Dans leur marche vers la croissance et la prospérité, les pays africains restent confrontés à une difficulté : leur monnaie, considérée par certains comme un frein à leur développement.

Le franc CFA, un frein à l’émergence de l’Afrique ? © Capture d’écran Google images

Le franc CFA, un frein à l’émergence de l’Afrique ? © Capture d’écran Google images

 

Parce que «la monnaie doit être au service de la croissance et du développement», les économies africaines sont loin de parvenir à leur rêve. Du point de vue de nombreux économistes, le franc CFA apparaît comme un frein à cet objectif. C’est, du moins, l’avis de l’économiste togolais Kako Nubukpo. Dans un entretien récemment accordé au journal Le Monde, il estime que «le ratio crédit à l’économie sur PIB dans les pays de la zone franc est de 23 % quand il est de plus de 100 % dans la zone euro. Il est quasiment impossible pour nos pays de rattraper les économies émergentes avec le rattachement fixe du franc CFA à l’euro». Invité aux 3e Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, tenues du 3 au 5 juillet courant, l’ancien ministre togolais de la Prospective milite pour la fin de l’arrimage à parité fixe du franc CFA à l’euro. Il se prononce pour des régimes de change alternatifs un peu plus flexibles. Objectif : financer le développement des 16 pays d’Afrique centrale et de l’ouest, qui ont cette monnaie en partage.

Si la monnaie créée en 1945, utilisée par des pays tels que le Gabon, le Cameroun, le Congo, le Sénégal ou la Côte-d’Ivoire, est perçue comme un caillou dans le soulier du développement des Etats, au point que le débat sur une éventuelle sortie de la zone franc est envisagée par les plus courageux, pour Kako Nubukpo, il s’agit de procéder par étape. Sa stratégie : «remettre sur la table les objectifs des deux banques centrales d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale ainsi que leur capacité à financer la croissance économique et évaluer la qualité de leur gestion monétaire». Un débat tabou, pour certains, alors qu’«aujourd’hui, le franc CFA via son rattachement à l’euro est beaucoup plus déterminé par les événements au sein de la zone euro que par la conjoncture au sein de la zone franc». Pour l’économiste, il s’agit d’une hérésie. D’où son appel aux dirigeants africains à faire preuve de responsabilité, en ouvrant un débat sur la question monétaire. «C’est un exercice démocratique auquel nous devons tous participer. Les gouverneurs de nos banques centrales doivent expliquer les fondements de leur politique monétaire, comme le font tous les gouverneurs de banques centrales. Je n’ai jamais entendu le gouverneur de la BCEAO ou de la BEAC s’exprimer devant un parlement quelconque», a-t-il dénoncé. Soit, mais doit-on lui rappeler que les gouverneurs des banques centrales ne sont pas responsables devant les parlements mais les gouvernements ? Doit-on lui dire que la politique monétaire est portée par les ministres en charge de l’Economie et/ou des Finances ?

Le développement des économies des pays de la zone franc est donc lié à celle de la souveraineté monétaire. A sujet, l’ancien ministre togolais s’est voulu peu tendre face aux façons de faire actuelles. «Il est inconcevable que 55 ans après les indépendances, les pays de la zone franc continuent d’avoir une monnaie physiquement fabriquée en France, d’avoir leurs réserves de change déposées auprès du Trésor public français». Réserves de change qui auraient été évaluées en 2005 à 3 600 milliards de francs CFA. Pour Kako Nubukpo, cette réalité renvoie à une forme de «servitude volontaire». Or, lance-t-il, «nous n’avons plus besoin de l’«assureur» qu’est la France pour avoir la fixité entre le CFA et l’euro. Les dirigeants africains doivent assumer leurs responsabilités. C’est à nous d’assumer notre destin, ce n’est pas à la France de le faire pour nous». Dont acte. Seulement, il aurait été souhaitable que Kako Nubukpo dise si les expériences de la Guinée équatoriale, de la République démocratique du Congo ou du Nigeria avec l’éculé, le zaïre et maintenant le franc congolais ou le naïra militent pour ou contre le maintien du franc CFA. L’émergence à l’africaine serait-elle en fin de compte une charmante utopie ?

 

 
GR
 

20 Commentaires

  1. Patriote dit :

    « C’est à nous d’assumer notre destin, ce n’est pas à la France de le faire pour nous »…..!

  2. rtg1 dit :

    Le Franc CFA n’est pas une monnaie souveraine… A l’époque du Franc français la parité à beaucoup varié de 1945 à 1994 (Mais sur quelle base…?)

