Au regard des risques qu’une application stricte des mesures préventives contre le virus Ebola fait courir à l’économie nationale, le gouvernement prévoit une inflexion.

Fidèle Mengue m’Engouang. © D.R.

Fidèle Mengue m’Engouang. © D.R.

Après la sonnette d’alarme tirée, le 2 septembre dernier, par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qui interpelait les autorités africaines sur une éventuelle «crise alimentaire» dans les principaux pays touchés par le virus Ebola en Afrique de l’Ouest, le tour est récemment revenu à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) d’attirer l’attention des autorités gabonaises sur les menaces économiques encourues par le pays. Selon les deux organisations, certaines mesures prises par l’Etat gabonais devraient être mises en œuvre de façon graduée et mieux réfléchie pour qu’elles n’aient pas d’impacts négatifs sur l’économie.

Comme piqué au vif par cette mise en garde, le ministre de la Santé a organisé, le 8 septembre dernier, une nouvelle rencontre avec les différents responsables concernés par la lutte contre la maladie. «Nous nous sommes concertés, mes collègues et moi, car nous avons été interpelés par l’OMS et l’OACI, il y a quelques jours, pour nous dire que la prévention de l’épidémie Ebola ne devrait pas conduire à la paralysie de l’économie, et qu’il faut appliquer les mesures que nous avons annoncées avec beaucoup de discernement et beaucoup d’intelligence», a-t-il confirmé. «La prévention de la maladie ne signifie pas tuer l’économie», estime-t-il.

Pour Fidèle Mengue m’Engouang, «il se trouve, en effet, que les mesures de fermeture des frontières, d’interdiction des vols et des transports maritimes que de nombreux Etats africains ont prises causent du tort à nos pays, y compris à ceux qui ne sont pas encore touchés par la maladie». Au nombre des exemples sur lesquels se base l’interpellation de l’OMS et de l’OACI, le refus opposés par les autorités portuaires gabonaises de l’accostage de 2 navires étrangers. «Le premier, un bateau chinois qui venait pour livrer du matériel médical à l’hôpital Sino-gabonais, en passant par Lagos au Nigeria, a été refoulé par les autorités portuaires de Libreville avec toute sa cargaison. Le second, américain, devait livrer à Sogara (Société gabonaise de raffinage) des produits pétroliers, a été prié de rebrousser chemin à Port-Gentil, parce qu’il est passé par le Libéria», a-t-il confié, laissant entrevoir une inflexion de certaines mesures.

 

 
GR
 

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