Épinglée pour manquements techniques et administratifs, Radio Sainte-Marie a été sanctionnée par la Haute autorité de la communication (Hac). Le média écope d’une suspension de trois mois.

La chute du pylône de Radio Sainte-Marie est l’un des arguments utilisés par la Hac, pour sanctionner ce média. © D.R.

 

Réunie en séance plénière, le 23 avril à Libreville, la Haute autorité de la communication (Hac) a encore frappé. Cette fois, c’est Radio Sainte-Marie qui est passée sous la guillotine acérée de l’autorité des médias, en écopant de trois de suspension. «La Radio Sainte Marie, en ce qu’elle n’a pas observé les conditions de sécurité inhérente à l’installation des pylônes en zone urbaine et les dispositions de l’article 76 de la Loi n°019/2016 du 9 août 2016, est suspendue pour une durée de trois mois», a annoncé la Hac.

Les tourments de ce média basé à Libreville ont démarré le 11 avril avec la chute de son pylône de télécommunications. La Hac a dépêché ses équipes sur place, à l’issue duquel un rapport accablant a été établi. «Il ressort dudit rapport que l’accident serait le fait, entre autres, de la non-conformité technique des équipements, la surcharge exponentielle dudit pylône, les effets induits de la corrosion due aux vents marins qui, par ricochet, ont altéré les points de fixation du pylône», a affirmé le gendarme des médias.

Selon la Hac, tous ces manquements énoncés sont la conséquence du «défaut d’entretien manifeste de cette infrastructure et connote de manière non équivoque, de la négligence des responsables de ce média». La Hac a souligné par ailleurs que Radio Sainte-Marie exerçait en toute «irrégularité» et «illégalité», en violation de l’article 76 de la Loi n°019/2016 du 9 août 2016 portant Code de la Communication.

Cet article stipule que «la création d’une entreprise audiovisuelle à caractère commercial est assujettie à l’obtention d’un agrément technique auprès du ministère de la Communication, un agrément de commerce auprès du ministère du Commerce, une autorisation d’émettre délivrée par l’autorité compétente, une autorisation d’usage des bandes ou fréquences après de l’autorité compétente».

Or, il est avéré que le média, «entreprise de communication à caractère commercial depuis l’an 2000», ne dispose «ni d’un agrément technique délivré par le ministère de la Communication ni d’un certificat de conformité de ses équipements délivrés par l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) ; mais simplement d’une autorisation provisoire d’émettre délivrée en 2000 par le Conseil national de la communication (CNC)».

Fort de ces «manquements constatés dans les équipements et la constitution» de Radio Sainte Marie, la Hac a décidé de suspendre ce média pour un trimestre. Durant cette période, par ailleurs, le gendarme des médias a invité la radio à normaliser sa «situation administrative, juridique et technique».

Créée en décembre 2000, Radio Sainte-Marie émet sur la fréquence 99.0 FM. Le média diffuse essentiellement le message de l’Église catholique. La radio emploie une vingtaine de personnes. La moitié du personnel est permanent, tandis que l’autre est constitué essentiellement de bénévoles.

 
GR
 

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