    Parité FCFA vs FF

    Création du FCFA ; 26 décembre 1945 ; 1 FCFA = 1,70 FF

    Dévaluation du franc Francais (FF) ; 17 octobre 1948 : 1 FCFA = 2,00 FF

    Instauration du nouveau Franc Français : 1er janvier 1960 ; 1 FCFA = 0,02 FF

    Dévaluation du FCFA : 12 janvier 1994 ; 1 FCFA = 0,01 FF

    Parité FCFA vs EURO

    Arrimage du FCFA à l’euro : 1er janvier 1999 ; 655,957 FCFA = 1 euro

    SOURCE :
    http://www.bceao.int/Histoire-du-Franc-CFA,55.html

    Avant les indépendances le FF et le Fcfa avaient quasiment la même valeur.

    Mais entre 1960 à nos jours la parité n’est plus a notre avantage. D’où une perte du pouvoir d’achat des pays utilisant le FCFA en opposition à l’Europe.

    Il faut que les pays africains qui utilisent le Fcfa se détache de la France pour que la Nouvelle monnaie africaine fluctue librement sur le marché de change mondial.

    L’euro depuis 1 an a perdu près de 20 % de sa valeur vis à vis du dollar américain. Comme le franc CFA a une parité fixe avec avec l’euro il perd perd aussi de la valeur.

    Si notre monnaie était souveraine la corrélation de l’Euro et du Fcfa ne seraient pas si forte vis à vis du dollar américain.

    Il serait dans notre avantage que nous ayons une monnaie qui fluctue selon la loi de l’offre et la demande sur les marchés mondiaux. 😉

  3. Petit Yannick dit :

    « les expériences de la Guinée équatoriale »…je ne pense pas que la Guinée équatorial envie les pays de la zone franc. Le démarrage a peut-être difficile mais à l’heure actuelle tout semble aller pour le mieux.

  4. EMILE dit :

    L’arrimage du CFA à l’Euro plombe les économies des pays africains francophones.
    En effet, c’est le mécanisme de gestion monétaire qui est opaque vis à vis de nos élus depuis 1960.
    La banque de FRANCE, réceptionne les factures de vente de nos matières premières(Le bois depuis 1843, le pétrole en 1953, l’uranium 1947, le manganèse en 1962), puis elle perçoit des propensions pour l’émission monétaire, pour assurer les réserves d’échanges du Gabon, pour assurer la régulation avec les devises étrangères et pour ses frais de gestion.
    La propension restante (45 % des recettes minières), est ventilée dans un compte d’opération de chaque état membre, en particulier pour la BEAC ou la BCEAO. Ces deux dernières banques récupèrent les fonds correspondant dans leur compte d’opération et les ventile à la banque centrale africaine de Paris.
    Mais depuis 1960, date des indépendances, Il y a une perdition des fonds entre les comptes d’opérations et les deux banques centrales africaines.
    Les chefs d’états membre de ces banques se servent les sous de la république sans s’inquiéter….!
    De même la BEAC et la BCEAO, confisquent ces fonds pendant un certain temps afin de se faire des intérêts de l’ordre de 100 milliards de CFA. Dès que ce montant est atteint, les banques centrales africaines, renvoient les fonds de vente des matières premières dans les banques centrales respectives de chaque état membre en Afrique.
    En principe, il faut compter 6 mois pour que les fonds soient débloqués des banques centrales africaines de paris, vers les banques centrales en Afrique de chaque état membre.
    Avant de ventiler les fonds au trésor, les banques centrales jouent encore aux prolongations, le temps de collecter des intérêts.
    Le résultat de la course est que, sur une facture de 1000 milliards de cfa du pétrole vendu à une raffinerie chinoise, seuls 400 milliards de cfa rentre au Trésor du pays africain.

    Donc les prévisions bugétaires votées à l’assemblée nationale de chaque état sont utopiques. On dit souvent que nos élus (députés et sénateurs), ne voient que du feu et de la fumée. Ils n’ont aucun pouvoir de rétorsion au risque de perdre leur poste juteux.

    En définitive, pour donner une chance au développement de notre économie, il est urgent de sortir de ce système mafieux françafricain, en créant une Monnaie Autonome de l’Afrique Centrale (la MAACE). Cela va permettre la ventilation en temps réel de nos Trésories Publiques en devises et donc de faciliter le développement du continent Africain.

    Remarque : si on laisse nos états gérés notre monnaie et nos recettes minières, nous aurions des problèmes des réserves à cause de leur gestion catastrophique des deniers de l’état, autant laisser les blancs gérer nos devises pour nous mettre à l’abri d’une banque route…..!

