Le dossier SEEG – Veolia a constitué l’essentiel de la conférence de presse du 27 février du ministre de la Communication, Alain-Claude Billie-By-Nzé. Selon le Porte-parole du gouvernement, cette prise de parole était nécessaire pour apporter des clarifications après les communications des responsables du groupe Veolia.

Alain-Claude Billie-By- Nzé lors de sa conférence de presse du 27 février 2018. ©
Gabonreview

 

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La guerre larvée, par médias interposés, persiste entre le gouvernement gabonais et la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG-Veolia) dont le contrat de concession a été résilié le 16 février dernier. Ce 27 février, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, a apporté de nouveaux éléments pour «clarifier», avance-t-il, le dossier et édifier l’opinion nationale et internationale quant aux dégâts environnementaux constatés sur les sites de production de la SEEG.

Des déclarations et des chiffres

Réagissant aux déclarations selon lesquelles les responsables de Veolia assurent n’avoir pas été notifiés par l’Etat de la décision du 16 février, le Porte-parole du gouvernement a rappelé que les représentants de Veolia et de la SEEG ont volontairement quitté la table des négociations au mois d’octobre 2017. En évoquant la réquisition armée du siège de l’entreprise, il relève qu’il y a eu, certes, les policiers en uniforme, mais pas armés. Selon le ministre de la Communication «la présence des policiers relevait tout simplement de la procédure d’accompagnement d’un auxiliaire de justice, en l’occurrence, l’huissier de justice. Et aucune action ou violence physique n’a été relevée, que ce soit, à l’endroit des responsables de la société ou sur les employés».

Au sujet la dette de l’Etat vis-à-vis de la SEEG, de nombreux chiffres ont été dévoilés. Si les responsables de Veolia prétendent que l’Etat leur est redevable, précisément à la SEEG, d’une dette qui s’élèverait à 44 milliards de francs au 31 décembre 2016, le gouvernement rétorque, lui, que dans le même temps, la dette de la SEEG à son égard est estimée à 27 milliards.

Billie-By-Nzé a de ce fait détaillé cette dette comme suit : «9,6 milliards au titre des contributions spéciales en eau et en électricité ; 5,95 milliards au titre de l’impôt sur les sociétés ; 4,6 milliards de francs CFA au titre de l’achat de l’énergie auprès de la société de Patrimoine ; 4,1 milliards au titre de la TVA ; 2,8 milliards de francs CFA au titre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques».

Au regard de ce qui précède, a-t-il précisé, l’Etat a consenti à procéder à une compensation en cédant une partie de ses revenus. Aussi, après cette compensation et après prise en charge des intérêts, la dette de l’Etat vis-à-vis de la SEEG au 31 décembre 2016 s’élevait à 13,640 milliards. «C’est cette dette qui a donc fait l’objet de la convention d’apurement signée le 27 octobre 2017», a ajouté le membre du gouvernement. Au cours du mois de février 2018, poursuit-il, l’Etat a reçu de la part de la SEEG un projet d’avenant à la convention d’apurement dans lequel la SEEG arrêtait le niveau des arriérés vis-à-vis de l’Etat à 24, 826 milliards franc CFA. Et, curieusement, dans le même temps, la dette de l’Etat à l’endroit de la SEEG s’élevait aussi à 24,826 milliard.

«Nous arrivons donc à une somme nulle», a-t-il indiqué, tout en précisant qu’il «reste donc les 13 milliards de francs évoqués plus haut et qui correspondraient aux consommations de l’Etat. Toutefois, au regard de la légèreté présentée dans la facturation des consommations de l’Etat en eau et en électricité, le gouvernement a demandé que cette dette soit auditée».

Sur le terrain environnemental

Le membre du gouvernement a également abordé un autre chapitre sur lequel le dossier repose désormais. Il s’agit de l’impact environnemental laissé par la SEEG dans les régions où elle opère. Billie-By-Nzé a indiqué que les constats faits par la mission de la Direction générale de l’Environnement, mandatée par le gouvernement en présence des responsables de la SEEG, ont mis à nu le non-respect de la réglementation en matière de gestion des déchets des hydrocarbures; le non-respect des déchets sur les sites.

