en croire son propos, après 40 ans, les politiques mises en place ont été basées sur des estimations appuyées sur des données relativement fiables. «On comprend dès lors que les résultats des actions que nous mettons en place ne sont pas souvent visibles ou suffisants», a-t-il dit. «Lorsque vous n’avez pas d’informations, vous prenez des mauvaises décisions», a-t-il soutenu mettant en exergue la nécessité de combler le déficit existant. Ceci, d’autant plus que le Gabon souhaite réduire sa dépendance aux importations agricoles afin d’atténuer sa dépendance alimentaire et agricole, mais aussi, diversifier son économie à travers la mise en valeur du potentiel agricole du pays.

«À l’heure actuelle, c’est in visu qu’on fonctionne», a assuré Thierry Francis Tiwinot indiquant que le RGA devrait permettre de connaitre la structure des exploitations agricoles de types traditionnel et moderne sur l’ensemble du territoire national. «Moi je suis allé à Ndougou, je vous assure qu’il y a de la production là-bas, mais malheureusement, vous ne la ressentez pas dans tout l’Ogooué-Maritime et c’est malheureux. Je suis allé dans le sud, j’ai vu qu’il y a la production dans certains cantons, certains districts, mais cette production n’est pas visible dans les chefs-lieux de provinces. Il y a peut-être un problème de transport, de commercialisation. Donc vous comprenez que tous ces éléments doivent être connus pour permettre aux gouvernants de prendre la bonne décision», a-t-il soutenu.

Lancé officiellement au mois de novembre 2019 dans la province de l’Estuaire, le RGA se déploie progressivement dans les autres provinces du pays et devrait durer jusqu’en 2022. Soit, 3 ans pour déboucher sur la mise en place d’un outil d’aide à la décision.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. diogene dit :

    Bien que la tâche soit importante , trois ans pour étudier une agriculture quasi inexistante dans un pays peu peuplé, ça sent l’embrouille…

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