Après avoir ralenti de 3 % en 2015, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne devrait continuer de baisser à 1,6 % en 2016. Son niveau le plus bas depuis vingt ans, indique la dernière édition d’Africa’s Pulse, publication semestrielle du groupe de la Banque mondiale qui analyse les perspectives économiques du continent.

© Gabonreview/Shutterstock

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La croissance des économies africaines connaîtra une régression et s’établirait à +1,6%, contre +2,5% début juin dernier, selon les perspectives de la Banque mondiale. «La croissance économique de l’Afrique subsaharienne devra atteindre cette année son plus bas niveau depuis vingt ans, à 1,6 %», relève la dernière édition d’Africa’s Pulse, publiée le 29 septembre 2016, par l’Institution financière internationale.

Les difficultés économiques rencontrées par les principales économies de la région (le Nigéria et l’Afrique du Sud en particulier), qui subissent toujours les contrecoups de la chute des cours des matières premières, expliquent ce ralentissement. «Ces pays doivent de surcroît s’adapter à des conditions de financement moins favorables et faire face aux incertitudes pesant sur leurs politiques économiques», souligne la Banque mondiale.

Ce rapport de 96 pages qui livre «une analyse des enjeux façonnant l’avenir économique de l’Afrique», constate également des taux de croissance très hétérogènes à travers le continent et révèle des disparités entre les pays. Alors que la croissance s’est effondrée dans de nombreux pays, l’Éthiopie, le Rwanda et la Tanzanie affichent toujours en moyenne des taux annuels supérieurs à 6 %. Enfin, d’autres pays tels que la Côte d’Ivoire et le Sénégal figurent parmi les économies les plus performantes du continent. «Il ressort de notre analyse que les pays qui s’en sortent le mieux sont également ceux qui disposent d’un cadre de gestion macroéconomique plus solide et d’une réglementation plus favorable aux activités commerciales. Leurs exportations sont aussi plus diversifiées et leurs institutions plus efficaces», a souligné Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.

«Du fait de la conjoncture internationale encore fragile, certains pays devront procéder à des ajustements structurels plus importants pour réduire leurs déficits budgétaires et extérieurs et mieux résister aux chocs économiques. Pour améliorer leurs perspectives de croissance à moyen terme, ces pays devront également réorienter leur politique macroéconomique et accélérer les réformes structurelles», recommande le rapport.

Africa’s Pulse indique, qu’en 2017, les performances économiques des pays du continent continueront d’être contrastées. Si les plus grandes économies de la région et les autres pays exportateurs de matières premières devraient enregistrer une légère hausse de leur croissance réelle du PIB prévue à 2,9% en 2017, et 3,6 % en 2018 au fur et à mesure que les cours se stabiliseront, le reste de l’Afrique progressera à un rythme soutenu, notamment grâce aux investissements dans les infrastructures.

 

 
GR
 

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