Mohamed Morsi, chef du Parti de la justice et de la liberté (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, a été déclaré vainqueur de la présidentielle égyptienne, le 24 juin par la commission électorale, avec plus de treize millions de voix contre plus de douze millions à son rival Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre de Hosni Moubarak.

Mohamed Morsi président d'Égypte

Âgé de 60 ans, Mohamed Morsi, ingénieur diplômé d’une université américaine, est le premier président élu depuis le départ d’Hosni Moubarak, contraint à la démission par une révolte populaire en février 2011. Il est aussi le premier islamiste et le premier civil à accéder à la magistrature suprême en Égypte, depuis la chute de la monarchie en 1952, ses prédécesseurs étant tous sortis des rangs de l’armée.

Vainqueur avec 51,73 % des voix contre 48,27 % pour Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, sa victoire a été saluée par des centaines de milliers de personnes qui ont fait le déplacement sur la place Tahrir, au Caire, symbole de la révolution qui a renversé Hosni Moubarak l’an dernier.

Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), l’instance qui dirige le pays depuis la chute de Moubarak, a adressé ses félicitations au nouveau président, a rapporté la télévision d’État. L’évêque Pachomius, chef par intérim de l’Église copte orthodoxe d’Égypte, a également félicité l’islamiste Mohammed Morsi pour sa victoire, selon la télévision publique.

En appelant à l’unité nationale et en promettant de respecter les traités internationaux signés par son pays, Mohamed Morsi a déclaré être le président de tous les «Égyptiens sans exception», dans son premier discours à la nation en tant que président élu, dans lequel il rendait hommage aux quelque 850 personnes tuées pendant le soulèvement. «L’unité nationale est le seul moyen de sortir de ces temps difficiles», a-t-il ajouté, en faisant référence aux hommes, aux femmes, aux chrétiens comme aux musulmans.

Le CSFA qui dirige le pays depuis la chute d’Hosni Moubarak, a promis de remettre le pouvoir exécutif au nouveau président avant la fin du mois. Dans une «Déclaration constitutionnelle complémentaire», l’armée a en effet récupéré le pouvoir législatif après la dissolution à la mi-juin de l’Assemblée nationale, contrôlée par les islamistes, en vertu d’un jugement déclarant illégal le mode de scrutin. Toute réforme restera donc, jusqu’à l’élection d’une nouvelle Chambre des députés à une date non précisée, soumise au contrôle des militaires. L’armée garde également un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, ainsi que des prérogatives importantes en matière de sécurité et de maintien de l’ordre dans ce pays de quelque 82 millions d’habitants.

Mohamed el-Beltagui, l’un des responsables des Frères musulmans, a indiqué que «les partisans de la confrérie poursuivraient leur sit-in sur la place Tahrir « jusqu’à l’annulation » de la « Déclaration constitutionnelle complémentaire», ajoutant que, «le CSFA n’a pas le droit de confisquer le pouvoir exécutif ou législatif».

 
GR
 

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