Pour le ministre de la Communication, le constat sur ces sites est sans appel : «on assiste à une pollution à outrance à Lambaréné, où les hydrocarbures sont déversés directement dans l’Ogooué, à l’endroit exacte où la SEEG prélève l’eau destinée à la consommation des ménages. Il en est de même à Ndjolé où l’Ogooué sert de réceptacle des huiles et gasoil évacués de la Centrale SEEG. A Mitzic et à Oyem, les lacs et rivières sont sauvagement pollués».

Ces constats nécessitent des actions urgentes dont l’application du principe de pollueur-payeur et la diligence d’une enquête. «On constate également que la SEEG ne dispose pas d’équipements appropriés pour le traitement des déchets des hydrocarbures. Il s’agit là d’une situation très grave car, à ce stade, outre les dégâts environnementaux évidents, nul ne sait les conséquences que cette pollution a pu avoir ou peut avoir sur la santé des populations», a-t-il indiqué. Le ministre a assuré que des enquêtes vont être menées pour établir les responsabilités d’une part, et le niveau de risques encourus par les populations.

Outre les sanctions que prévoit la loi, et qui peuvent aller de 50 à 500 millions de francs CFA par site pollué, l’Etat va donc faire appliquer le principe du pollueur-payeur pour amener Veolia à dépolluer les sites et à procéder aux réparations indispensables. Cette situation concerne la quasi-totalité des sites exploités par la SEEG sur l’ensemble du territoire national. En attendant que le dossier SEEG-Etat gabonais se déporte dans les tribunaux, l’heure est aux révélations.

 
GR
 

18 Commentaires

  1. ossami dit :

    Nous allons jouer à l’arroseur arrosé.VEOLIA prend les enfants du Bon Dieu pour les canards sauvages. On va rendre coup sur coup et VEOLIA ne quittera pas le Gabon sans que tous les comptes y comprises nos eaux polluées ne soient rendues à l’état de non pollution.
    Le temps des Conan au triste célèbre CEDOC c’est fini. Arrêtez de nous prendre pour idiots même si les émergents vous avaient fait la part belle dans la gestion de la SEEG qui vous a enrichi un eu plus.

  2. IPANDY dit :

    Il est bien de dire aux consommateurs vivant au Gabon que Veolia à fallit:mauvais traitement de l’eau, déchets par ci, déchets par là, mais la gouvernement doit savoir que les consommateurs gabonais peuvent les traîner en justice parce qu’ils le savait et c’est maintenant qu’ils nous le dise.

  3. koumbanou dit :

    On croit rêver ! le racket d’Etat ! le Gabon a certainement trop d’investisseurs étrangers. Le Gabon s’imagine être le Quatar ou les Emirats Arab Units !
    Prochain épisode: qui va reprendre la gestion de l’électricité et eaux du pays ? et à quel prix ?
    les consommateurs peuvent déjà sortir leur mouchoirs

  4. ENIGA dit :

    Qui est propriétaire des sites de production et qui doit faire les investissements ?
    Comment l’Etat peut justifié sa position ?
    C’est une situation ridicule : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
    Encore moins l’Etat.

  5. Desiré dit :

    VAs y Billie, fais nous rire ( ou honte) Dans un pays qui a pu validé aussi grossièrement l élection de Ali Bongo, plus c’est gros mieux ça passe.

  6. Deudonné dit :

    Monsieur le journaliste de gabonreview, comment pouvait vous croire que veolia qui s appelle d’ailleurs veolia environnement va risquer sa réputation à Lambaréné , lieu de l hôpital de Albert scweitzer en polluant d une part le fleuve et d autre part distribuer de l eau polluée . Pour en arriver à de tels arguments, il faut que l état gabonais soit aux abois dans ce dossier .

  7. paysane dit :

    le principal coupable , c’est l’ETAT; les principales victimes sont le peuples.
    L’on parle aujourd’hui de l’eau polluée, de dettes ne gros l’ont parle de gros sous. Cet argent proviens d’ou exactement? n’est ce pas l’argent des sur-facture de dame Veolia envers les consommateurs avec l’appui de l’Etat! les deux parties font dans de l’arrogance injuriante envers le peuple.
    Et qui perd encore une fois? le peuple

  8. moutou dit :

    J’ai honte de mon pays et de ces dirigeants, en 20 ans l’état gabonais ne s’était jamais rendu compte de ces différents cas de pollutions et était bien informé que la population consommait l’eau polluée.
    C’est à la 20eme année que finalement au moment ou le contrat prend fin que les secrets sortent.
    Honte à vous vous finirez par le payer plus tard si ce n’est pas vous, même vos enfants payeront ce que vous avez fait subir à tout un peuple.

