Deux propositions de loi, dont l’une portant sur la représentation politique des femmes et des jeunes aux élections politiques, ont été présentées, le 29 décembre, à l’Assemblée nationale par le président de cette institution.

L’Assemblée nationale du Gabon. © Gabonreview
L’Assemblée nationale du Gabon. © Gabonreview

 

Très en retrait ces derniers jours, le président de l’Assemblée nationale a été auditionné par les députés membres de la commission des lois, des affaires administratives et des droits de l’Homme, le 29 décembre courant. Guy Nzouba Ndama a, en effet, présenté deux propositions de loi. La première porte sur l’instauration d’un quota de 30% de candidatures aux élections politiques au profit des femmes et des jeunes. Selon lui, ce taux est reparti équitablement, soit 15%, entre les jeunes et les femmes, et s’applique à l’ensemble des élections politiques à l’exception de la présidentielle. Un texte largement inspiré par le Rwanda, tête de file de la représentation des femmes en politique. Aux législatives de 2013, le «pays des mille collines» a en effet désigné 51 députés sur les 80 que compte l’Assemblée nationale.

Il s’agit donc, à travers ce texte, «de reconnaître aux femmes et aux jeunes la possibilité de constituer une minorité critique au sein des assemblées politiques», a soutenu Guy Nzouba Ndama. S’il a admis que «la politique des quotas n’est pas la panacée», le président de l’Assemblée nationale convient cependant qu’«il faut la faire précéder d’actions d’envergure en termes d’éducation, de sensibilisation, d’aménagement des calendriers et rythmes de travail des femmes en particulier». Néanmoins, a-t-il poursuivi, «un regard sur les pays qui ont adopté la politique des quotas révèle des résultats sous la forme d’une participation croissante des femmes à la vie politique nationale». S’il est conscient que cette proposition de loi ne règlera pas dans l’immédiat le problème de la représentation politique des femmes et des jeunes, il estime cependant qu’«elle ouvre la voie à un apprentissage et à une pratique qui devraient nous conduire à des niveaux de représentation plus élevée».

Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale a présenté la proposition de loi portant sur la répression des manifestations de xénophobie, racisme, tribalisme et l’intolérance religieuse. «La persistance de ces pratiques constitue un risque majeur de déstabilisation de notre pays, en particulier lorsqu’elles sont le fait de leaders politiques ou de personnes dépositaires d’une autorité», a-t-il soutenu. Ainsi, cette proposition de loi a-t-elle l’ambition de corriger l’état du droit gabonais : «légiférer, c’est anticiper, disposer pour l’avenir en tirant les leçons du passé et du présent», a conclu l’orateur, allusion faite au discours prononcé par le président de la République devant le Parlement, en septembre 2012, où ce dernier avait regretté et condamné les manifestations tribalistes et de xénophobie dans le pays. N’empêche, la teneur de ce texte n’a pas été du goût des députés. Une trentaine d’entre eux ayant laissé éclater leur colère, se demandant si l’actuelle majorité prenait la responsabilité de dire au monde entier que le Gabon est un pays xénophobe où règnent en plus le tribalisme et l’intolérance religieuse. Face à cette levée de boucliers, l’examen de cette proposition a été renvoyé à la prochaine session. Chacun a compris que ce texte est mort-né…

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Patrick ANTCHOUET dit :

    Il serait mieux inspiré de faire revenir le Gabon sur des élections uninominales à deux tours. Guy Nzouba Ndama doit ça au Gabon quand même : des élections à deux tours.

  2. Patrick ANTCHOUET dit :

    « Un texte mort-né », selon l’auteur de l’article. Il faut dire que la période tombe mal pour Guy Nzouba Ndama. Les gens attendent des réformes politiques, pas des textes sur la xénophobie. Guy, sois un peu intelligent, toi aussi… Tout un pays dirigé par des canc…

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