Le ministre de la Décentralisation, Mathias Otounga Ossibadjouo, a échangé, le 20 novembre, avec le représentant-résident du Programme des Nations unies pour le développement au Gabon (PNUD), Francis James. L’expertise de cet organisme des Nations unies est sollicitée pour la mise en œuvre du chantier de la décentralisation et du développement du Gabon.

Poignée de main entre Mathias Otounga Ossibadjouo et Francis James, le 20 novembre 2019, à Libreville. © Com. gouvernementale

 

L’état des lieux du processus de décentralisation et les perspectives de développement du Gabon ont été au centre d’une rencontre, le 20 novembre, entre le ministre de la Décentralisation de la Cohésion et du Développement des territoires, Mathias Otounga Ossibadjouo, et le représentant-résident du Programme des Nations unies pour le développement au Gabon (PNUD), Francis James. Le Gabon sollicite l’expertise du PNUD pour l’aider à déployer son chantier sur la décentralisation.

Annoncée depuis plusieurs années, la mise en œuvre de la décentralisation tarde à voir le jour. Plusieurs écueils bloquent encore le déploiement de ce processus qui devrait favoriser le développement rapide de l’ensemble du territoire national. Le soutien des partenaires au développement est, dans ce contexte, plus que nécessaire. C’est dans ce sens que l’expertise du PNUD a été sollicitée.

«Nous avons requis l’expertise du PNUD pour nous permettre de nous situer par rapport au chantier de la décentralisation en 2019. Nos opinions convergent dans la nécessité de mettre en place un travail de programmation. Des ébauches de plans de développement existent et nous poursuivrons sereinement ce vaste chantier», a déclaré le ministre de la Décentralisation.

Ce dernier a rappelé à Francis James l’intérêt de remettre sur pied le projet Art Gold Gabon. En effet, ce projet né d’une collaboration entre les agences des Nations unies, Unesco, PNUD, Unifem et Unops en 2006, consiste à accompagner le Gabon dans la mise en œuvre de la politique de développement des collectivités locales. Il s’agit en priorité de l’exécution de projets de développement et de mise en œuvre des stratégies de développement économique local, ainsi que la mise en place de stratégies de bonne gouvernance.

«Monsieur le ministre nous a expliqué la situation ici au Gabon. Il nous a demandé l’aide du PNUD pour faire l’état des lieux et l’aider à décliner les perspectives à venir», a déclaré Francis James au terme de l’audience.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Shox dit :

    Oh!Le Ministre demande de l’aide car il n’a même pas de perspectives sur l’atteinte des objectifs de son ministère…aka..c’est vilain à voir hein!

    On fait des photos comme-ci on avait bossé et tout…alors que toute la séance là c’était pour crier à l’aide…pardon james,vient me donner les réponses à mes exo de maison…Vraiment vraiment…

    • Paul Bismuth dit :

      Il n’y a rien d’avilissant à demander de l’aide ( une expertise en tout cas). Moi j’ai quelques idées en ce qui concerne la décentralisation à soumettre. Mais on ne veut entendre un jeune gabonais motivé et patriote comme moi. Du coup je reste bien au froid à l’étranger. Dommage.

  2. Axelle MBALLA dit :

    Mais franchement…De qui se moque-t-on? Où voyez-vous en cet homme, une volonté de menber une vraie politique de développement local?
    Sachez qu’une telle volonté procède de :
    – l’état de la décentralisation d’un pays (celle du Gabon est confisquée par les BONGO et ses « criminels constitutionnels » depuis 1996.
    – il faut un vrai schémas d’aménagement et de développement
    – un schéma de Cohérence territoriale,
    – une désignation  » claire » de ce qui relève du local ou du national, c’est à dire disposer des vrais élus locaux. Enfin parler du développement local qui est une façon de porter les initiatives locales (celles d’un lieu avec sa vie économique, sociale, et culturelle) identifiée et mesurable..

    Avant de demander de l’aide au PNUD (Onu)… Que l’on commence par tuer l’autocratie, l’ethnisme, la criminalité financière et ésotérique (qui, aux mains de ceux que tout le monde connait), ont détruit le Gabon. Un pays qui allait mal sous Albert Bernard BONGO. Mais un pays détruit en si peu de temps par des criminels qui, sabre au vent, sont prêts à effacer le Gabon de l’histoire de l’humanité…Franchement! je ne savais pas que Mr OTOUNGA pourrait soudainement être capable de penser au développement local… On dirait qu’il apprend à regarder en arrière, après un parcours politico-administratif qui a détruit des nombreuses familles (mis à part les siens et ceux qui lui faisaient les « provisions » du dessous de la ceinture. A part cela, permettez-moi de continuer à douter de ses capacités à tenir une institution et/ou une structure administrative…
    Mais bon…C’est le Gabon ‘de quelques-uns…dont lui)….

