Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a prononcé sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le 12 avril 2012. Au terme d’un cours magistral sur l’économie du Gabon, il a décliné les principales mesures que son gouvernement entend mettre en œuvre et a défini ses priorités : routes, logement, adduction d’eau, santé publique et agriculture.

Ndong Sima prestation de serment Gabon

Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima en compagnie de Guy Nzouba Ndama, à l'Assemblée nationale le 12 avril 2012.


 
A l’occasion de son discours de politique générale, prononcé jeudi 12 avril à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a indiqué que son gouvernement n’est pas encore en pleine possession du Plan stratégique du Gabon émergent. «Nous sommes en train de faire un exercice de mise en cohérence de ce qui est dans le document que nous avons élaboré (la déclaration de politique générale – ndlr) avec les annonces et autres promesses faites dans le passé. Nous essayons de nous assurer que ce qui figure dans ce document correspond bien à ce qui a été annoncé. A ce sujet, il est évident que la loi des finances qui a été votée, n’est pas tout à fait en cohérence avec les éléments du plan stratégique Gabon émergent. De fait, je serais obligé de revenir vers vous, dans les prochaines semaines, une fois que nous serons assurés de la concordance entre les deux ensembles de documents pour demander une loi des finances rectificative
Contexte et harmonisation des différents outils
Prononcée après la pause au moment où il revenait pour répondre aux questions des députés, cette déclaration indique qu’en fait d’avoir élaboré un programme de politique générale, le nouveau Premier ministre est coincé dans le canevas des outils mis en place avant sa prise de fonction et découlant du projet de société du président de la République, «L’avenir en confiance». Du reste, Raymond Ndong Sima s’est cantonné sur les grands axes  de la politique dite d’émergence du président de la République.
«Le Gouvernement compte approfondir et accélérer l’impulsion donnée depuis 2009 dans différents secteurs économiques. Il veillera notamment dès l’année en cours, à concrétiser les annonces faites par le Président de la République à l’occasion des conseils des ministres délocalisés des années antérieures. Son attention continuera à se focaliser sur les éléments essentiels qui pèsent sur le coût de la vie tels que : l’état du réseau routier ; l’offre immobilière ; l’offre en eau et en électricité ; l’offre en structures de formation et de santé ; l’offre en produits alimentaires», a indiqué Raymond Ndong Sima.
Une bonne partie de sa déclaration a consisté en un passage en revue de la situation générale du Gabon, marquée par une économie faiblement diversifié et tributaire de l’exploitation des matières premières. Ndong Sima a démontré les dysfonctionnements de l’administration, les limites et difficultés concernant la mise en place de la biométrie, la décentralisation ou la lutte contre la corruption. Chaque volet de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays a ainsi reçu l’appréciation, réaliste, du nouveau Premier ministre. Celui-ci a cependant indiqué qu’il est important d’insuffler une dynamique nouvelle aux indications de la politique d’émergence, en vue de répondre aux  nombreuses attentes des populations.
«Les récriminations des uns et des autres sont probablement fondées. Mais elles restent stériles tant qu’elles ne se transforment pas en propositions constructives et n’évitent pas la tentation d’un formatage de l’Etat au logiciel et à la taille de chacun, démarche et attitude qui sont contraires à l’intérêt général. C’est pourquoi dans les prochains jours, conformément aux instructions du Président de la République Chef de l’Etat, je lancerai une vaste consultation nationale en invitant toutes les composantes de notre pays à me faire part de leur appréciation de l’Etat et des suggestions qu’elles formulent pour remédier aux dysfonctionnements observés», a indiqué Ndong Sima.
Promesses chiffrées
Le Premier ministre a indiqué que son gouvernement compte approfondir et accélérer l’impulsion donnée depuis 2009 dans différents secteurs économiques. Il veillera notamment, dès l’année en cours, à concrétiser les annonces faites par le Président de la république lors des conseils des ministres délocalisés de 2010 et 2011. L’attention du gouvernement «continuera à se focaliser sur les éléments essentiels qui pèsent sur le coût de la vie, tels que l’état du réseau routier, l’offre immobilière, l’offre en eau et électricité, l’offre en structures de formation et de santé, l’offre en produits alimentaires», a indiqué Ndong Sima.
Devenant plus concret à ce sujet, le premier ministre a égrené une série d’objectifs et de promesses. On note à cet effet qu’il promet «la consolidation du réseau routier dont les axes bitumés seront portés de 1245 Km réalisés à fin 2011, à 1496 km à fin 2012 et devront atteindre 2300 km, fin 2016. En outre, de nouvelles routes en terre continueront à être ouvertes pour désenclaver certaines localités par la réhabilitation et l’entretien du réseau routier départemental
On aura également noté, un programme immobilier visant la production des logements qui «commencera cette année au second semestre par la première tranche à Angondjé. Elle devrait permettre de mettre sur le marché, au minimum, 1000 logements au 31 décembre 2012. Elle va par la suite s’accélérer en 2013 et atteindra sa vitesse de croisière en 2014
La poursuite de l’augmentation de la capacité de production électrique a également été annoncée. Celle-ci devrait «passer de 374 mégawatts fin 2011 à 444 mW à la fin de l’année en cours. Dans le domaine de l’eau, les principales réalisations prévues pour 2012 concernent la poursuite du renforcement du transport et du stockage de l’alimentation en eau potable de Libreville. Ce projet, comme chacun le sait, sera terminé en 2014
Ndong Sima a promis «l’accroissement de l’offre tant en salles de cours qu’en lits d’hôpitaux, en vue de porter la capacité de 3685 lits à fin 2011 à 3970 fin 2012 et à 4500 lits à l’horizon 2016 tandis que la Cnamgs continuera à étendre sa prise en charge sur l’ensemble des catégories socioprofessionnelles.»
De même, il a abordé «l’augmentation de la production agricole en périphérie des grandes villes. Notre dépendance en matière alimentaire est connue : un projet de fermes agricoles à production intensive a été financé sur les exercices budgétaires 2011-2012. Leurs productions devraient démarrer dès la fin de l’année en cours et porteraient, dans un premier temps, sur le volet des légumes. A partir de 2013, ce seront en effet 50 tonnes de légumes qui seront mises sur le marché et ce volume devrait être porté à 1000 tonnes à fin 2016. Ces objectifs  peuvent être atteints.»
On aura surtout retenu que Raymond Ndong Sima a vraiment eu du mal à se départir des lignes tracées par son prédécesseur dont la déclaration politique générale avait déjà traduit, sur du papier à musique, le projet de société du président Ali Bongo, «L’avenir en confiance». De plus, les nombreuses agences nationales, ainsi que l’a fait remarquer Albertine Maganga Moussavou du PSD, et les différentes décisions des conseils des ministres délocalisés n’autorisent pas une marge de manœuvre confortable au chef du gouvernement. Il a obtenu le quitus de l’Assemblée nationale au terme du vote des 113 députés présents, soldé par 110 voix pour, deux voix contre et une seule abstention.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Le citoyen dit :

