La disparition, il y a plus d’une semaine à Franceville, du jeune Lainere Christ Didier Mboumba Magosso, étudiant de 19 ans à l’USTM, inquiète sa famille. L’enquête est désormais confiée à la Direction générale des recherches (DGR), qui a interpellé les 12 étudiants ayant été avec le jeune homme le jour du drame.

L’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM). © Ulrich Aubin

 

«Nous avons écrit, nous avons crié partout où nous pouvions être entendus. Désormais, l’enquête est entre les mains de la DGR. Mais pour l’instant nous n’avons toujours pas retrouvé mon neveu… ou son corps», explique Judicaël Mombo Mombo, oncle du jeune étudiant en 1ère année de Sciences générales de l’ingénieur (SGI) à l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM).

Le samedi 13 avril dans l’après-midi, le jeune Lainere, accompagné de ses amis, disparaît sur les rives de l’Ogooué, «au cours d’une baignade», selon ses camarades. Accompagnés du recteur de l’USTM, plusieurs étudiants débutent alors eux-mêmes les recherches et alertent les autorités, selon un communiqué de la mutuelle de l’USTM.

Le dimanche, l’oncle du disparu, Eric Moussavou, se rend à Franceville. Il remarque alors que «l’enquête piétinait au niveau de la gendarmerie», continue M. Mombo Mombo. C’est mardi seulement que la brigade nautique a été envoyée à la rechercher le jeune étudiant sur les rives de l’Ogooué, en présence de l’oncle, se plaint la famille. M. Moussavou porte alors plainte à la DGR, mardi, et le procureur s’est saisi du dossier vendredi. L’enquête est en cours et les 12 étudiants ont été interpellés par la DGR pour informations.

Pagnes rouges et cordes

À la gendarmerie, où les camarades de Lainere, accompagnés du recteur de l’USTM, avaient déposé les effets de leur ami, les forces de l’ordre présentent à l’oncle les habits du jeune homme ainsi qu’un sac qui lui appartiendrait, rempli de «morceaux de pagnes rouges et de cordes utilisés pour les initiations dans nos rites traditionnels», explique Judicaël Mombo Mombo, s’appuyant sur le compte rendu d’Eric Moussavou. «C’est ainsi que nous avons pensé à une disparition qui pourrait être liée à des pratiques occultes», ajoute M. Mombo Mombo qui dit s’étonner du contenu du sac présenté par la gendarmerie comme appartenant à son neveu, alors que Lainere «n’était pas initié à ce genre de pratiques, à ma connaissance».

«L’USTM n’a enregistré aucun cas de disparition semblable à celui de notre frère Omega (le surnom de Lainere), par contre des cas similaires du côté des autochtones ont été observés dans cette même zone», indique le communiqué de la mutuelle.

Pour le moment, Eric Moussavou, l’oncle de Lainere, poursuit ses recherches avec les autorités de Franceville et la famille garde espoir de retrouver le jeune homme vivant.

Flou persistant sur la mort d’un étudiant en 2013

 «Tout le monde attend la suite de l’affaire avec les autorités compétentes (…) Espérons que, cette fois-ci, les résultats de l’enquête soient donnés au public», s’inquiète un étudiant contacté par Gabonreview. Il se souvient encore de la mort de Garcia Mouanda Boulingui, 27 ans, début 2013, dont le corps avait été retrouvé entre les rails du chemin de fer sur le pont de l’Ogooué : «on ne nous a jamais donné la suite des enquêtes».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Moulengue dit :

    Que les autochtones soient consultés pour en savoir un peu plus sur ces différents cas de disparition.
    Si c’est un lieu prohibé, autant mettre une pancarte interdisant tout accès au site et s’il y a un courant ou tourbillon fluvial à cet endroit précis, des mesures sécuritaires doivent être prises.

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