Sans salaires depuis 5 ans et plus, certains enseignants ont investi les abords de l’hôtel où se tenait la rencontre entre les partenaires sociaux et le Premier ministre, pour une fois de plus, appeler son attention sur leur situation.

Les enseignants revendiquant leur droit. © Gabonreview

 

Les enseignants grévistes. © Gabonreview

Certains enseignants des promotions 2014, 2015, 2016 et certains enseignants du préprimaire de la promotion 2008 entrés à l’Éducation nationale «par le canal des Catholiques», ont investi l’entrée de l’Hôtel Nomad où se tenait la rencontre entre le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale et les partenaires sociaux. Assis sous le soleil et entonnant quelques chants avec des banderoles sur lesquelles étaient marquées leurs revendications, leur objectif était clair. «Ça fait plusieurs années que nous n’avons pas de salaires. Comme aujourd’hui il a été dit que le Premier ministre devait faire une trêve sociale avec les différents acteurs syndicaux, nous nous sommes dit qu’il fallait que nous venions pour passer cette information», a déclaré l’un d’eux, Ralph Paterne Ondima, instituteur principal.

Fatigués de cette situation, lui et ses collègues sont entrés en grève depuis le 7 janvier dernier. «Nous n’avons pas d’assurance maladie, nous vivons dans des situations précaires et parmi nous il y a plusieurs collègues qui ne cessent de mourir», a-t-il déclaré. Selon ce dernier, récemment à Port-Gentil, un de leur collègue, «prof d’EPS», a trouvé la mort alors que sa situation administrative n’était pas encore régularisée. «Et lorsque des collègues meurent dans cette situation, ils ne sont pas considérés comme enseignants. Donc ils n’ont droit à rien du tout et nous sommes fatigués de cette situation», a-t-il fait savoir.

«Depuis que nous sommes entrés en grève, l’État ne fait que nous mentir. Ils nous font des promesses qui n’aboutissent pas. Dernièrement on nous a promis que certains d’entre nous devaient basculer cette fin du mois, mais rien de tout cela n’est fait» a-t-il déclaré très  affligé. Ceci d’autant plus que, dit-il, ils n’ont aucun statut puisqu’étant en présalaire. «À l’école, nous sommes considérés comme des stagiaires. Et le stage normalement, selon la loi c’est au trop 2 ans. Or, nous avons dépassé cette phase de stage probatoire», a-t-il indiqué. Après cette période et selon les textes réglementaires, l’État a l’obligation de les intégrer à la Fonction publique. «Mais depuis là, nous n’avons aucun statut», s’est-il- indigné.

En tenant la craie pendant tout ce temps, ils espéraient que l’État allait régulariser leurs situations, mais rien n’a été fait. «Nous vivons des situations très très difficiles, nous n’arrivons pas à investir. D’autres vivent avec des présalaires qui sont de 180.000 par mois alors que la vie est difficile au Gabon». Assis devant le Nomad pendant que les syndicalistes discutaient avec le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement, ils n’avaient qu’une idée en tête : se battre pour que l’État régularise leurs situations. «C’est pourquoi nous disons que si le Premier ministre parle de trêve sociale, qu’il règle d’abord notre situation parce que nous l’avons déjà rencontré, nous avons rencontré le directeur de cabinet, nous sommes allés partout. Chacun envoie la balle à l’autre», a déclaré Ralph Paterne Ondima.

S’il est clair qu’ils ont été vus par le Premier et sa suite, Julien Nkoghe Bekale ne s’est pas prononcé sur leur cas spécifique. Pourtant, ils font partie des ingrédients de la trêve sociale que convoite le Premier ministre. Jusqu’à quand le gouvernement va-t-il différer la régularisation de ces enseignants.

 
GR
 

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