Étroitement liés au climat politique, les investissements en eaux profondes et ultra profondes pourraient être différés par les ennuis de santé d’Ali Bongo. Et pour cause, seul le chef de l’État est habilité à ratifier le nouveau Code des hydrocarbures, encore à l’étape de Projet de Loi, alors que la soumission des offres en offshore profond et ultra profond prend fin en septembre prochain. Un bien triste effet de causalité.

Les investissements en offshore profond pourraient être différés avec les ennuis de santé d’Ali Bongo. © offshorehelplaw.com

 

Il est de notoriété publique que l’instabilité politique, l’insécurité et les différends relatifs aux frontières maritimes, constituent sérieux obstacles aux ambitions d’exploration pétrolière et gazière en mer, précisément en Afrique. Ce, à un moment où le continent espérait augmenter sa production grâce à ses investissements en eaux profondes et ultra profondes.

Une bien triste réalité observable dans plusieurs pays comme Madagascar, l’Égypte, l’Algérie, la Sierra Leone, l’Égypte, le Cameroun, mais aussi le Gabon. Tous ces pays ont retardé la vente aux enchères de blocs offshore à fort potentiel, ou contraint certaines sociétés d’exploration et de production à différer leurs projets.

Au Gabon notamment, après la tentative de coup d’Etat de janvier dernier, le gouvernement a contraint le ministère du Pétrole à retarder l’amendement tant attendu du nouveau Code des hydrocarbures. Le pays a ouvert sa 12e session de licences en eaux peu profondes et en eaux profondes en novembre 2018. Du coup, la clôture de la soumission des offres a été reportée à septembre 2019, au lieu d’avril de la même année.

Par ailleurs, la rapidité avec laquelle la mouture finale du Code des hydrocarbures a été élaborée suggère que le Gabon est sincère dans ses efforts pour séduire les compagnies pétrolières internationales. Encore à l’étape de Projet de loi, le nouveau Code pourrait cependant être retardé par cette «instabilité politique» larvée au sommet de l’État, avec les ennuis de santé du président de la République. «L’instabilité politique et réglementaire est un problème», a d’ailleurs récemment déclaré le patron de Trafigura, une entreprise de courtage pétrolier et d’affrètement maritime spécialisée dans le courtage et le transport des matières premières.

«Lors du développement de projets d’infrastructures, vous devez savoir que le régime est stable, que les gens respecteront les contrats et que vous disposez d’un système juridique équitable pour contester tout conflit. À cause de ces préoccupations, les projets sont souvent retardés ou ne se produisent pas», a affirmé James Josling, lors de son entretien avec le cabinet de conseil international PricewaterhouseCoopers (PwC).

Le secteur pétrolier aujourd’hui est régi par la Loi n°011/2014. Or, cette loi est contestée par la quasi-totalité des opérateurs du secteur. Pour preuve, le Gabon n’a signé aucun contrat pétrolier depuis quatre ans à cause de la rigidité de cette loi. Conscient de cela, le gouvernement s’est résolu à réviser le Code actuel. Sera-t-il promulgué et ratifié d’ici à septembre 2019 ? La question demeure et la réponse est vivement attendue.

 
GR
 

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