  9. l'ombre qui marche dit :

    il y a quelque chose quelque part L’ETAT EST LE GARANT DE LA SÉCURITÉ DES POPULATIONS et en matière de pollution que dire des entreprises pétrolières chinoises? ou de PERENCO GABON mais comme beaucoup d’émergents et pas des moindres ont des intérêts dans cette boîte on en parle pas! et billie bi nzé »the kid » parle de quel ONG? quand ces ONG parlent d’environnement le pouvoir voit la main de l’opposition! si tout ce cinéma c’est pour les législatives c’est peine perdue car vous les émergents et autres satellites serez battus à plate couture mais grâce à votre pédégiste qui est présidente de la cour constitutionnelle vous gagnerez les élections SURTOUT QUE LES FORCES DE DEFENSE ANTI PATRIOTIQUES VEILLENT

  10. jwice dit :

    Pitié au membre du gouvernement.C’est aujourd’hui qu’il se rend compte que la SEEG pollue?et depuis qu’est ce qui a été fait pour éviter la pollution de la nature?Comme VEOLIA recclame des sous ,au lieu de rembourser,ils cherchent des faux-fuyants.Patétique ce membre du gouvernement.

  11. bassomba dit :

    Il vaut mieux tard que jamais…….

  12. MBIRE dit :

    YA BILLIE, tues nous encore…vraiment!!! depuis que cette affaire de VEOLIA a débuté, il ne parlait pas…voilà c’est fait. tu blagues, encore lui même….tu es trop bon, et puis quoi encore, qui est fou??. le Français qu’il parle là, c’est leur langue, ils comprennent ce qu’il dit….c’est le meilleur animateur du gouvernement qu’on n’avait eu au Gabon….il va entrer dans les annales de l’histoire du Gabon…comment!!! je valide…….c’est sur qu’il doit rire de fois tellement qu’il excelle dans la mythomanie

  13. jean- jacques dit :

    ou est maintenant la population pour soutenir le gouvernement? ou leur actes et courage etait appuyer par ping et sa bande?

  14. h16 dit :

    Bonsoir à tous, permettez moi un hors sujet parce que cela devient trop recurrent chez l’opérateur de téléphonie LIBERTIS.
    Leur tarification est purement mensongère a ce qu’il semble. Que tu sois connecté ou non ton forfait est ponctionné avec une grande avidé. Là tout de suite je viens de faire un flash de 600 F qui est bien arrivé, je prend 20 MO pour ouvrir quelques pages internet (G.R bien sûr) et en moins de 3 minutes j’ai 0 crédit et 17 MO restant.
    Ou sont passés mes 400 F de crédit restant et mon bonus de 600 F vu que je n’ai émis aucun appel et ne vous dois rien non plus? Pourquoi me ponctionne t-on du crédit à la place du forfait pourtant mes données mobiles étaient bien activés?
    Finalement il n’y a pas que VEOLIA qui nous facturais de l’air!
    Où est l’association des consommateurs pour dénoncer cela, cette autre mafia n’a que trop durée.

  15. corto maltese dit :

     » quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage  » dicton français tout a fait d’actualité. Je suis mord de rire quand le rigolo en chef rejette la faute sur tout le monde, VEOLIA; les ONG, les administrateurs, il manque plus que la ménagère qui est coupable d’avoir consommé de l’eau pollué, et de n’avoir rien dit ni rien fait et bien entendu il oublie le premier concerné l’état mais bon …..

  16. GABON dit :

    Le gouvernement raconte n’importe quoi. Dites la vérité. La vérité est que vous voulez prendre ce secteur et vous associer avec qui vous voulez.
    Gabonais arrêtez d’être des naïfs pour croire à n’importe quoi. Quand est ce que Billie By Nze à dit la vérité?

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