    • Paul Bismuth dit :

      Sonder les coeurs n’est pas un pouvoir donné à tout le monde, malheureusement.Tout ce que vous dites concernant la décentralisation est vrai. Cependant il convient de rappeler que cette façon d’organiser l’État poursuit avant tout le but de rendre plus efficaces les politiques publiques et l’utilisation des deniers publics. Et au niveau du civisme, comme disait de Tocqueville, multiplier les opportunités pour les populations de prendre part à la gestion publique (ce qui devrait au influencer le niveau de gabegie et permettre plus de transparence, donc moins de corruption) . Il ne s’agit donc pas de décentraliser par mimétisme. Aussi le Gabon doit essayer de se d’implémenter un modèle d’organisation territoriale adapté et qui poursuive les fins mentionnées supra. Et si on tient compte de ces buts, on est forcé d’admettre qu’il y a trop de communes et départements pour le pays lilliputien que nous formons (faible demographie et petit territoire). Beaucoup de ces entités on le sait tous constituent ni plus ni moins que des cadeaux faits par le seigneur féodal Omar Bongo à ses nombreux vassaux afin de solidifier le pacte synallagmatique conclu avec chacun d’eux. Beaucoup de ces personnes publiques, on le voit bien,n’apportent rien sur le plan administratif (elles sont incapables de fournir comme il se doit les services publics de base), et sont en situation de dépendance financière à l’égard de l’État (ce qui est quand même contraire à ce que prévoit la décentralisation). À côté de cela il y a aussi la déconcentration. Décentralisation et déconcentration forment l’organisation territoriale de notre pays. Nous avons (ou plutôt ils) ont fait le choix de l’État unitaire, il faut donc que des autorités déconcentrées puissent se superposer a celles qui sont decentralisees et contrôler la mise en oeuvre des prérogatives que ces dernieres ont reçu de l’État. Le problème est qu’il y a des services déconcentrés dont la suppression est à mon sens plus que nécessaire parce que se trouvant dans des bleds avec 20 habitants et qui coûtent de l’argent à l’État. Il faut bien comprendre qu’une décision prise par le sous-préfet, le préfet ou le gouverneur est une décision prise par l’État et le moindre sous investi appartient à l’État. Il faut donc rationnalisertout ca en supprimant le plus illustre des représentants de l’État à l’échelon local :le gouverneur.Le travail qu’il fait peut être effectué par le préfet sans rajouter de l’administration locale. Ce qui conduit ici à parler du décret 724 concernant le statut des personnels de commandement. Il se pose la question de son effet utile car une grande partie des attributions qu’il prevoit reste entre les mains de l’administration centrale. Pourtant déconcentrer ces compétences donneraient non seulement du sens à l’existence des personnels de commandement (hormis le gouverneur), mais aussi une plus grande fluidité et rapidité dans l’élaboration et la délivrance des produits administratifs. Ceci dit, il serait bon de le modifier parce qu’il contient quand même des saugrenuités. En oubliant deux secondes le gouverneur, ce texte vous parle par exemple de tutelle sur les collectivités locales, faisant echo ainsi à des dispositions de la loi de 1996. Entendons-nous bien. S’il y a tutelle, il n’y a pas de liberté. Et s’il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de décentralisation. Parce que le but de celle-ci est de permettre aux collectivités locales de prendre des décisions conformément à un intérêt local qu’elles auront librement défini. Le représentant de l’État ne doit donc faire que vérifier la légalité des décisions prises, et laisser le juge administratif annuler les décisions illégales. Il ne peut s’opposer à une décision prise par une autorité décentralisée juste parce qu’il la trouve inopportune. Une autre bizarrerie de cette loi est la commune rurale. Notre pays est majoritairement urbain. Les villages chez nous sont constitués de deux ou trois cases éparses. Rien de viable pour constituer une commune donc. Cette réalité déjà vérifiable en 1996, l’est davantage en 2019. Franchement
      S’il faut s’inspirer de ce qui se fait ailleurs il faut le faire de façon intelligente. Ailleurs on parle de la nécessité de constituer des ensembles pertinents sur le plan territorial, démographique et économique. Ce qui donne lieu à des fusions de communes ou à la constitution de ce qu’ils nomment là-bas des intercommunalités qui permettent à des petites communes pauvres de se developper en étant intégrées à des ensembles plus vastes. Les administrés eux y trouvent leur compte en accédant plus facilement à des services publics diversifiés. Nous on préfère le cloisonnement territorial politicien.

  3. Axelle MBALLA dit :

    Bon cours qui empreinte à l’épistémologie du pouvoir local. Utile à nos écoles (EPCA+ENA) qui réservent à la décentralisation et à la déconcentration la portion congrue de leurs enseignements..comme pour dire que ce n’est pas utile pour le Gabon.
    De mon point de vu, et c’est l’argument central de mon post, rien ne pourra se faire, très sincèrement, tant que ce Gabon-là ne sera pas capable de poser clairement ses institutions derrière des acquis constitutionnels inviolables qui gouvernent tout pays dans les principes démocratiques reconnus. Sur la dernière partie de votre article (Les administrés eux y trouvent leur compte en accédant plus facilement à des services publics diversifiés. Nous on préfère le cloisonnement territorial politicien).
    Pour ma part, j’y observerai bien une prudence analytique pour mieux résister aux confusions idéologiques et administratives qui ont constitué pendant bientôt un siècle, « l’Arme Fatale » dont l’efficacité est visible à l’échelle du pays tant sur son état en ternes d’infrastructures que sur sa constitution et ses institutions.

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