La sous-région d’Afrique Centrale, en dépit de son potentiel économique, reste la zone la moins intégrée du continent en termes de flux de commerce intracommunautaire. Le commerce entre les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) ne représente que 3,5% du total des échanges de la région. Un handicap pour cette partie du continent à répondre présent au rendez-vous de la zone de libre-échange continental africaine (ZLECA) entrée récemment en vigueur.

Commerce intra-communautaire en zone Cemac ne représente que 3,5% du total de l’Afrique. © D.R.

 

Les États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) commercent à peine entre eux, selon les statistiques établies par les experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et présentées, le 25 septembre, à Malabo, Guinée équatoriale, lors de la trente-cinquième session de la CEA.

Les transactions commerciales au sein de cette partie du continent qui ne compte pas moins de 160 millions d’habitants, répartis sur 6,6 millions km2, ne représentent que 3,5% et leurs importations, notamment des produits agroalimentaires, sont estimées à deux mille milliards de francs CFA par an, par rapport au total des échanges du continent. Une situation à améliorer pour espérer concourir activement aux défis de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continental.

Un frein pour participer au marché de la ZLECA

Selon la CEA, ce faible niveau des échanges commerciaux intracommunautaire se justifie par des contraintes infrastructurelles, institutionnelles et organisationnelles. Mais aussi par l’inefficacité des outils de facilitation des échanges avec comme corollaire, le renchérissement des coûts des transactions. Au surplus, les obstacles tarifaires, au rang desquels les procédures administratives et douanières, les restrictions quantitatives, les mesures sanitaires et phytosanitaires, etc. constituent encore une véritable entorse à la promotion des échanges intracommunautaires. Les analystes pensent que «cette situation obère le développement économique du continent et entretient sa vulnérabilité aux chocs extérieurs».

Toutefois, la sous-région a du potentiel pour commercer et se développer. L’Afrique centrale (élargie à la CEEAC) est la zone qui affiche le plus de ressources naturelles : pétrole, bois, minerais… Cependant, «des exportations sont assez limitées dans la zone Cemac. Le niveau de transformation (des matières) est très bas», a souligné le commissaire de la Cemac, Michel Niama.

Pour le chef de la section des politiques et des réformes pour la diversification économique à la CEA, Mama Kéita, au regard des ambitions de la sous-région d’atteindre 10% du commerce intracommunautaire à l’horizon 2029, il faut réinventer l’homme ; changer sa mentalité. «Je pense que le Rwanda l’a fait et s’en sort bien. On parle de la diversification, mais qui va produire si l’homme n’est pas préparé à cela», a-t-il réagi.

 
GR
 

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