Très apprécié par les femmes et particulièrement celles qui sont enceintes, le Kalaba est nuisible lorsqu’il est utilisé comme un produit comestible. Les blouses blanches préviennent sur les risques liés à sa consommation.

C’est sous cette forme que plusieurs consomment le Kalaba à Libreville. © D.R.

 

Au marché de Mont-Bouët de Libreville, le Kalaba arrive par conteneurs au bonheur des femmes qui n’hésitent d’ailleurs pas à ramasser les morceaux qui tombent lorsqu’ils débordent. Enceintes ou pas, elles sont nombreuses à en raffoler et permettent de fait que le produit se vende bien. Cependant, les blouses blanches alertent sur le côté sombre de ce produit. «Le Kalaba n’est en réalité pas un produit comestible, car il s’agit de l’argile, très mal digérée par l’organisme». À en croire leurs propos, les conséquences sur la santé sont dangereuses et parfois irréversibles à court, moyen, et long terme.

«La consommation du Kalaba peut être responsable de plusieurs anomalies, particulièrement chez la femme enceinte», a averti Élise Moussavou, une sage-femme. Au titre de principaux dégâts liés à la consommation du Kalaba, elle cite l’anémie ainsi que des troubles de la digestion. «La consommation du Kalaba par la femme enceinte aura forcément un impact sur la grossesse parce que ça va ralentir l’absorption des nutriments nécessaires. Ce qui va aboutir à une anémie pendant la grossesse et va donc affecter la croissance du bébé parce qu’il faut savoir que le bébé se nourrit essentiellement à partir du sang de la mère», a-t-elle expliqué.

Lors de certains accouchements, a-t-elle laissé entendre, des bébés naissent couverts d’une pâte toute blanche susceptible d’être également retrouvée dans leurs bouches. Signe que la mère consommait le Kalaba durant sa grossesse «et l’enfant aussi d’une certaine manière».

Interviewé par certains confrères, le gynécologue Ulysse Obiang indiquait que cette anémie provoque un manque de fer, une fatigue extrême, des vertiges importants ainsi qu’un pouls faible et rapide. La consommatrice pourrait éprouver des difficultés respiratoires et voir son teint devenir pâle. «Il y a d’autres anomalies. En fait, le fait que le Kalaba se dépose dans le tube digestif, à la longue on peut aboutir à une occlusion intestinale qui est une grosse urgence», a assuré Élise Moussavou qui invite les consommateurs à s’en départir.

Mais dans la plupart des cas, ces consommateurs développent une sorte d’addiction et affirment, particulièrement pour les femmes enceintes, que le Kalaba les aide à se débarrasser des nausées et vomissements récurrents. «Il y a des médicaments pour ça», rétorque pour sa part la sage-femme qui soutient qu’elles se mettent en danger.

 
GR
 

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