    Discours de politique générale : Ndong Sima décline ses priorités
    110 voix pour, deux voix contre et une seule abstention : C’est logique lorque un parti a la majorite.

  2. AGNE dit :

    Bon, que dire de plus ? Laissons-les avancer !!!C’est à peu près ce qui ressort de tous les propos de synthèse des députés les plus pragmatiques. Car, à moins d’avoir un sens machiavélique avéré de la polémique sans cause, difficile ou à la limite ridicule de préjuger de l’incapacité d’un technocrate sur ses idées de politique générale qui ne demandent qu’à être matérialisées ou non avnt d’être jugées. Certes, pour les plus hardis de l’opposition, il faut toujours émettre des reserves quant à une confiance aveugle, en cas de subsistance de zones d’ombre. Mais au demeurant dans quel régime ou quel système au monde a t-on déjà entendu un responsable politique décliner un programme sans zone d’ombre ? So, soyons bons princes et Wait and see.

  3. Pirate 241 dit :

    Mme Maganga Moussavou a posé le vrai problème. Avec toutes ces agences nationales surpuissantes et directement dépendantes de la Présidence de la République, donc d’Ali’9 himself, quelle marge de manœuvre reste-il à Ndong Sima ?
    L’Agence nationale des grands travaux peut lui barrer la route pour tel ou tel projet d’infrastructure. Que pourra-t-il dire ou faire, l’Angt bénéficiant de l’onction suprême d’Ali’9. De nombreux projets listés vont se heurter contre les caprices de ces agences et on pourra avoir des blocages et échecs. Où sont donc les échangeurs de l’Angt à Nzeng, aux Charbonnages et à Lalala ? Ce sont là les prémisses. Attention, le maître de Karaté Ndong Sima cogne quand il est exaspéré sachant qu’il a raison. Qui donc prendra son yoko-gueri le premier ? Sans doute Accrombessi… Wait and see.

