Créé en 2012, le Fonds national d’aide social (FNAS) fait face, depuis quelques mois, à des difficultés de toutes sortes. Certaines sources affirment même qu’elle bat de l’aile. «Les années fastes du Fonds national d’aide sociale -2013, 2014 et 2015- sont derrière nous, la structure est dorénavant en incapacité résiduelle de financer les activités génératrices de revenus qui visaient l’autonomisation et l’insertion économique et sociale des Gabonais économiquement faibles», affirme une source généralement bien informée sur les structures d’aide sociale mises en place par le gouvernement.

Quelques souvenirs de la vie du FNAS. © Google Images

 

Le FNAS, une structure sans avenir ? Tout porte à le croire, même si «le Conseil des ministres du 21 décembre dernier avait adopté un projet de décret modifiant et complétant certaines dispositions du décret 252 du 19 juin 2012 portant organisation du régime de mise en œuvre de l’aide sociale et de la protection de la famille». Il s’agissait, à travers ce décret, de réduire les missions du FNAS et de lui permettre de se booster. Une nouvelle équipe avait auparavant été mise en place après l’éviction de l’ancien Président du Conseil d’administration, Paul Bunduku Latha, et de l’ancien directeur général, Albert Olong Ndong.

Rosine Itsana, nouveau PCA, et Hermann Kamonomono (déjà muté à la SNI), qui avaient été nommés pour tenter d’en assurer la pérennité, ont effectivement, à travers la session du Conseil d’administration qu’ils ont tenue, dressé l’état des besoins au gouvernement. Un tableau des besoins pressants et prioritaires. Le gouvernement a plutôt fait la «sourde oreille». Résultat des courses :  cette belle structure d’aide sociale a du mal à se relever. D’ailleurs, quatre mois plus tard, des informations venues de la Rue Schoelcher, siège de l’entreprise, ne sont pas positives…

 «Le FNAS est mort, vive le FNAS». Il ne semble pas y avoir de doute là-dessus. Plusieurs signaux en témoignent. D’abord depuis le départ de Hermann Kamonomono pour la Société nationale immobilière (SNI) dont il a pris la tête il y a six semaines, le gouvernement ne semble pas pressé d’y désigner son successeur. Ce qui n’est pas souvent le cas des entreprises qui respirent une bonne santé financière. Autre signal, celui lié à des considérations budgétaires, l’entreprise a du mal à faire face à ses charges (eau, électricité, salaires,…).

Près de six années seulement après sa création, le Fonds national d’aide sociale n’est plus, aujourd’hui, en capacité de répondre efficacement à ses missions. Devant les tensions de trésorerie qu’il connaît au quotidien, le FNAS a beaucoup de mal à assurer le financement des activités génératrices de revenus (AGR) – sa mission principale. Ainsi, comme d’autres entreprises publiques créées dans l’euphorie de l’embellie pétrolière des années 2010-2012, ou fondées auparavant, tel que l’Office national de développement rural (Onader) et l’Agence de collecte et de commercialisation des produits agricoles (Accopa) et d’autres encore, le Fonds national d’aide sociale vit certainement ses derniers jours. Une étude est actuellement menée pour savoir si ses missions peuvent être transférées à la Caisse nationale d’Assurance-maladie et de Garantie sociale (CNAMGS) dans son volet Garantie sociale.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Gabomama dit :

    Les projets d’Ali, c’est comme les produits chinois. Ça ne tient pas longtemps. La gratuité des accouchements c’est plus de mal que de bien pour notre système de santé si les gens ne le savent. Que des gens sensés continuent à soutenir un système gouvernemental composé de Faymen, vous serez heureux de voir un Gabon davantage divisé et pauvre, une autre Centrafrique.

