Alors qu’ils observent depuis plusieurs jours une grève de la faim sur le parvis de la cathédrale Notre Dame de l’Assomption, des étudiants ont frôlé la mort, le 17 août dernier, dans une curieuse indifférence des plus hautes autorités.

Etudiant en crise d’hypoglycémie (Jessy Pambou Maganga), le 17 août 2014. © Facebook/AG Le Journal Uob
Etudiant en crise d’hypoglycémie (Jessy Pambou Maganga), le 17 août 2014. © Facebook/AG Le Journal Uob

 

C’est une fête de l’Indépendance pour le moins curieuse que les étudiants en grève de la faim depuis deux semaines à la cathédrale Notre Dame de l’Assomption (Sainte Marie, Libreville) ont récemment vécue. Alors qu’une partie de la population célébrait avec plus ou moins d’entrain cet événement devenu au fil du temps anodin voire sans grand intérêt, des dizaines de Gabonais, à l’instar des déflatés de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), continuaient leur lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Au nombre de ces derniers, figurent depuis plusieurs jours, des étudiants réclamant le versement leurs bourse et d’autres leur réintégration au sein de l’Université Omar Bongo (UOB) après la vague d’exclusions ayant suivi les troubles dans cet établissement.

Les étudiants à la clinique de Sainte Marie et Marcel Libama à leur chevet. © Gabonreview
Les étudiants à la clinique de Sainte Marie et Marcel Libama à leur chevet. © Gabonreview

C’est notamment dans ce groupe d’étudiants que le pire a été évité de justesse dans la matinée du dimanche 17 août dernier. Alors que «le-tout-Libreville» ou presque assistait à la parade militaire, cinq des étudiants grévistes de la faim, affectés par la durée du mouvement de contestation, ont vu leur état rapidement se dégrader. Le cas de Jessy Pambou Maganga, Allégresse Nfomo Allogo, de la jeune Fatou et de deux autres étudiants, encore sous le choc, interpellent sur le véritable intérêt qu’accordent les autorités gabonaises aux revendications posées par ces jeunes Gabonais.

D’ailleurs, indique Martial Obiang, le porte-parole de Ligue estudiantine des droits de l’Homme, en dehors de la visite d’Alexandre Barro Chambrier, député du 4ème arrondissement de Libreville et le soutien sans faille et répété du syndicaliste Marcel Libama, aucune autorité n’est arrivée au chevet des étudiants. «Et depuis l’avènement des crises d’hypoglycémie ayant causé la dégradation de l’état de santé des cinq étudiants, nous attendons toujours», renchérit Anatole N’Nang président de la Ligue qui dit devoir assumer avec les moyens du bord les charges relatives aux soins prodigués par les quatre jeunes demoiselles et l’étudiant internés à la Clinique Monseigneur Jean Martin Adam de la cathédrale Sainte Marie, en attendant l’arrivée des responsables du Centre national des œuvres universitaires (CNOU) et la probable intervention d’un proche collaborateur d’Ali Bongo joint par téléphone.

Pour l’heure, si les responsables de la clinique ne tiennent pas rigueur aux étudiants dont la totalité se rétabli peu à peu depuis le début des soins, il reste que les grévistes internés bénéficient de l’attention particulière des anciennes infirmières de la CNSS, logés à la même enseigne.

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. grace edwin dit :

    Voilà un pays abonné aux grèves.  » je grève parce que, je veux plus de sous … je grêve pour passer en classe supérieur et ci et ça »
    Des étudiants exclus pour trouble à l’ordre public, donc qui empêche leurs camarades d’aller à l’école , font grève!!!! je suis éffaré.
    Du courage les gars, continuer dans votre bêtise, vous avez compris et bien trop tard que l’école nourrit l’homme qui le respecte.
    Mais ce n’est pas tard , vous pourrez vous rabattre sur le secteur informel, sinon vouloir bénéficier d’une bourse. Peuh !! Que Nenni , ma pauvre bourse de contribuable à bien assez souffert de la prise en charge d’individus tels que vous

    • Don Corleone dit :

      Mais dites-moi quand l’affranchisse de l’université est bafouée par les forces de l’ordre et de défense vous trouver cela normal? S’il y-a grève dans un secteur cela veut dire que la situation ne s-y prête pas mais bon nous sommes au Gabon

      • grace edwin dit :

        @Don Corleone, la présence des forces de l’ordre est consecutive à la dégradation sécuritaire des biens et des personnes à l’université. Je n’ai jamais vu les agents postés devant ces établissements en interdire l’accès à tout étudiant désireux d’apprendre. J’ai des enfants régulièrement inscris alors je sais de quoi je parle…Et la présence des forces de sécurité rassure plus celui qui n’a rien à se reprocher plutot qu’un individu qui a de funeste projet
        Eh oui !!! on est au Gabon et après??? cela ne doit pas non plus ouvrir la porte à la chienlit.
        La critique est vraiment aisée , mais reconnaitre aussi que malgré tout le lièvre court c’est cela l’apanage des grands hommes!!!

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