  5. Fille dit :

    La Guinée Équatoriale d’Obiang Nguema a rejoint le cfa depuis plusieurs années déjà, conseillée par je ne sais quels mauvais conseillers. Nous manquons tellement de confiance en nous que certains préfèrent l’esclavage a l’autonomie. C’est très grave pour les générations à venir. Il faut se ressaisir, le cfa sous sa forme de fonctionnement actuel faits des états africains des sous-états de la France. Ce qui clairement était l’objectif au soir des indépendances accordées. Mais 55 ans plus tard, cette situation n’a aucun sens, à moins d’admettre auprès des peuples africains que nos pays sont et restent toujours des départements dépendants. Est ce le cfa la condition sine que non des indépendances de ces pays ? Si oui, que cela soit dit, afin que ça soit clair. Quant je pense même au sein de la zone ça, le cfa de l’Afrique centrale ne passe pas en Afrique de l’ouest et vice versa, il faut le changer !!! C’est vraiment marcher sur la tête. Les africains sont les seuls homo sapiens à trouver cette situation normale et à la subir comme si de rien n’était, préférant qu’on leur accorde l’aide au développement.

    • persquen dit :

      Je ne pense pas que la guinée équatorial soit un sous-état de la France, il n’y plus que vous pour croire et faire l’amalgame entre vieille histoire coloniale et mondialisation d’aujourd’hui.
      Vous dites, je vous site (« Les africains sont les seuls homo sapiens à trouver cette situation normale et à la subir comme si de rien n’était, préférant qu’on leur accorde l’aide au développement. »)Je me permettrais même pas d’écrire cela en France sans risquer un procès en diffamation pour racisme suivant la lois française. Alors oublier donc un peut la France et regarder devant vous mêmes, cela vous profiteras plus. moi qui vous lit beaucoup, je me suis aperçu que vous étier très fort sur les dit ont et autres proverbes, il y en a un français qui dit, « ne juge pas ton voisin par la paille qui lui barre l’œil, mais regarde toi avec la poutre qui te barre le visage ». Tout les trois mois je suis a Libreville, pour une période d’environ 5 semaines a chaque fois. j’ai compris comment vous fonctionniez, je ne cherche pas a vous cacher que la position de la France dans son histoire n’as pas toujours été glorieuse et loin de moi aujourd’hui de m’en soustraire. mais ma chère aujourd’hui la France, comme le Gabon sont engagés dans un processus que l’on appelle la mondialisation et que tout se qui étaient vrai il y a encore 10 ou 20 ans ne les plus maintenant. Donc pour en revenir a notre franc CFA et bien il plait a tout le monde, européens, américains, chinois etc etc. Enfin bref a tout ceux qui font du bisness en Afrique et la France dans tout cela, j’ai compris depuis belle lurette que s’était devenu un kiosque a pantins pour le grand spectacle de la mondialisation.
      Sur ce ma chère je ne vous en veut pas et vous souhaite bonne continuation.

    • daouda dit :

      Oui, je suis d’accord à 100 % avec @Fille.
      Les pays d’Afrique francophone sont toujours des colonies de la France malgré les 55 ans de la pseudo indépendance.
      Les premiers discours au sortir des indépendances prônaient la création d’une monnaie autonome de l’Afrique francophone sans parité fixe avec le franc français. 55 ans plus tard on est toujours au point mort. Cela veut dire que l’Afrique francophone n’est pas encore sortie de la domination coloniale. Les chefs d’états de ces pays sont des métèques, sans vision et sans stratégie. Ils sont adoubés au pouvoir pour pérenniser l’ordre coloniale franc-maçonnique!
      Bref, c’est quand bien même étonnant de voir que le franc CFA ne s’échange même pas en France ou réside le franc français ?, nous sommes là dans une sorte d’esclavage de monnaie, une vraie sous monnaie qui n’est échangeable que chez soit. Quelle velléité de développement peut-t-on avoir avec un CFA non rachetable à l’extérieur ?. En clair, les présidents des pays francophones sont encore des homo sapiens de la 55ième race.

  6. persquen dit :

    Kadafi voulait faire la grande Afrique de tripoli au cape town et de dakar a Addis Abeba en passant par Libreville. Avec cette grande Afrique une monnaie unique pour tout le continent. Cela a déranger beaucoup de monde dans l’Hémisphères Nord.

  7. rtg1 dit :

    L’escroquerie du Franc CFA – Dependance et esclavage monétaire

    https://www.youtube.com/watch?v=SzYY8RY8ixc

  8. rtg1 dit :

    La France veut-elle sauver Sa monnaie le « Fcfa » ? 😉

    LE FRANC CFA A T-IL ENCORE SA RAISON D’ÊTRE ?

    https://www.youtube.com/watch?v=z8C2rEHH7gE

  9. Lekoni dit :

    Faites vos monnaies nationales…. Comme ça Accrombessi, Assélé, Patience Dabany, Onanga y’Obégué…. auront des hà billets chez eux

  10. rtg1 dit :

    Francs CFA : l’urgence d’une révision de l’arrimage à l’euro, selon l’économiste Kako Nubukpo

    Il avait déjà soulevé le débat, ce qui a d’ailleurs été à l’origine de sa démission de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Mais en début de l’année, l’économiste togolais Kako Nubukpo, alors ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques est revenu sur le sujet de l’arrimage du franc CFA à l’euro.