  2. AIRBORNE dit :

    Comme il fallait s’y attendre toute structure qui necessite des financements creees par Ali ne font pas long feu, comme toujours les gabonais vivent de dons politique et de kits sanitaire ou alimentaire. Le FNAS n’etait pas a la hauteur de la tache pour venir en aide aux gabonais demunie, puis que les dirifeants eux memes demunis se servent dans la caisse du fond ou dans le fond de la caisse

  3. La Massue dit :

    Médiocrité généralisée.
    Qu’attendre d’une élite, d’un peuple dont la conscience, l’intelligence collective est très éloignée de celle d’une civilisation humaine mais se rapproche plus de celle des bêtes sauvages ?

  4. Willy LEKUBU dit :

    Je m’inscris en faux par rapport au contenu et à l’orientation de cet article qui, à mon humble sens, tire ses conclusions de façon hâtive. En tant que témoin de l’évolution de cette structure, je puis affirmer que le FNAS, aujourd’hui Fonds National d’Action Sociale (cf. décret 00033/PR/MDSFPSSN), se porte bien mieux qu’il y’a 8 ou 12 mois, malgré le contexte de crise économique que traverse le pays, et qui sévit dans tous les secteurs d’activités et dans toutes les structures dépendant principalement de la subvention de l’Etat. Cette bonne santé se ressent à plusieurs niveaux : 1) D’abord la vision stratégique qui a changé avec à sa suite le changement de l’identité visuelle et des modes opératoires (vision des projets financés par programmes); 2) Au niveau de la perception auprès des populations cibles, en ce sens que les Gabonais (GEF notamment) continuent d’y croire en frappant aux portes du FNAS, en voyant ce qui se réalisent sur le terrain par le FNAS ; 3) L’amélioration de la situation financière. Le Plan de Relance Economique du Gouvernement, sous le regard du FMI, privilégie les dépenses gouvernementales en matière sociale. Le FNAS ayant amélioré ses méthodes de travail, parvient à se servir utilement et efficacement des subventions mises à disposition par l’Etat à ce jour ; 4) En complément des fonds publics, le FNAS s’est engagé dans une démarche de diversification des sources de financement des projets destinés aux GEF. En s’appuyant principalement sur le développement de partenariats, notamment avec des Etablissements de micro-finance privés, mais aussi en sollicitant la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Avec ces menus faits, nous ne voyons pas comment le FNAS pourrait courir le risque de mettre la clef sous le paillasson, encore moins de faire absorber par son ainée la CNAMGS, qui a déjà fort à faire avec le financement des filets sociaux ayant été retiré au FNAS en 2014. Le financement des AGR, comme alternative à la crise économique, mais surtout à la dépendance au seul secteur pétrolier, est un maillon de la politique sociale du Président de la République Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA. Souhaiter l’extinction du FNAS qui en est l’organe de mise en œuvre équivaudrait à porter atteinte à ce dispositif, qui soulage déjà fort bien les Gabonais en quête d’autonomisation. Est-il besoin de rappeler que les projets agricoles du Woleu-Ntem, du Haut-Ogooué, que les EPIBOX de Port-Gentil, les projets maraichers, de pêche et de services divers de Libreville et ses environs, financés et suivis par le FNAS, ont à ce jour permis aux bénéficiaires d’améliorer leur quotidien ? Le FNAS doit rester à mon humble avis.

    • Patrick ANTCHOUET dit :

      Mon cher Willy LEKUBU, si tout ce que vous dîtes est vrai, je vous dis bravo. Moi je suis un expert en Sciences sociales, et j’ai été sollicité pour réfléchir d’abord à une redéfinition des missions du Fonds national d’Action sociale (FNAS). C’est pourquoi le contenu de l’article de gabonreview ne m’a surpris tant que ça. Je pense qu’il y a quelqu’un qui a fait fuiter l’info. Maintenant, si vous dîtes qu’en dehors de la subvention de l’Etat, vous pouvez compter sur des partenaires, notamment des établissements de micro-finance, pour vous accompagner, je vous dis bonne chance. En espérant que ces soutiens des établissements de micro-finance résisteront sur la durée. Quant à la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) que vous allez solliciter, si elle est accordée et s’avère pérenne, encore bravo. Je reviendrai vers vous à la fin du mois d’août.

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