Le ministre de la Forêt, Lee White, envisage de revenir dès 2020 sur la mesure d’interdiction de coupe du kevazingo datant de mars 2018. Le kevazingo, bois précieux au prix de vente élevé, a longtemps fait l’objet d’un vaste trafic, avec pour apogée l’affaire du «kevazingogate». Le ministre argue qu’une exploitation «plus durable» est possible.

Le ministre de la Forêt, Lee White, envisage de relancer la coupe du kevazingo dès 2020. © Communication gouvernementale

 

Dès 2020, un décret pourrait autoriser à nouveau la coupe du bois rare du kevazingo, selon les informations obtenues par Gabonreview auprès du ministre de la Forêt, Lee White.

Car depuis le 19 mars 2018, les espèces de kevazingo «sont interdites d’abattage et classées non exploitables», selon l’article 2 du décret 00099/PR/MFE, portant sur la «mise en réserve du kevazingo».

Ce décret avait été pris dans la foulée de plusieurs décisions gouvernementales (voir encadré) visant à réguler l’exploitation de ce bois.

Quid de la conservation de ce bois précieux ?

Depuis 2014, le kevazingo a fait l’objet d’un vaste trafic tiré par la demande asiatique.

Dernier exemple en date : le « kevazingogate » qui a vu plusieurs mètres cubes de keva être saisis au port, dont certains auraient par la suite «disparu» des sites où ils étaient entreposés en mis sous scellés de justice, selon la justice gabonaise.

La reprise de la coupe du keva ne serait-elle pas un danger pour la préservation de ce bois précieux, classé parmi les espèces appartenant à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES) depuis 2017 ?

Selon Lee White, des coupes «durables» avec «50 000 et 60 000 mètres cube de keva par an», et une meilleure traçabilité, permettraient de préserver ce bois, tout en régulant le trafic.

Et pourquoi se focaliser particulièrement sur le kevazingo quand on parle d’exploitation illégale, ajoute le ministre : «si on gère bien l’exploitation forestier, c’est durable pour toutes les espèces, si on laisse installer de l’exploitation illégale c’est mauvais pour toutes les espèces. Il y a autant de Padouk qui a été exporté illégalement si non plus, mais on ne parle pas de ‘‘padoukgate’’».

Tout dépendra du niveau de transparence autour des nouvelles pratiques d’exploitation du keva, mais il y a toujours un risque que le trafic continue, estiment plusieurs environnementalistes contactés par Gabonreview.

Un bois rentable

Pour le nouveau ministre des Forêt, c’est une perte pour le Gabon que de se priver de la ressource kevazingo. Car ce bois est rare et cher, et les bénéfices sont d’autant plus forts s’il est transformé en meuble.

En grume ou scié, un m3 de keva se vend entre 300 000 et 800 000 F CFA. Une bonne somme, mais qui n’a rien à voir avec le m3 de kevazingo transformé en meuble, dont le prix varie entre «30 millions et 60 millions de F CFA», calcule Lee White.

Restent également aux sociétés intéressées par la transformation et la vente de kevazingo de trouver les clients pour l’achat de ce bois précieux, le marché asiatique étant en berne depuis deux ans.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. JACK dit :

    Decidement je ne comprends pas ce ministre d’eaux et forets, il me donne l’impression qu’il est arrivée a ce poste juste pour venir vendre le Keva!!!et se faire des sous encore et encore plus avant de repartir chez lui en Angleterre.
    Il y a une pandemie active dans les rivieres ou Fleuves au Gabon, mais lui il se concentre que pour la vente du Keva.
    Les poissons sont empoisonnés depuis des mois dans notre Fleuve Ogooué, il ne fait rien pour y faire la lumieure et pourtant il se prétend être professeur de biologie ou microboilogie des poisons et autres… Mais curieusement on le voit dans tous les coups ou on parle de la vente du Keva..
    Monsieur Lee Blanc, dis-nous a quoi tu nous sert franchement !!!!
    just In case

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