La trajectoire hivernale de Sandrine B. Bessora, fille de Marc Saturnin Nan Nguéma, romancière et nouvelliste bien connue en Occident, passait devant le stand du Gabon, dressé pour la toute première fois au Salon du livre de Paris du 16 au 19 mars dernier. Elle venait de publier le premier tome d’une saga en quatre volumes, «La Dynastie des boiteux». La narration passe par le Gabon du 19ème siècle, avec un Paul du Chaillu transfiguré. «Quand le roman écrit l’histoire»… du Gabon
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Bessora. © Croquis de Pierre Cornuel/ facebook/bessora.onoff

 

«Auteur lunatique à géographie variable», ainsi que définie par son propre blog, Bessora s’est montrée tel quel le 18 mars dernier au Livre Paris (Salon du livre de Paris). Avec sept autres écrivains africains, elle participait, au pavillon des lettres d’Afrique, à un débat sur le thème «Quand le roman écrit l’histoire». La brève prise de parole de Bessora à cet échange était d’une pertinence implacable, faisant la fierté de tous les Gabonais qui y assistaient. «J’ai particulièrement tenté d’expliquer ce que c’est que d’être écrivain et de rendre la réalité par la fiction», a résumé l’écrivaine suisso-gabonaise.

«La dynastie des boiteux»

Tiré de «La dynastie des boiteux», une saga de quatre tomes courant sur trois siècles, le dernier livre de la petite quinquagénaire, «Zoonomia» (éditions Le serpent à plumes, février 2018), est un roman historique s’étalant sur 432 pages. Johann, son héros principal, évolue entre l’île de la  Réunion, le Paris (France) du milieu du XIXème siècle et le Gabon de l’époque. Son personnage est d’ailleurs inspiré de Paul du Chaillu, le fameux voyageur et naturaliste franco-américain ayant exploré le Gabon de 1855 à 1859.

Dans un tel contexte, le roman de Bessora narre résolument l’histoire, romancée bien entendu.

Expliquant sa démarche, la jeune dame laisse comprendre que cette œuvre est «une série de quatre livres parlant d’une famille de boiteux qui a été prophétisée dans l’Ancien Testament. Ce sont des personnages qui sont tous boiteux. L’histoire démarre en Angleterre au 17ème siècle et se termine en Russie en 1903 et on passe par les USA, l’Europe et l’Afrique, en particulier le Gabon. Vous retrouverez Paul Belloni du Chaillu dans «Zoonomia». Il a donné son nom au massif du Chaillu situé dans le Sud du Gabon. Vous retrouverez, le Gabon du 19ème siècle.» Pour réaliser un tel travail et bien dépeindre le Gabon de l’époque, Bessora explique qu’elle est allée «dans les sources primaires. En l’occurrence, je suis allée dans des livres écrits par cet explorateur en prenant le recul qui fallait pour utiliser ses informations». Bel exercice en tout cas.

Fille de Nan Nguéma

Auteure gabonaise des plus connues et plus lues dans le monde occidental, Bessora a visité, sans manière de star, le stand du Gabon, dressé pour la toute première fois au Salon du livre de Paris du 16 au 19 mars dernier. Distribuant sourires et salutations, elle a discuté avec les écrivains gabonais présents, notamment avec ceux de sa gent : Sylvie Ntsame et Honorine Ngou.

Fille de Marc Saturnin Nan Nguéma, économiste et homme politique gabonais mort en 2012 et connu surtout comme ancien secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Bessora écrit des livres «depuis plus d’une quinzaine d’années», selon ses propres mots. Elle comptabilise en effet plus de dix romans et une demi-dizaine de nouvelles. Lauréate du prix Félix Fénéon 2001, elle anime par ailleurs des ateliers d’écriture. Sa saga tétralogique, «La Dynastie des boiteux», devrait figurer dans toutes les bibliothèques gabonaises dignes du nom.

 

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GR
 

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