Alors que la nouvelle année scolaire se profile à l’horizon, le temps est aux deuxièmes sessions des cours de vacances organisés dans divers établissements du pays, particulièrement à Libreville où se concentre la population. De quoi retourne-t-il exactement ?

Gabonreview.com - Vincent de Paul Ngondjout, député du 1er siège du 3e arrondissements de Libreville, lors de la dernière journée des cours de vacances qu'il a offert - © D.R.

Si dans un premier temps les cours de vacances étaient organisés par un établissement pour relever le niveau des enfants qui méritaient de faire mieux, aujourd’hui cette activité est devenue un vaste champ dans lequel tout le monde (politiques, propriétaires des établissements, élèves etc.) puisent des bénéfices divers.

Il s’agit en effet aujourd’hui d’une nouvelle source de revenu qui permet d’amortir les charges et donc de ne pas tirer dans les réserves pour payer les salaires du personnel utilisé pour la main courante durant les vacances. Ce qui explique les montants parfois aussi élevés que les frais de scolarité en temps normal. Dans les établissements publics qui en organisent, ce sont ceux qui s’y sont engagés qui se partagent les bénéfices. Parfois, les responsables des structures ne sont même pas au courant, surtout qu’ils partent aussi longtemps que possible en vacances.

Les hommes politiques sont aussi entrés dans le bal et y font de la récupération. Il n’est plus rare en effet de constater que dans chaque arrondissement ou circonscription électorale, en début de vacances, un député ou un membre influent d’un parti politique (opposition comme majorité) lance en grandes pompes des cours de remise à niveau destinés exclusivement aux enfants de leurs cercles d’électeurs. Ce afin de préparer le territoire pour la prochaine échéance électorale.

Les parents quant à eux, nombreux d’ailleurs, louent ce genre d’initiatives. «De ma propre initiative actuellement, je ne peux pas payer les cours de vacances à l’un de mes enfants. Mais lorsque le député du siège organise j’y envoie tous mes enfants», a avoué une mère de six enfant habitant le troisième arrondissement de Libreville. «Quand c’est un homme politique qui offre, c’est du gratuit, alors je ne vois pas pourquoi refuser. Maintenant s’il faut aller payer au même montant que je débourse déjà pendant l’année scolaire, je ne peux pas», a-t-elle ajouté. «Les cours de vacances sont bons pour les enfants qui sont oisifs. Mais cela a aussi un coût. C’est cela qui dérange dans cette affaire», a soutenu un père de famille.

De nombreux jeunes y trouvent un exutoire, puisqu’on échappe aux corvées de la maison. On se fait également de nouveaux amis lors de ces cours de vacances. Les dérives ne sont cependant pas rares. Lorsque le suivi n’est pas garanti, de nombreux jeunes s’arrêtent à la petite salle de jeux, proche du collège. A défaut, ils finissent dans l’un des nombreux bars qui s’ouvrent désormais dans des maisons clôturées.

Un contrôle ddevait donc être imposé par les parents qui engagent leurs enfants dans ces «opportunités», qui sont censées apporter des solutions efficaces pour un élève ayant pris du retard durant l’année scolaire.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MissMaroundou800 dit :

    Les bars dans les maisons clôturées ça ça me tue . Salle de jeux à fric à porté de main. Nos enfants sont en danger.

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