  4. Yves dit :

    Encore du cinema par un premier ministre decoratif. Les decisions au Gabon sont prises ailleurs. Circulez y a rien a voir!

  5. tchoula dit :

    vraiment merci pour la mascarade a laquelle on a eu droit bien sur un fond de la politique de l’emergence dont vous seul conaissez les contours…
    Les questions essentiels ont été purement et simplement éludés voire ignorés…
    Le pouvoir d’achat des Gabonais,la vie chere …quels sont les solutions allons chez le patron des grands travaux

  6. Gabonais dit :

    Ah Pierre Mamboundou toi qui faisait rayonner le sens démocratique de ces moments avec des questions pragmatiques et édifiantes.

  7. Adissa dit :

    Je ne comprends vraiment pas les récriminations faites a l’ANGT. Cet outil de gestion de projets existe partout dans le monde. On l’appelle aussi Agence d’execution. Son rôle est d’aider l’état dans la conception, l’élaboration et l’exécution de grands projets avec l’appui d’experts chevronnés. Cet outil permet surtout de contourner les problèmes de lenteur administrative et de corruption qui minent souvent nos projets. D’ailleurs tous les financements des bailleurs de fonds, BM BAD AFD etc. Fonctionnent selon ce modèle. Il existe au Gabon aujourd’hui, de nombreuses petites agences d’exécution qui pilotent les projets finances par nos partenaires au développement: la CNTIPPPEE pour les projets banque mondiale ou la CEP PSPA pour les financements de la BAD pour le secteur de la peche et de l’aquaculture.
    Pour rappel, il faut noter que les échangeurs de charbonnage, nzeng et IAI n’ont pas été conçus par l:ANGT. Le contrôle de leurs travaux a été pris en charge en milieu de projet.
    Enfin souvenez vous en : dans les années 80, c’est a une agence dénommée DGTX, sous la direction d’Antoine CESAERO, que le President HOUPHOUET avait confie le pilotage des grands travaux qui ont change le visage de la Cote d’Ivoire.

    • Le fils de la Veuve dit :

      Ce qui est reproché à l’ANGT c’st son caractère illégal. Au Gabon, l’esprit de nos institutions ne permettent pas qu’une agence d’exécution soit rattaché à la présidence… Les agences d’exécution sont rattachés aux ministères…. La Présidence n’est pas une institution. C’est le président de la république qui est une institution. Donc, l’existence de l’ANGT, sous sa fprme actuelle, est anticonstitutionnelle. Mais ça Mborantsuo et ses enfants, les Atchouet, JP Ndong, Tonjonkoué, Louise Angué…., ne le voient pas… Parlons peu…. Parlons bien et de choses de notre niveau, cher ami….

  8. le nkemberlien dit :

    Hello Dears;
    je viens comme d’autre qui l’on fait avent moi de dire quelles que obsevations au sujet de la presentation de politique Géné…
    Je ne sais pas pourquoi dans notre Gabon d’Abord là chaque fois que y’a un new gouvertment on veut toujours faire crois à l’oponion que c’est une autre team qui est là.Je crois bien que pour ceux qui ont fait un peu la sorbone juste avent l’ex-gar routier savent que ya le principe de la continuté adnim.
    je pense ya des choses vraiment qu’ils faut revoir dans notre cher pays.Je ne conprend pas comment le chef du land peut dire au peuple que sa team n’es pas encore en possetion de la doc finale sur la strategie de l’emergence.je suis plus que sik/ je pense que deux ans apres l’election du president on ne devait plus parler du plan strategique de l’emergence je suis desole les boys c’est plus ridicule excusez moi.
    Je me pose la question de savoir ceux que fond toutes les personnes qui sont autour de ya Ali? et svp qui passent le temps à nous faire le gouda-gouda au quartier et sont payées à plusieur de nos doles.
    je crois que meme si on n’es partisant de la politique de faire de notre countre an emergent I think that are there problems.
    je crois bien que l’actuel PM etait bien dans le last gouvernment et qu’il avait bien suivi en live ce jourlà le passege de son predecesseur à cette meme tribune; bref…
    juste un conseil pour finir: ou est passée la charte des valeures des menbres du gouvernement? ou est l’esprit de solidarité dans une equipe meme? je pense que le peuple gabonais souhaite le mieux etre et non les discours et tous les documents stategiques pour quoi faire. SVP Dears Boss arrettez un peu de nous distrair.
    Merci. Gob please Bless My countre.

Poster un commentaire