Plusieurs éléments ont été remis au goût du jour après la sévère défaite du Gabon face à la Côte d’Ivoire, le 2 septembre à Libreville, dans la course aux éliminatoires du Mondial 2018. Pour beaucoup, le climat actuel au sein et autour des Panthères ne permet clairement pas à l’équipe de s’épanouir sereinement.

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La récente défaite des Panthères à Libreville face aux Eléphants de Côte d’Ivoire est révélatrice de beaucoup de dysfonctionnements au sein de l’équipe nationale. Bien évidemment, les langues se sont déliées de part et d’autre, et chacun y est allé de son commentaire pour justifier cette énième débâcle, sous l’ère du sélectionneur José Antonio Camacho.

Beaucoup, en effet, ont pointé du doigt le technicien espagnol qui ne maitriserait rien au sein de la sélection. Une occasion pour ses détracteurs de ressortir les crispations nées de l’élimination précoce du Gabon à la dernière Coupe d’Afrique des nations (Can), à domicile. Certes, José Antonio Camacho n’a pas encore fait un an à la tête de la sélection nationale de football. Mais la prestation brouillonne de ses hommes face à la Côte d’Ivoire, en seconde période notamment, ne plaidera certainement pas en sa faveur.

Sans fond de jeu, inexistant dans le pressing, les Panthères ont clairement raté le coche. Sauront-elles rectifier le tir lors de leur prochaine sortie ? Rien n’est moins sûr. Car, le sélectionneur est loin d’être le seul responsable de la lourde défaite du week-end dernier. Sur le terrain, en effet, les joueurs n’ont pas donné le meilleur d’eux-mêmes. Attitude volontaire ou supériorité de leurs adversaires ? Qu’importe. Très justes techniquement, offensivement et défensivement : les Gabonais ont clairement raté leur sortie. A l’exception de trois-quatre joueurs, dont les prometteurs Denis Bouanga et Louis Ameka Autchanga.

Par ailleurs, comment passer sous silence la non-présence de Pierre-Emerick Aubameyang et Didier Ibrahim Ndong ? Si le premier a clairement signifié qu’il n’honorera pas sa sélection, le second mérite que l’on s’y penche de plus près. Présent à Libreville pour le regroupement de la sélection nationale, le milieu de terrain de Sunderland (D2 anglaise) a annoncé avec fracas son retour vers l’Angleterre. En cause, une histoire rocambolesque et purement extra sportive.

De sources concordantes, en effet, un membre du gouvernement aurait pesé de tout son poids pour que le brassard de capitaine, en l’absence de Pierre-Emerick Aubameyang, revienne à Bruno Ecuélé-Manga. Alors que, logiquement, celui-ci aurait dû échoir à Didier Ibrahim Ndong, alors vice-capitaine. Exprimant sa frustration et son désaccord face à cette situation, le joueur a simplement quitté la sélection.

Certes, nul n’est irremplaçable. Mais peut-être le match Gabon-Côte d’Ivoire aurait-il eu une tout autre issue si les deux «absents» étaient sur la pelouse. Par ailleurs, l’absence conjuguée de Didier Ibrahim Ndong et Pierre-Emerick Aubameyang remet-elle au goût du jour l’état de l’atmosphère au sein de l’équipe nationale. Une situation connue depuis des lustres : le favoritisme et la tolérance pour certains joueurs et l’immixtion politique au sein de l’équipe nationale.

Dans le premier cas, en effet, aucune mesure disciplinaire n’a été annoncée à l’encontre de Pierre-Emerick Aubameyang, coutumier du fait. Alors que, en 2016, Didier Ibrahim Ndong avait temporairement été éloigné de l’équipe nationale pour n’avoir pas honoré une sélection, bien qu’ayant invoqué des raisons sportives en club.

En ce qui concerne le second cas, des personnalités proches du pouvoir se sont très souvent impliquées dans les affaires courantes de la gestion de la sélection nationale. Très souvent, en recommandant au sélectionneur national un ou plusieurs de leurs «petits», pas toujours compétents. Même la présidence de la République y serait allée de ses «recommandations». C’est donc dire la cacophonie régnant au sein l’équipe nationale de football.

Autant d’éléments nuisant à l’épanouissement de la sélection nationale, aussi talentueuse est-elle. Vivement que les décideurs règlent ces questions une bonne fois pour toute. Si elle ne garantit en rien des prochaines victoires, peut-être la résolution de ces équations constituerait-elle un début de solution. Car si le pays a certainement dit adieu au Mondial 2018, il a encore toutes les cartes en mains dans le cadre des éliminatoires de la Can 2019. Une nouvelle désillusion n’est toutefois pas exclure, si le climat au sein des Panthères n’est pas assaini.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Jones dit :

    Le ridicule ne tue pas. La honte ne tue pas. Au pays des nuls, les médiocres sont rois !

  2. MboloSamba dit :

    ‘Donnez à César ce qui est à César et DIEU ce qui est à DIEU’. Autrement dit laissez le sport aux sportifs et la politique aux politiciens car les deux ne sont pas compatibles. Vous ne pouvez pas associer la politique au football car cela ne marchera jamais. contentez vous de pilier, voler le pays comme d’habitude.

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