Étendu sur environ 16 hectares, l’arboretum de Sibang est danger. Cette station forestière créée en 1934, qui renferme un bel échantillon de la riche diversité de la forêt gabonaise, est victime d’une prédation foncière, sans que les autorités ne daignent lever le petit doigt.

Forêt de Sibang. © D.R

 

L’Akak ou l’arbre à cadenas. © D.R

Étalé sur une emprise de 16 hectares, l’arboretum de Sibang renferme une bonne partie de la biodiversité forestière du Gabon. Cette station forestière est pourvue d’un laboratoire pour la pharmacopée traditionnelle, l’Institut de pharmacopée et médecine traditionnelle (Iphametra).

Malheureusement, ce laboratoire créé il y a 40 ans est en ruine. L’Iphametra est l’une des victimes collatérales des émeutes postélectorales de 2016 tandis. La misère de l’Iphametra a tendance à accélérer la prédation de l’emprise de cette station forestière créée le 31 mars 1934. Elle est victime d’une prédation foncière, sans que les autorités ne lèvent le petit doigt.

Le directeur de l’Iphametra et gestionnaire de la station, Henri Paul Bourobou Bourobou, est très inquiet. «Cet arboretum est mal entretenu», a-t-il avoué indiquant ne pas disposer «de moyens pour payer les gens» qui pourraient s’en occuper. Il ne bénéficie que de faibles moyens. Difficile donc de penser au sarclage des chemins et à l’aménagement de cet arboretum impressionnant, tant par la richesse de sa diversité biologique. Un très bel échantillon de la forêt gabonaise et une mémoire pour les traditions orales.

Il faut la sauver face aux appétits de certains individus qui tentent de s’en emparer en la présentant comme «une forêt ancestrale». Sur ce point, le gestionnaire de la station forestière est formel. «Cette forêt-là existe avant les riverains, mais maintenant, ils se réclament d’être les propriétaires de la forêt. Donc, chaque jour que Dieu fait, ils grignotent» son emprise accuse Henri Paul Bourobou Bourobou.

À travers cette pression, des menaces de disparition pèsent sur certaines espèces. Plusieurs arbres sont dépouillés de leurs écorces utilisées à des fins médicinales ou fétichistes. C’est notamment le cas de l’Akak, désormais appelé Arbre à cadenas, sur lequel l’on peut retrouver des ongles ou encore des cheveux incrustés par des « Ngangas » lors des rituels relatifs à la conservation de l’amour, l’affection d’un proche ou pour avoir de l’emprise sur autrui. Le Tali qui a longtemps été utilisé comme «un poison violent pour tuer» tant à disparaître. L’arboretum fait également les frais de «cueilleurs» de bois de chauffe qui arpentent quotidiennement son emprise pour «couper du bois».

Si rien n’est fait, «il disparaîtra, car il est situé en plein cœur de Libreville» et la pression humaine le happera inexorablement. Pour éviter le pire, Henri Paul Bourobou Bourobou s’accroche à l’aide de l’État. «Si l’État peut nous trouver des SGS pour garder la forêt ce serait bien. C’est un patrimoine qu’il faut absolument préserver».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean-Lou dit :

    La 1ère photo a été prise sur le site Carnets de Voyages au Gabon (http://carnetsdevoyages.jeanlou.fr/Autour_de_LIBREVILLE/L_Arboretum_de_SIBANG/). Pourquoi ne pas mentionner le crédit photo à son auteur lors de la copie ?
    L’Arbre à Cadenas devrait être inscrit au Patrimoine Mondial Culturel. C’est une merveille du patrimoine gabonais. Annexe au Nouveau Musée ?

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