    La réaction du ministre a été au centre des débats les plus fous au Togo et dans la sous-région depuis que les responsables de la BCEAO ont demandé au Président togolais de le sortir du gouvernement.

    En effet, le franc CFA a une parité fixe avec l’euro et les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50 % de leurs réserves de change auprès du Trésor public français. Selon un rapport de la zone franc, la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) et la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) disposaient en 2005 de plus de 3600 milliards de francs CFA auprès du Trésor français. Dans une interview accordée au journal français Le Monde, Kako Nubukpo a réitéré la nécessité de revoir l’arrimage à l’euro du franc CFA, la monnaie des pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale créée en 1945.

    «Si l’arrimage du franc CFA à l’Euro était une garantie de stabilité monétaire dans la zone franc et qu’en contrepartie, ces pays avaient des taux de croissance relativement faibles, on pourrait considérer que l’arbitrage fait à la création du franc CFA en 1945, confirmé à la création de l’euro en 1999, a son sens. Mais on voit bien avec le cas de la Grèce qu’une économie faible qui a une monnaie forte engendre des ajustements très difficiles à soutenir. Comment pouvons-nous avoir un discours crédible sur l’émergence si nous ne touchons pas aux outils dont nous disposons ? Il faut revoir l’arrimage fixe du franc CFA à l’Euro, si nous voulons développer nos économies», a-t-il déclaré.

    Le professeur de l’économie a précisé que les 16 pays africains qui dépensent cette monnaie devraient utiliser les 3600 milliards de francs CFA (environ 72 milliards d’euros) au titre de dépôts auprès du Trésor public français pour financer le développement.

    «Personne n’interdit à nos pays d’utiliser le volet excédentaire des réserves de change pour financer la croissance. L’accord signé avec la France en 1945, dans le cadre du fonctionnement du compte d’opérations avec le Trésor, était qu’elle couvre l’émission monétaire des pays de la zone franc à hauteur de 20 %.

    Aujourd’hui, nous la couvrons quasiment à 100 %. Cela veut dire que nous n’avons plus besoin de l’assureur qu’est la France pour avoir la fixité entre le CFA et l’Euro. Les dirigeants africains doivent prendre leurs responsabilités», a-t-il dit.

    Pour le professeur Nubukpo, la monnaie doit être au service de la croissance et du développement.

    «Pour cela, il faut des crédits. Or le ratio crédit à l’économie sur PIB dans les pays de la zone franc est de 23 % quand il est de plus de 100 % dans la zone euro. Si bien qu’il est quasiment impossible pour nos pays de rattraper les économies émergentes si le franc CFA reste arrimé à l’Euro», a avancé M. Nubukpo.

    Pour l’économiste togolais, la révision de l’arrimage du franc CFA à l’Euro doit suivre des étapes. Tout d’abord, il sera question de redéfinir les objectifs des deux banques centrales d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale et de revoir leur capacité à financer la croissance économique et évaluer la qualité de leur gestion monétaire. Ensuite, le régime de change entre l’Euro et le CFA devrait être modifié pour parvenir à un régime plus flexible permettant ainsi un arrimage du CFA à un panier de devises.

    Du coup, le dispositif institutionnel doit être revu pour éviter que le franc CFA ne soit encore déterminé par les événements au sein de la zone euro au lieu de la conjoncture au sein de la zone franc.

    Pour Kako Nubukpo, la non-utilisation des 3600 milliards de francs CFA dont les pays de la zone franc disposent auprès du Trésor public à Paris est une «servitude volontaire» des deux banques pour le fait que la France ait officiellement ouvert le débat, si l’on s’en tient aux déclarations de François Hollande, en octobre 2012, à Dakar, où il encourageait les gouverneurs des banques centrales africaines à utiliser de façon plus active les réserves de change dont les Etats de la zone franc disposent auprès du Trésor public français.

    http://oeildafrique.com/francs-cfa-lurgence-dune-revision-de-larrimage-a-leuro-selon-leconomiste-kako-nubukpo/

  11. rtg1 dit :

    Jean Ping fait son déballage sur l’Union Africaine

    https://www.youtube.com/watch?v=wzGY3JdRbps

  12. rtg1 dit :

    Le manque de courage politique des Africains (Pr Théophile Obenga)

    https://www.youtube.com/watch?v=9jp_1QQDt6s

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