Les employés d’EGCA ont eu gain de cause avec la décision du Tribunal de Port-Gentil de suspendre pour, «gestion douteuse», Athanase Ndoye Loury, syndic judiciaire de la société de manutention et transport maritime. C’est l’aboutissement d’une langue série de plaintes à l’endroit du syndic «sulfureux».

Les employés d’EGCA ont eu gain de cause avec la suspension du syndic Athanase Ndoye Loury. © D.R.

 

La Tribunal de première instance de Port-Gentil a rendu une décision pressentie depuis plusieurs semaines. Le 23 avril dernier, Athanase Ndoye Loury, syndic judiciaire d’EGCA, a été suspendu pour «gestion douteuse». Le tribunal a désigné un juge commissaire dans la procédure, rapporte gaboninitiatives.com. Une décision sonnant comme une victoire pour les employés d’ECGA. En février 2018, en effet, ils avaient saisi le ministre de la Justice pour demander le remplacement de leur syndic.

Athanase Ndoye Loury n’est plus le syndic d’EGCA. © D.R.

«Depuis sa prise de fonction en date du 21 février 2018, le mégalomane, Athanase Ndoye Loury, n’aurait versé que trois mois de salaire pour certains et des avances pour d’autres alors que des pères et mères de familles cumulent à ce jour 18 mois de salaires impayés pour les nationaux et 24 mois pour les autres nationalités», avaient affirmé les employés dans un courrier adressé à Anicet Mboumbou-Miyakou.

Huit mois plus tard, en octobre de la même année, le personnel d’EGCA avait saisi le Tribunal de Port-Gentil pour exiger le départ du syndic polémique. Les plaignants ont motivé leur demande par la «rupture de communication avec le personnel depuis 5 mois, l’absence d’un plan de redressement, le non paiement effectif des salaires et des droits de soldes de tous compte, la création de clans entre le personnel et la gestion unilatérale et opaque du syndic». En plus du Tribunal de Port-Gentil, le ministre de la Justice a lui aussi répondu favorablement à la demande des employés d’EGCA.

Selon une source citée par gaboninitiatives.com, «le patron de la justice a instruit le directeur général de la Caisse de dépôts et de consignations, de procéder au retour des sommes de un milliard de FCFA en faveur d’EGCA et un milliard de CFA en faveur de Satram par le débit du compte séquestre fêtes tournantes ; et le crédit du compte intitulé redressement judiciaire Satram ouvert à Ecobank en date du 9 avril 2019 et le 6 mai 2019. 500 millions francs ont été payés à Satram tandis que pour la société EGCA, un échéancier mensuel a également été arrêté avec paiement sur le compte intitulé redressement judiciaire EGCA domicilié à la BICIG et sous la gestion de Maître Ndoye Loury avec date de dernier paiement le 30 juillet 2019».

Une issue dans l’ordre naturel des choses, tant Athanase Ndoye Loury s’était forgé une réputation «sulfureuse». Dans sa gibecière, figure notamment l’utilisation abusive d’un jugement du tribunal de Libreville statuant en matière commerciale, qui avait ordonné la main levée de saisie des biens de la société Honstember ; à la suite de la liquidation judiciaire de la société Leroy Gabon pour laquelle, le tribunal l’avait désigné syndic judiciaire.

Athanase Ndoye Loury, se serait également rendu coupable de détournements des actifs de la société ING consulting. «D’autres plaintes avaient été déposées en son temps dans les procédures collectives à savoir : Société SA, Industrie bois de négoce, la Société STSI Boccard Gabon, Cogemate, Enelec SA, Settecam, Safarie, CD Avion, Octra (devenue Setrag), Butulog Tank-Gabon et Leuexfo-Sofarga», a ajouté le média en ligne. Des affaires qui avaient valu au syndic «déchu» d’être placé en détention préventive à la prison centrale de Libreville, en juillet 2014, le ministère public lui reprochant d’avoir floué toutes ces entreprises ayant perdu plus de 100 milliards de francs CFA.

Le collectif des travailleurs d’EGCA a promis faire une sortie, au cours de laquelle il devrait mettre au grand jour, preuves à l’appui, la gestion «opaque» d’Athanase Ndoye Loury. L’affaire EGCA n’a visiblement pas livré tous ses secrets.

 
GR
 

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