Après trois ans à la recherche d’une carte de séjour en France, Roguy Méyé a finalement obtenu le précieux sésame en février dernier. Désormais employé dans un café-restaurant du centre-ville de Colmar, nord-ouest de la France, l’ex-international gabonais s’est trouvé un nouveau but : obtenir son diplôme d’entraîneur pro pour transmettre son expérience aux plus jeunes.

Roguy Méyé et son avocat Michel Welschinger. © L’Alsace / Jean-Frédéric SURDEY

 

S’il a toujours fourni d’efforts sur le terrain, c’est pourtant hors des stades que Roguy Méyé a certainement mené l’un de ses plus grands combats… pour l’obtention d’une carte de séjour en France. La descente aux enfers de l’ex-international gabonais (une vingtaine de sélections) va commencer en 2013, avec une grave blessure (fracture tibia péroné et rupture des ligaments croisés d’un genou) et opération ratée en Hongrie.

Après une pause de quatre ans, marquée par plusieurs opérations et une «rééducation» en milieu pygmée, l’attaquant va retourner en Europe en 2017 et rebondir dans la région de Colmar (nord-ouest de la France). «On m’a alors fait part d’un petit problème qui en était un gros, même si cela ne l’empêchait pas de jouer en amateur : le visa était expiré depuis février (2017, ndlr)», raconte l’avocat de Roguy Méyé à lalsace.fr. «Ce qui faisait de lui un sans-papiers», ajoute Michel Welschinger.

C’est le début d’un «parcours du combattant» pour l’obtention d’une carte de séjour. Une première demande introduite à la préfecture du Haut-Rhin, en mars 2018, est rejetée en juillet, d’où un premier recours. Un arrêté l’obligeant à quitter le territoire français lui est brandi en octobre, suivi d’un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg.

Entre temps, le trentenaire n’a pas baissé les bras. Roguy Méyé va reprendre l’entrainement avec le SR Colmar (D6 française), avant d’en devenir éducateur des jeunes de 10 et 11 ans. L’ancien joueur de l’US Bitam a aussi pu compter sur de nombreux soutiens, dont certains ont attesté de son intégration dans la vie française ou de ce qu’il apporte de par son vécu aux clubs locaux.

«On m’a fait une promesse d’embauche et donné des vêtements, quelques-uns m’ont fait découvrir la région, par exemple à Kaysersberg le musée Albert Schweitzer, une personnalité que je connaissais forcément en tant que Gabonais. Je suis tellement reconnaissant envers ceux qui m’ont aidé et m’aident encore. Une personne proche du SR Colmar (D6 française, ndlr) m’a carrément proposé de m’héberger, ce qui est le cas depuis avril 2018. C’est énorme», a confié Roguy Méyé.

La «délivrance» de l’ex-international interviendra finalement en février 2019, avec l’obtention d’une carte de séjour temporaire. Le tribunal administratif va annuler l’arrêté l’obligeant à quitter le territoire français, retenant notamment «son expérience d’ancien joueur professionnel permettant d’apporter une réelle plus-value en tant qu’éducateur de jeunes». Il va finalement décrocher un job dans un café-restaurant du centre-ville de Colmar «pour ne pas être une charge pour la société».

Désormais sur les starting-blocks pour un nouveau départ, à 32 ans, Roguy Méyé s’est fixé un nouvel objectif : obtenir le diplôme d’entraîneur pro pour transmettre son expérience et son art du rebond aux plus jeunes.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Muller Claude dit :

    Petite rectification: Colmar se situe,non pas dans le nord-ouest,mais dans le
    nord-est de la france.
    Merci pour tous vos articles que je reçois tous les jours.

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