Rues désertes, quasi-totalité des commerces et grandes enseignes fermée, administrations et entreprises sans personnel… telle est l’atmosphère à Libreville après la tentative de «coup d’Etat» le 7 janvier, par des éléments de la garde présidentielle qui ont pourtant été neutralisés. Cet article a été rédigé le 7 janvier 2018, à la suite des évènements dont il est question.

Artère la plus importante de Libreville, le boulevard Triomphal Omar Bongo désert le lundi 7 janvier 2018. © Gabonreview

 

Libreville s’est réveillée dans la stupeur le 7 janvier, après la tentative de putsch du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité (MPJFDS). Le message de ces jeunes militaires exhortant la population à se joindre à eux, diffusé en boucle sur les antennes de Radio Gabon au petit matin, a fait l’effet d’une bombe.

Ceux qui s’apprêtaient à sortir pour vaquer à leurs occupations ont préféré se terrer chez eux. Ceux qui étaient déjà sortis ont rebroussé chemin pour se mettre à l’abri. Le centre-ville s’est complètement vidé, pas un chat sur les grandes artères de Libreville.

La psychose était plus vive dans les quartiers du pourtour de la maison de la radio, sur le Boulevard Triomphal Omar Bongo. Du petit matin jusqu’aux environs de 9 heures, des tirs nourris ont été entendus dans ce périmètre survolé par un hélicoptère de l’armée.

Vers 9 heures, des grappes de jeunes venus spontanément des quartiers environnants ont marché vers la maison de la radio. Ils ont été stoppés dans leur élan, sans heurts, par des éléments de la Police judiciaires (PJ) au niveau de l’ambassade de Chine au Gabon.

La tension n’est visiblement pas retombée après que le gouvernement ait annoncé aux alentours de 11 heures, l’arrestation des auteurs de la tentative de «coup d’Etat» perpétré par des éléments de la garde présidentielle.

Même après la sortie du gouvernement qui a assuré que «tout est sous contrôle», l’atmosphère est restée la même. Psychose et/ou prudence ? Les grandes artères de la ville sont toujours désertes, la quasi-totalité des commerces et grandes enseignes sont fermés, les administrations et entreprises sont sans personnel. Seuls quelques irréductibles ont bravé ce climat avec, notamment, une poignée de petits commerces ouverts dans les quartiers populaires.

Dans tous les cas, la situation est loin de revenir à la normale. Et tout porte à croire qu’elle restera telle quelle, du moins jusqu’au lendemain.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Qui nourri ce climat de peur ? Réponse : le régime PDGiste et Bongoiste…

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