L’accélération du mûrissement de la banane par un procédé chimique vient d’être attestée et démantelée par la Mairie de Libreville. Un stock de régimes de bananes a été réquisitionné pour déterminer l’éventuelle nocivité du procédé.   

Un moment de l’opération de saisie du stock de banane dont le murissement a été artificiellement accéléré. © Gabonreview

 

L’Inspection générale municipale a procédé, ce lundi 9 septembre, à la saisie, au marché du PK8, encore appelé Marché-Banane, d’une cargaison de banane suspectée d’avoir été aspergée d’une substance chimique pour accélérer son mûrissement. «Ils nous ont dit ce matin que les Gabonais aiment bien manger les beignets. Ils préfèrent mûrir la banane parce que la banane mûre se vend mieux que la verte», a expliqué Armand Dagraça, Inspecteur général municipal (IGM) à l’Hôtel de ville de Libreville, rapportant les propos des commerçants épinglés.

Aspergé de «versé-versé», le stock de banane saisi par l’IGM ; Armand Dagraça, Inspecteur général municipal (IGM) à la Mairie de Libreville… avec le directeur des affaires économiques (tenue sombre). © Gabonreview

La substance trivialement connue sous l’appellation de «versé-versé» reste jusqu’ici non identifiée par l’équipe municipale qui a requis la police pour interpeller quatre commerçantes qui seraient passées aux aveux. Le mode opératoire est simple : une fois la banane, toute verte, achetée au Cameroun voisin, les commerçants l’aspergeraient de «versé-versé» avant de la recouvrir d’une bâche. Et en moins de deux, elle arbore la belle couleur de la maturité.

L’enquête menée avec les services des marchés depuis quelques semaines s’est donc révélée payante. Il revient désormais à l’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (Agasa) de pousser les investigations pour déterminer la nocivité du procédé, et surtout ses effets sur les consommateurs. De même, les signes apparents pour déceler la banane mûre accélérée devraient être déterminés pour rassurer le consommateur. «Les dames ont reconnu. Nos surveillants ont saisi quelques régimes de bananes. C’est après l’enquête que nous allons pouvoir déterminer ses caractéristiques, et ce sont les experts qui vont déterminer quel est le produit utilisé par ces commerçants », a précisé l’IGM.

Des mesures conservatoires ont été prises pour suspendre la vente de la banane provenant des stocks appréhendés. «Nous avons apporté une partie de la banane ici pour pouvoir l’éloigner des autres. Il faut saluer la coopération de l’Association des femmes commerçantes des marchés qui a aidé la police et la surveillance générale à démanteler cette filière», s’est réjoui Gaétan Evrard Obiang Etoughe, directeur général des affaires économiques à la Mairie de Libreville.

La Mairie envisage également de lancer une opération contre les vendeurs d’ailes de poules braisées, communément appelées Nike pour leur forme proche du logo célèbre de l’équipementier américain.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. moundounga dit :

    Bjr. Voila au moins un exemple en matière de prévention qui nous éloigne du spectre « de la carpe morte ». C’est ce genre d’investigation en amont qui doit être amorcé par les services compétents avant des éventuelles conséquences. A ce niveau lorsque c’est généralement bien fait tous le monde coopère. Comme on dit au quartier, c’est bien! bravo

  2. moundounga dit :

    Bjr. choisi pour vous: « Ils nous ont dit ce matin que les Gabonais aiment bien manger les beignets ». Contre vents et marées ces femmes sont prêtes à même nous tués pour s’enrichir. La chimie passe donc par là. Enfermez les un point c’est tout. Amen.

  3. DIANGA NGANZI dit :

    Il faut être prudent sur ce genre de dossier. La technique du mûrissement artificiel de la banane verte est pratiquée dans le commerce international de ce produit par le procédé du bain dans une solution dans laquelle on y ajoute de l’éthylène. Dans le cas d’espèce, l’enquête devra préalablement déterminer s’il s’agi bien de ce produit. Ensuite, la méthode utilisée est visiblement différente de la pratique classique : ici ces Commercantes recouvrent les bananes de bâches, alors que dans les terminaux bananiers (en France, aux Usa etc.), on les plonge dans des cuves avant de les mettre en cartonnage pour la vente. Pour un consommateur africain, ces bananes qui sont mûries artificiellement n’ont pas bon goût. C’est juste ce détail et rien d’autre! Maintenant, l’enquête révélera autre chose, mais il faut se garder de céder à la panique !

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