Des journalistes venus de plusieurs pays du continent ont pris part, du 5 au 6 octobre dernier, au colloque d’Abidjan en Côte d’Ivoire, destiné à évaluer les enjeux et perspectives de la presse en Afrique. Ils y ont évoqué la création d’une entité de suivi et d’évaluation de la liberté de presse sur le continent.

Jean-Pascal Ndong, président de la section gabonaise de l’UPF, lors de son intervention à Abidjan. © D.R.

Jean-Pascal Ndong, président de la section gabonaise de l’UPF, lors de son intervention à Abidjan. © D.R.

 

A l’initiative du ministère ivoirien de la Communication, un colloque sur la presse a eu lieu à Abidjan en Côte d’Ivoire les 5 et 6 octobre courant. Il a permis aux participants de réfléchir autour du thème : «La liberté de la Presse en Afrique : enjeux, défis et perspectives». Parmi les participants, l’on a noté la présence de Jean-Pascal Ndong Obiang, président de la section gabonaise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF).

Photo de famille du colloque. © D.R.

Photo de famille du colloque. © D.R.

Au cours de ce rendez-vous présidé par le ministre ivoirien de la Communication, il s’est agi de passer en revue les enjeux et défis liés à l’exercice et à l’effectivité de la liberté de la presse, notamment les modalités d’accès au métier de journaliste et les conditions de son exercice. A l’ouverture du colloque, le directeur général de l’Institut des sciences et techniques de la Communication (ISTC) a dressé «le sombre tableau, en certains endroits du continent africain», évoquant les entraves à la liberté de la presse, allant de la confiscation du matériel de travail à «l’assassinat» des journalistes. Parce qu’«informer n’est pas et ne sera jamais un délit», Dan Moussa a réaffirmé la détermination des journalistes et professionnels de la communication à lutter contre ces entraves «par tous les moyens autorisés par la loi».

Initiatrice et présidente de ce rendez-vous, Affoussiata Bamba-Lamine l’a présenté comme «une opportunité pour faire partager par les professionnels de la presse, les opinions des citoyens sur cette presse, et amener la presse ivoirienne en particulier à tirer les enseignements de la crise sociopolitique vécue par la Côte d’Ivoire, à la veille des élections présidentielles du 25 octobre 2015». Guillaume Soro, parrain de l’évènement, a noté, au nombre des mesures prises par le gouvernement ivoirien en faveur d’une presse libre, indépendante et professionnelle, «la loi qui a abrogé la peine privative de liberté pour les délits de presse ». Il a alors marqué son adhésion au principal objectif du colloque, à savoir : le partage d’expériences.

Au terme des travaux, des résolutions ont été prises. Elles concernent, les modalités d’accès au métier de journaliste. Pour le colloque, un journaliste bien formé exerce son métier de façon professionnelle et s’adapte facilement aux mutations constantes. Par conséquent, les Etats doivent renforcer les capacités et moyens des structures de formation existantes afin d’offrir des formations de qualité répondant aux besoins de la profession. Sur les conditions d’exercice du métier de journaliste, le colloque a relevé qu’il existe des entraves. Sur le plan économique, les journalistes sont mal rémunérés. Ce qui les expose aux tentations de toutes sortes et les fragilise. En conséquence, les participants ont souhaité que les Etats instituent des conventions collectives et veillent à leur application effective. «Les Etats doivent créer également les conditions de la viabilité des entreprises de presse (application de la convention de Florence, subventions…)», mentionne le rapport final.

Sur le plan juridique et institutionnel, les Etats doivent créer des cadres juridiques favorables à l’exercice du métier de journaliste ; supprimer la peine privative de liberté pour les journalistes ; réduire les amendes auxquelles les entreprises de presse et les journalistes peuvent être exposés ; garantir la sécurité des journalistes, des entreprises de presse et la confidentialité des sources d’information ; favoriser l’accès à l’information d’intérêt public ; favoriser l’accès aux medias de service public ; garantir l’indépendance des instances de régulation des médias et faciliter l’exercice de la liberté syndicale des journalistes.

En termes de perspectives, le colloque a mis en exergue l’importance de l’autorégulation dans la promotion de la liberté de la presse et la protection du journaliste. Il recommande la création d’instances d’autorégulation dans tous les pays avec le statut d’organisme d’utilité publique. Le colloque d’Abidjan recommande, en outre, la mise en place d’un observatoire africain de la liberté de la presse avec des missions précises : veiller au respect de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et professionnels des médias ; faire un état périodique des avancées et entraves à la liberté de la presse dans les pays et procéder à un classement annuel des pays en matière de promotion de la liberté de la presse.

 

 
GR
 

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