Alors qu’Ali Bongo a été élevé au rang de sauveur des artistes gabonais, le chanteur, défenseur acharné des droits d’auteur, affirme qu’il n’en est rien. Pour lui, le président de la République a plutôt transformé le Gabon en «désert culturel».

Norbert Epandja. © Gabonreview
Norbert Epandja. © Gabonreview

 

Visiblement remonté contre le président de la République, le directeur général du Bureau gabonais des droits d’auteur (Bugada) l’exprime dans un courrier daté du 29 novembre dernier. Norbert Epandja s’offusque de la création d’un organe de gestion des droits d’auteur parallèle au Bugada, mis en place par le Syndicat des artistes (SYA) le 27 avril 2012. Il estime, en effet, qu’en s’emparant de «la gestion des droits d’auteur par la force, (Ali Bongo a) tué (le) Bugada» qui, en trois mois seulement d’activité, s’est doté d’un siège, de deux véhicules, d’ordinateurs et autres outils de travail. Tout ceci «à partir de rien et sans aucun financement de l’Etat» alors même qu’«il devait commencer à payer les droits d’auteurs à partir de mars 2014».

Or, un an et neuf mois après la mise en place du Bugada par les pouvoirs publics, les artistes n’ont toujours rien perçu de cet organisme. «Et cela ne me surprend pas que deux de mes anciens collaborateurs, que cette structure a récupérés et dressés contre moi (…) perçoivent déjà des redevances de droits d’auteur sur le terrain, sur ordre de mission du directeur général, en utilisant un faux tampon, un faux carnet de reçus et une fausse signature», affirme Norbert Epandja, qui soutient qu’Ali Bongo ne veut pas des droits d’auteur au Gabon pour «continuer à opprimer les artistes».

Taxé d’«opposant radical» par des proches du président de la République, en l’occurrence le secrétaire général de la présidence, Norbert Epandja dit porter cette étiquette depuis 1987, «date à laquelle (il s’est) engagé dans un combat pour les droits d’auteur». Car, soutient-il, «dans notre pays, dénoncer une injustice ou revendiquer un droit est synonyme de faire de l’opposition». Réaffirmant son assertion selon laquelle «le salut des artistes gabonais n’est plus entre les mains d’Ali Bongo», il met au défi le président de la République de «citer un seul acte (qu’il a) posé en faveur des artistes gabonais», depuis son accession à la magistrature suprême en 2009.

Pour le chanteur, Ali Bongo a transformé le Gabon, qui dispose de l’un des patrimoines culturels les plus riches au monde, «en un désert culturel où le spectacle, les orchestres, les expositions, les représentations théâtrales, les danses traditionnelles et modernes, les festivals, ont disparu» et où les radios, télévisions, bars, boîtes de nuit et autres, «ne diffusent plus que de la musique étrangère au point de nous demander si le Gabon a encore une identité».

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. le gabonais d'en bas dit :

    Il ne vous reste plus qu’à organiser une marche avec tous artistes pour soutenir l’autre.

  2. Intelligent Libre dit :

    Les droits d’auteur sont un dossier important pour les créateurs des œuvres de l’esprit. Il faut en avoir la connaissance, la maîtrise des notions de gestion collective des droits. Il est un fait, le Gabon a accusé un retard énorme dans ce domaine, et les uns et les autres ont parfaitement le droit de revendiquer ce qui leur revient de droit. Il reste au gouvernement de travailler, de s’engager fermement sur le financement d’un projet afin que le processus qui a été mis en place aille à son terme, à savoir accompagner le BUGADA à avoir des moyens matériels et financiers pour les campagnes de sensibilisation des consommateurs et des ayants- droit, la formation, les équipements, la construction d’un siège définitif…Cependant Epandja Norbert revendique la paternité de la création du BUGADA : ce qui est archi faux. Ce monsieur est un imposteur (sans diplômes) qui a été recruté à l’ANPAC au début des années 1980 en qualité de coursier. Quels textes administratifs et juridiques est-il capable de rédiger pour asseoir les fondements d’une structure à la dimension du BUGADA? C’est ainsi qu’il a passé le clair de son temps à arnaquer de paisibles citoyens et des sociétés de la place leur demandant de lui payer directement et à titre personnel des redevances des droits d’auteur. Sa place est dans un milieu carcéral et le Procureur général de la République l’a déjà menacé à ce sujet. Que l’on demande à Epandja quel métier exerce t-il depuis sa naissance ?
    On sait que le Gabon est habité par certains « illuminés et
    mystificateurs » et ceux qui ont l’habitude de crier fort au lieu de produire intellectuellement. Il faut que cela cesse! Il y a déjà trop de morts au quotidien dans nos hôpitaux à cause des faux médecins créés par le système Bongo ! Trop de « faux » à tué le Gabon ! Qui est EPANDJA ?
    Ne faisons pas dans l’amalgame. En revanche l’engagement politique d’Epandja ne concerne que ce dernier et n’a rien à voir avec les droits d’auteur!

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