Dans une lettre circulaire relative aux conditions d’application des dispositions de l’article 206 du Code du travail, le ministre du Travail et de l’Emploi appelle les chefs d’entreprise du secteur pétrolier et des sociétés connexes au strict respect de ces dispositions.

© Gabonreview/Shutterstock

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Craignant pour leur sécurité, suite aux émeutes postélectorales, les employés de Total Gabon avaient proposé à leur hiérarchie, le 7 septembre, «un arrêt concerté du travail dans un cadre légal, à compter du 9 septembre». Une requête très vite reprise par l’ensemble des employés membre de l’Organisation nationale des employés du pétrole(Onep).

Il reste que la possibilité d’un arrêt consensuel du travail, telle qu’envisagée par les membres de l’Onep, est diversement appréciée par le ministre du Travail et de l’Emploi, Simon Ntoutoume Emane. Celui-ci invite les syndicalistes  à un meilleur examen des dispositions de l’article 206 de la loi 3/94 du 21 novembre 1994 portant Code du travail.

Cet article stipule que «le travailleur a le droit de se retirer et signaler immédiatement à son supérieur hiérarchique direct toute situation dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un péril imminent ou grave pour sa vie ou sa santé», rappelle la lettre circulaire du ministre du Travail. Selon Simon Ntoutoume Emane, ces dispositions sont exclusivement applicables en matière de sécurité et de santé au travail.

Or, les employés du secteur pétrolier estiment que l’insécurité qu’ils dénoncent ne peut se résumer à la seule sécurisation sur le lieu du travail. Ces derniers disent craindre notamment d’éventuelles représailles qui pourraient découler de l’instabilité sécuritaire installée dans la ville de Port-Gentil et du présumé adossement de quelques compagnies pétrolières à des puissances étrangères pas toujours bien notées au sein de l’opinion publique. De plus, ils sont convaincus que la situation est loin d’être revenue à la normale dans la cité pétrolière, contrairement aux affirmations des autorités locales.

S’étonnant de ce que l’Onep dégage la responsabilité des employeurs du secteur pétrolier et des entreprises connexes dans ce qu’elle considère comme un danger imminent, le ministre du Travail et de l’Emploi, exhorte les directeurs généraux de ces entreprises à tout mettre en œuvre afin que force reste à la loi et que, quoi qu’il en soit, chaque travailleur puisse vaquer librement à ses occupations habituelles. «En effet, la sécurité des travailleurs étant une nécessité absolue, il incombe à chaque employeur de mettre en place au sein de son entreprise, les conditions idoines permettant de préserver les travailleurs des risques professionnels», rappelle Simon Ntoutoume Emane dans sa circulaire.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Pica dit :

    L »employeur peut bien sécuriser sa société, mais le danger se situe entre le lieu du travail et le domicile de l’employé. Quels moyens mettra l’employeur pour protéger ses employés entre leur domicile et le lieu du travail en période trouble?

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