Nommée chef du bureau central des Douanes au port Owendo en décembre 2019, Nzouba Ndama Pembe épouse Ndong Anvame est loin de faire l’unanimité au sein de la communauté portuaire, deux mois après. Selon les opérateurs de cette zone économique, la «toute-puissante» fille de l’ancien président de l’Assemblée nationale brille par des décisions mettant à mal les performances du port d’Owendo.

Les opérateurs privés payent le Travail extra-légal (TEL) pour que le port fonctionne au-delà de 15h, voire 24h/24h comme d’autres pays. Au Gabon c’est au gré de la patronne. © Gabonreview/Shutterstock

 

Centre névralgique des importations et exportations de marchandises, le port d’Owendo est actuellement congestionné. Une situation pénalisante pour l’économie gabonaise et dont le principal responsable serait le chef du bureau central des Douanes au port d’Owendo : Nzouba Ndama Pembe épouse Ndong Anvame. Nommée à ce poste stratégique en décembre 2019, la fille de l’ancien président de l’Assemblée nationale et épouse d’un aide camp d’Ali Bongo, la «toute-puissante» chef du bureau central des Douanes au port Owendo brille par des décisions contestées au sein de la communauté portuaire, au point d’amener au regret de son prédécesseur. Son nom est dans bien de conversations dans sa zone de travail.

«On a fait partir l’ancien chef de bureau qui était quelqu’un de très bien, quelqu’un d’ouvert aux opérateurs. Mais avec sa remplaçante, même avec ses collègues aux Douanes d‘Owendo, ça ne se passe bien du tout. Mme Ndong Anvame fait ce qu’elle veut en s’appuyant sur son rang social, sous le regard impuissant du directeur général des Douanes. Sauf qu’aujourd’hui, les opérateurs souffrent : le port est bloqué, il est sur le point d’exploser», regrette un haut cadre d’un opérateur ayant pignon sur rue au port d’Owendo. «Si le port d’Owendo est engorgé, notamment le terminal, c’est parce qu’elle a mis en place des réformes mettant à mal le terminal, car ne pouvant plus accueillir des conteneurs à l’import et à l’export», ajoute-t-il.

En effet, Nzouba Ndama Pembe épouse Ndong Anvame s’oppose à l’ouverture du port au-delà des heures et jours ouvrables, occasionnant sa congestion. Une procédure dont les opérateurs ne souhaitent pas le maintien, en attendant que les Douanes s’adaptent à l’outil Sydoniaworld, logiciel permettant de «sécuriser la chaine logistique des marchandises, de l’envoi automatisé du manifeste jusqu’à leur enlèvement dans les ports et aéroports». En effet, le principal port du pays se trouve actuellement engorgé du fait de ce nouveau logiciel non encore maîtrisé par les opérateurs.

Il reste qu’au titre des décisions controversées et contreproductives du chef du bureau central des Douanes, figure la nouvelle configuration du Travail extra-légal (TEL). Les heures ouvrables du port d’Owendo étant de 8h à 15h, les opérateurs sont obligés, au-delà de 15h, de faire des demandes de TEL auprès des Douanes en vue d’avoir la présence des agents de cette administration pour la sortie et l’entrée de conteneurs. «Et ces TEL, les opérateurs privés les payent, pour que le port fonctionne au jusqu’à 18h-19h au plus. Ça a toujours été ainsi. Le chef du bureau central a décidé que dorénavant, les TEL se feront selon son bon vouloir», a affirmé le patron d’une société de transit au port d’Owendo.

Une «réforme» dont la preuve des limites a été administrée à tout le monde durant la dernière grève des régies financières, dont les Douanes. «Pendant un mois, les marchandises sont restées bloquées avec ce que cela comporte comme frais, qui ont été répercutés par les importateurs sur le panier de la ménagère. Et au niveau de l’Export, ça a été une catastrophe, avec des sociétés qui se sont retrouvées en chômage technique car elles n’ont pu exporter leurs marchandises», a confié un agent des Douanes.

Visiblement, Nzouba Ndama Pembe épouse Ndong Anvame s’est mise à dos une bonne partie de la communauté portuaire, où de nombreuses personnes estiment que son profil ne sied pas à son poste actuel. C’était déjà le cas à l’aéroport de Libreville, au même poste, où là aussi les opérateurs s’en plaignaient. Va-t-elle poursuivre sereinement sa «croisade» portuaire ou alors son cas sera étudié ? Au port d’Owendo, tous, ou presque, sont unanimes : «On ne va pas laisser cette dame faire ce qu’elle veut dans un milieu aussi stratégique que le port d’Owendo, à cause de ses filiations».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Mezzah dit :

    Vous comprenez pourquoi Guy Nzouba Ndama est un opposant de pacotille.

Poster un commentaire