Au marché de Mont-Bouët à Libreville, certains commerçants gabonais revendiquent le poste de chef de secteur au regard des avantages qui s’y rapportent.

Vue du marché de Mont-Bouët à Libreville. © D.R.

 

Exclusivement occupé par les expatriés, le poste de « Chef secteur » intéresse de plus en plus de commerçants gabonais. Au marché de Mont-Bouët, le plus grand de Libreville et du Gabon, certains sont d’ailleurs montés au créneau pour le revendiquer. «On ne peut pas confier tous les postes du marché de Mont-Bouët qu’aux expatriés», s’est plaint l’un d’eux.

Selon les commerçants, il y a 32 secteurs reconnus officiellement par la mairie, et ces 32 secteurs sont tous occupés par les expatriés. Ce qui n’arrange pas les Gabonais. «On n’a rien contre les expatriés, mais ça nous met à mal. Comment pourrons nous insérer nos petits frères qui sont sortis du chemin de l’école ?», s’est interrogé l’un d’eux. Selon lui, le poste cache plusieurs avantages, dont le principal est la possibilité d’insérer facilement des personnes lorsque des espaces se libèrent.

«Ils peuvent insérer facilement leurs frères lorsque la place se libère et ils gagnent encore à travers le phénomène d’arrangement», a soutenu un autre commerçant gabonais plaidant lui aussi en faveur de l’occupation du poste de chef secteur par les Gabonais. Ce système d’arrangement, a-t-il expliqué, a été instauré il y a 2 ans et se fonde sur un principe. «Il y a de l’argent qui est prélevé par les opérateurs économiques, mais qui vont dans les caisses des personnels. C’est-à-dire qu’il n’y a aucune traçabilité, on ne délivre aucun ticket, on ne te coupe aucune redevance. Ces arrangements vont de 5000 francs à 80.000 francs CFA», a-t-il exposé y voyant une manne qui échappe aux Gabonais.

«Tous les chefs de secteur sont importateurs, tous les chefs de secteur ont des dépôts, tous les chefs de secteur voyagent au minimum 5 fois dans l’année», a fait savoir un autre certain de ce que c’est grâce aux avantages liés au poste, que ces chefs de secteur arrivent à se faire plaisir. «Les importateurs, ce sont eux. Les grossistes, ce sont eux. Les détenteurs de box et autres, ce sont eux. Les chefs de secteur ce sont encore eux. Où est notre place dans tout ça ?», a renchéri un commerçant gabonais.

Toutefois, la présidente du Syndicat des commerçants de Libreville ne trouve pas opportun d’avoir des chefs secteur gabonais. «Vous ne vendez pas au marché, vous ne respectez pas les droits de l’autorité, vous voulez être chef secteur. Sur quelle base ? Ce n’est pas comme ça», a estimé Suzanne Dikandou pour qui, les commerçants gabonais doivent d’abord changer de mentalité. Qu’à cela ne tienne, la mairie de Libreville qui a en charge la gestion des marchés est attendue pour donner une suite à cette préoccupation des commerçants.

 
GR
 

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