Les conseils de Patrcichi Tanasa, ancien administrateur directeur général de la GOC arrêté dans le cadre de l’opération Scorpion, ont annoncé, le 9 janvier, avoir saisi le groupe de travail des Nations Unies sur la détention. Me Anges Kevin Nzigou et ses confrères motivent leur démarche par les violations du Code de procédures.

Me Anges Kevin Nzigou, Jean Paul Moumbembe Dominique Inchauspé, Calvin Job et Richard Sedillot, tous avocats de Patrchi Tanasa en conférence de presse, le 9 janvier 2020. © Gabonreview

 

Accusé de détournement des fonds publics et de blanchiment des capitaux, dans le cadre de l’opération Scorpion, et détenu à la prison centrale de Libreville depuis le 28 novembre, Patrichi Tanasa vient de saisir le groupe de travail de l’Onu via ses avocats. Le 9 janvier ses conseils Anges Kevin Nzigou, Jean Paul Moumbembe et leurs confrères Dominique Inchauspé, Calvin Job et Richard Sedillot, venus de France, ont saisi le groupe de travail des Nations unies sur la détention.

Les avocats de l’ancien directeur général de la GOC motivent leur démarche par les violations du Code procédure pénale dont est victime leur client, depuis son interpellation jusqu’à son incarcération à la prison centrale de Libreville. La première violation relevée par les avocats est liée au fait que Patrichi Tanasa ait été «placé en détention sans que ses conseils n’aient eu accès aux pièces de procédure ayant justifié les prétendues charges existantes contre lui». Les avocats dénoncent également les perquisitions et saisies opérées au domicile de leur client, sans que les biens saisis n’aient été transmis aux juges.

Partant de ces violations, les avocats en sont arrivés à tirer deux hypothèses : «Soit le dossier de la procédure ne contient aucun élément justifiant des charges invoquées par l’accusation, de sorte que le placement en détention qui n’est fondée sur aucune charge est parfaitement arbitraire ; Soit le dossier contient des pièces pouvant justifier de ces charges et la défense devait alors y avoir accès».

Anges Kevin Nzigou et ses confrères décrient en outre le fait que «le réquisitoire n’ait fourni aucune information sur les faits reprochés à leur client». Les avocats dénoncent par ailleurs, le fait que leur client «n’ait pas été interrogé par le juge d’instruction préalablement à son placement en détention».

Au regard de ces violations, les avocats de l’ancien directeur général de la GOC ont dit craindre «l’instrumentalisation de la justice gabonaise dont pourrait découler insécurité judicaire». Déterminés à défendre leur client, les avocats ont jugé utile de porter l’affaire devant le groupe de travail des Nations unies sur la détention.

Selon Me Richard Sedillot, le groupe de travail de l’Onu pourrait, comme dans les affaires antérieures, qualifier d’abord la détention arbitraire. Le groupe de travail de l’Onu pourrait également «enjoindre l’Etat gabonais à y mettre un terme immédiatement, déterminer les responsabilités ayant occasionné ce placement en détention et recommander la réparation du préjudice», a expliqué l’avocat

Exigeant également un audit international et indépendant pour la manifestation de la vérité sur la gestion de leur client à la tête de la GOC, Anges Kevin Nzigou et ses confrères ont exprimé leur intention de déposer plainte en diffamation contre le journal L’Union.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire