Le premier rapport sur la gouvernance en Afrique en 2019, publié le 15 octobre par la Fondation Mo Ibrahim, invite les gouvernements et les partenaires africains à redoubler d’efforts pour combler les «lacunes en matière de données». Une exigence pour le suivi des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063.

Mo Ibrahim invite les gouvernants à combler les lacunes en matières de données. © D.R.

 

La Fondation Mo Ibrahim a publié, le 15 octobre, son premier Rapport sur la gouvernance en Afrique en 2019. Cette étude s’appuie sur l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) et présente de nouvelles perspectives sur les progrès accomplis dans la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et les objectifs de développement durable des Nations unies (ONU).

Ce rapport met un accent particulier sur la gestion des données à travers le continent. En effet, près de la moitié des objectifs de l’Agenda 2063 ne sont pas directement quantifiables et jusqu’à présent, moins de 20% disposent d’un indicateur permettant de mesurer les progrès accomplis. En moyenne, moins de 40% des indicateurs relatifs aux ODD disposent de suffisamment de données pour suivre avec précision les progrès réalisés sur le continent.

Le rapport indique également que plus de la moitié des types de sources de données sur les indicateurs de développement durable pour l’Afrique sont l’estimation, la modélisation ou la surveillance mondiale. Un tiers seulement des sources de données sur les indicateurs de développement durable en Afrique proviennent directement des pays. Sous ce regard, la capacité de suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement en Afrique est compromise.

«Les données constituent une base essentielle pour une élaboration de politique et une mobilisation des ressources efficaces. Sans données, nous conduisons à l’aveugle, les politiques sont mal orientées et les progrès sur la voie du développement sont ralentis. Nous devons tous agir de manière urgente pour combler le «fossé des données», si nous voulons réellement ne laisser personne pour compte», a déclaré le président de la Fondation, Mo Ibrahim.

Selon l’IIGG, la capacité statistique n’a guère été améliorée depuis 2008 et ce problème est aggravé par la faible indépendance des bureaux nationaux de statistique. L’un des domaines ayant connu, en moyenne, une forte détérioration est la population et les statistiques de l’état civil. La rareté de ces données vitales contraste avec la croissance démographique: l’Afrique devrait accueillir 1,68 milliard de personnes d’ici 2030.

 
GR
 

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