N’ayant pas apprécié la dernière sortie du ministre d’Etat en charge de la Justice au cours de laquelle il a accusé les magistrats de corruption, le président du parti Union et Solidarité (US), magistrat hors catégorie, a rappelé, le 18 décembre, Francis Nkea Nzigue à ses obligations.

Jean de Dieu Moukagni-Iwangou (à gauche) n’a pas apprécié les accusations de Francis Nkea Nzigue contre les magistrats. © Montage/Gabonreview

 

«La corruption de magistrats est un fléau social auquel les Gabonais sont quotidiennement confrontés. Car, il n’est pas rare de voir les Gabonais payer de fortes sommes à un juge pour obtenir des décisions de justice en leur faveur». Cette déclaration de Francis Nkea Nzigue, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou ne l’a pas du tout appréciée. Le président de l’US, magistrat hors catégorie, y a vu une déclaration «sentencieuse» qui est loin d’honorer l’«avocat nanti d’une longue expérience des prétoires» censé disposer de «tous les leviers pour parler de la valeur des hommes, et de l’intimité des procédures». Aussi, l’ancien directeur général de l’Ecole nationale de la magistrature a décidé d’écrire, lundi 18 décembre, au ministre d’Etat en charge de la Justice.

Dans sa correspondance, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a fait remarquer au Garde des Sceaux qu’en refusant d’assortir sa «sentence» «d’un bénéfice de division qui aurait exonéré certaines entités de l’univers judiciaire», il a «jeté un trouble profond, qui entache toutes les juridictions, au-devant desquelles (son) office a été sollicité, et au-dessus desquelles, (sa) tutelle s’exerce». «Gardes des Sceaux, vous engagez la valeur de la parole publique en République Gabonaise, dans toutes vos affirmations de fait, et de droit», a-t-il souhaité lui rappeler, tout en lui formulant «humblement» ses «offres de franche collaboration». D’autant que la justice qu’attendent les Gabonais au nom de laquelle celle-ci est dite ne saurait s’attarder aux «querelles de bas étages». Le président l’US exhorte Francis Nkea Nzigue à s’intéresser plutôt aux études contenues dans le Programme d’appui au renforcement de la gouvernance judiciaire (PARGJ), «seuls débats méritant d’opposer des acteurs judiciaires sur le devenir de la justice, et partant, du pays».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. FINE BOUCHE dit :

    Faire une généralité est un tord mais feindre le déni des pratiques qui ont leur fondement dans ces couloirs de tribunaux c’est criminel. Car des vies se jouent.

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