Visiblement agacé par les troubles récurrents au sein de l’Université Omar Bongo, le Premier ministre a récemment consenti à rencontrer la Ligue estudiantine des droits de l’Homme à qui il n’a pas caché son sentiment.

Des étudiants devant la Primature (image d’archive). © Facebook/AG Le Journal UOB
Des étudiants devant la Primature (image d’archive). © Facebook/AG Le Journal UOB

 

C’est l’air agacé et préoccupé que le Premier ministre a échangé le 5 août dernier à son cabinet avec des représentants de la Ligue estudiantine des droits de l’Homme. La structure, présente à l’Université Omar Bongo (UOB) depuis le début des troubles dans l’objectif d’interpeler l’administration rectorale et le corps enseignant sur la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes en vue de l’amélioration des conditions d’étude et de vie des étudiants, a souhaité discuter avec Daniel Ona Ondo de l’application des lois et réformes entreprises par le gouvernement.

Manifestations d’étudiants au sein de l’UOB (au portail et sous «l’arbre à palabre). © Facebook/AG Le Journal UOB
Manifestations d’étudiants au sein de l’UOB (au portail et sous «l’arbre à palabre). © Facebook/AG Le Journal UOB

Si le Premier ministre a dit avoir une parfaite connaissance du dossier, il est par ailleurs apparu préoccupé par la détermination des étudiants qui semblent ne rien vouloir lâcher avant la satisfaction complète de leurs revendications. «Les études c’est votre avenir, et d’abord le vôtre. (…) Demandez-moi de faire en sorte que vos études se déroulent dans de bonnes conditions au lieu d’avoir l’air d’être contents que les cours ne se déroulent pas comme cela se doit», a-t-il lancé à ses interlocuteurs. Et de les interroger, un brin paternel : «Dans ce monde qui bouge, où la connaissance est devenue mondialisée, souhaitez-vous poursuivre vos études dans ces conditions ? Etes-vous contents de vous ? Mais arrêtez, mes enfants ! Il faut sagesse garder. Vous êtes en train de vous tirer une balle dans le pied, et ça me fait de la peine.»

Enseignant et ancien recteur de l’UOB, Daniel Ona Ondo a dit activer le gouvernement pour la résolution des différents problèmes de cette institution. A deux mois de la prochaine rentrée académique et de l’arrivée des nouveaux bacheliers, le porte-parole des étudiants n’a pas paru démonté par ces propos. «La Ligue estudiantine des droits de l’Homme a décidé cette année de faire la revendication contrairement aux autres mouvements précédents», a asséné Clay Martial Obiang. Pour lui, accusés de se disperser dans leurs différentes réclamations, les étudiants auraient changé de méthode pour se consacrer désormais à l’application des textes. «Nous portons désormais notre mouvement sur des questions (officiellement) reconnues. C’est-à-dire qu’on s’est longtemps habitué à voir l’étudiant manifester contre des réformes ou revendiquer sur la seule base de sa propre imagination, la particularité cette année a donc été d’inscrire la contestation sur des acquis», a-t-il expliqué, avant de renouveler son indignation devant la supposée mauvaise foi des autorités rectorales qui, selon lui, auraient procédé à l’exclusion injustifiée de 46 étudiants et entraîné l’arrestation de 2 d’entre eux.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Madouaka dit :

    Je pensais qu’une fois Firmin Ollo Obiang en prison le problème était réglé. Donc c’est pas lui qui invente des problèmes imaginaires pour créer le trouble à l’université. Si c’est encore lui autant l’exécuter à Hollando devant tous les autres étudiants pour en faire un cas d’école. Pauvre de nous o est vraiment dans la mouise

  2. Bil Ngana dit :

    Au Gabon comme dans nombre de pays africains francophones, les problèmes de l’éducation sont les mêmes et leurs solutions en France, dans les fameux accords de coopération. Nos dirigeants le savent parfaitement et c’est pourquoi leurs enfants ne sont jamais inscrits dans aucune de nos écoles locales et que les Français sont toujours amenés à créer ici et là des écoles dites françaises. Lorsque Ona Ondo a une attitude courroucée face à de toutes petites revendications légitimes des étudiants gabonais, il leur oppose un réel désarroi et une vraie impuissance à résoudre les problèmes soulevés. En sa qualité de P.M., il rencontre régulièrement de telles situations. Les questions de l’éducation sont cruciales pour le Gabon en construction. Par exemple, lorsqu’on dirige une Nation comme la nôtre, s’est-on jamais demandé un jour de quel(s) type(s) de citoyen(s) le Gabon aurait besoin demain afin de déterminer le genre de formation qui leur conviendrait ? Puis, après la formation, dans quelles structures économiques faudra-t-il les employer ? Selon cet article, le P.M. voudrait, à la place d’une attitude d’écoute et de recherche d’une solution pérenne, seulement se débarrasser de ses interlocuteurs, afin de se consacrer à son train-train habituel consistant, entre autres, à se déterminer sur « les avantages des parlementaires retraités » ou sur la PIP des agents d’une certaine institution. Ainsi va le Gabon. Depuis toujours. Vive eux, vive nous. Mais attention au fossé.

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