Au moment où plusieurs parents se précipitent dans les magasins pour acheter des cadeaux pour la célébration de la fête de Noël à leurs enfants au Gabon ; en France, un rapport de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) alerte sur les jouets connectés et leur atteinte à la vie privée.

La poupée «My Friend Cayla» et le robot «i-Que». Deux « jouets-espions ». © lesnumeriques.com

 

Les poupées et les robots qui parlent seraient, depuis quelques années, parmi les jouets préférés des enfants. Du Gabon en France, et à travers le monde, les parents estiment que ceux-ci participent à l’éveil de l’enfant. Seulement, ces jouets connectés sont-ils tous sans danger ? En France, le CNIL a répondu, lundi 4 décembre, par la négative, en mettant en demeure la société Genesis Industries Limited. La structure œuvrant dans la protection des consommateurs l’enjoint de «procéder à la sécurisation de jouets connectés à destination d’enfants», notamment la poupée «My Friend Cayla» et le robot «i-Que».

Ces deux jouets connectés, s’inquiète la CNIL, «répondent aux questions posées par les enfants sur divers sujets tels que des calculs mathématiques ou encore la météo. Les jouets sont équipés d’un microphone et d’un haut-parleur et sont associés à une application mobile téléchargeable sur téléphone mobile ou sur tablette. La réponse est extraite d’Internet par l’application et donnée à l’enfant par l’intermédiaire des jouets».

Si rien jusque-là ne permet de douter du bien-fondé de ces jouets, «l’Œil du 20 heures» de la chaîne de France 2 révèle un problème de sécurité lié à leur utilisation. Ils peuvent être utilisés comme des «espions». «Les applications qui permettent de discuter avec la poupée et avec le robot ne sont pas sécurisées. Tout le monde peut les télécharger. Pas besoin de code pour accéder au jouet. N’importe qui peut faire parler le robot ou la poupée et poser des questions à l’enfant», s’inquiète le document de la télévision publique française, qui a testé les jouets.

«A distance, derrière une porte, à une dizaine de mètres, nous pouvons prendre le contrôle du robot. Nous lui faisons dire ce que nous voulons. Comme, par exemple, demander à l’enfant d’ouvrir la porte de la maison, ou lui demander le code de carte bleue de ses parents. Nous avons même réussi à enregistrer à leur insu, les conversations des utilisateurs, lorsqu’ils sont près de la poupée.»

Convaincu de la dangerosité des jouets connectés non sécurisés pour les familles des usagers, pour Mathias Moulin, directeur adjoint de la CNIL, «c’est comme si on pouvait installer un micro chez vous, sans que vous en ayez conscience. C’est typiquement un objet-espion, au cœur de votre foyer. C’est en ça le risque principal».

Au Gabon, si la poupée «My Friend Cayla» et le robot «i-Que» n’apparaisse pas dans le catalogue des jouets proposés à la vente dans les magasins les plus populaires, à l’instar de Centr’Affaires, rien ne dit que les autres jouets connectés (montres, poupées, robots, peluches, tablettes) visibles sur le catalogue ne sont pas aussi dangereux que les deux marques incriminés en France. D’aucuns pensent qu’il serait judicieux que la direction générale de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) s’intéresse à la question.

 
GR
 

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