Démarré 10 jours plus tôt à Agadir, les «Apéros-littéraires» des écrivains gabonais Benicien Bouschedy et Peter Stephen Assaghle prenne fin ce mercredi 19 décembre à Marrakech. Les deux promoteurs de la littérature gabonaise se disent satisfaits de leur périple marocain.

Les «Apéros-littéraires» de Benicien Bouschedy et de Peter Stephen Assaghle ont eu lieu du 9 au 19 décembre 2018 au Maroc. © D.R.

 

Après son lancement à Agadir le 10 décembre, c’est à Marrakech, ce mercredi 19 décembre, que les «Apéros-littéraires» prennent fin. Neuf jours durant, Benicien Bouschedy (le poète de Malinga) et son compère Peter Stephen Assaghle ont sillonné plusieurs villes du Maroc, à l’instar de Casablanca, Fès, Mohammédia et Rabat. L’objectif de cette tournée organisée sur fonds propres par les deux jeunes auteurs gabonais était de «conquérir un nouveau lectorat et porter la littérature gabonaise au-delà des frontières».

A chacune de ces étapes, les deux écrivains n’ont pas manqué d’échanger avec le public sur les thèmes abordés dans leurs différentes œuvres ainsi que sur les principaux sujets d’actualités au Gabon et sur le continent africain, tout en évoquant les préoccupations des jeunes de ce siècle. Pour Peter Stephen Assaghle, leur périple marocain a répondu à leurs attentes.

«Je suis très satisfait de cette tournée que nous avons initiée en tant que promoteurs de la culture gabonaise. Elle nous a permis d’impacter un nombre important de jeunes gabonais et ceux d’autres nationalités, mais aussi de réaliser la soif insatiable du lectorat, qui se retrouve dans les thématiques que nous abordons dans nos livres. Les échanges que nous avons eus autour de la littérature gabonaise, partant de nos livres, nous poussent à envisager de nouvelles stratégies de vulgarisation de cette littérature pour qu’elle soit accessible à tous les lecteurs du monde», confie Peter Stephen Assaghle.

Seulement, l’auteur Ma mère se cachait pour pleurer (La Doxa, 2018) n’a pas été le seul à être satisfait par cette aventure littéraire. Zaïfa Boucif, une jeune enseignante de littérature maghrébine, ne cache pas son plaisir d’y avoir pris part : «j’ai été invitée par un ami qui m’avait parlé, il y a un moment, de cette tournée. Je ne suis pas déçue. Je n’avais jamais rencontré d’écrivains gabonais avant. Les thèmes abordés dans leurs livres que j’ai achetés sont actuels et devraient intéresser beaucoup de lecteurs. Je pense aussi que ce genre de démarches devraient être soutenues pour le bien de la littérature africaine».

«Ayant participé à l’étape de Casablanca, j’ai été satisfait du déroulement des échanges mais surtout des différents messages de nos écrivains. Ce fut une rencontre très enrichissante autour d’ouvrages dont les questionnements et les thématiques nous invitent à reconsidérer notre présent. Ce qui séduit dans cette aventure, c’est qu’elle est portée par deux jeunes étudiants venus nous parler du Gabon, de l’Afrique et du monde à travers leurs livres. Je leur souhaite vivement de poursuivre avec force leur projet», s’est également exprimé Luc Renkongo, jeune web-influenceur résidant à Casablanca.

Pour sa part, Benicien Bouschedy évoque «une initiative audacieuse et salutaire pour la littérature gabonaise que beaucoup présentent comme renfermée et inaccessible». «Même là où elle est produite, la littérature gabonaise est peu connue, malgré sa remarquable production. Il n’y a pas de honte à reconnaître que cette littérature n’est portée que par quelques têtes médiatisées, alors que d’autres pays en comptent des dizaines voire des vingtaines. Cette initiative que nous voulons prospère souhaite vulgariser notre littérature et ses jeunes auteurs, en vue de séduire un autre lectorat que celui du Gabon, où le livre n’est d’ailleurs lu qu’au lycée sous la contrainte des contrôles», déplore le poète de Malinga.

«Avec les Apéros-Littéraires, nous voulons également montrer que les jeunes peuvent oser et faire des choses appréciables pour le pays, s’engager dans la sensibilisation et participer au développement socioculturel à l’extérieur du Gabon. Nos discours méritent d’évoluer plutôt que de porter autour des mêmes thèmes sans cesse débattus, enseignés et recrachés depuis plus de 20 ans. Cela donne le sentiment que les gabonais ne produisent plus. L’intérêt de nos échanges avec le public du Maroc était aussi de réactualiser les réflexions autour de la littérature gabonaise à partir de cette génération d’auteurs», indique Benicien Bouschedy.

Vivement une autre édition dans un autre pays voire une tournée dans les villes de l’intérieur du Gabon. C’est, en tout cas, le souhait exprimé par plusieurs de lecteurs.

 
GR
 

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