Dans un récent entretien accordé au magazine «Afrique Education», le directeur des publications de «La Loupe» et «L’Aube» brosse un tableau peu reluisant du pouvoir en place, accusé de tous les vices. Un véritable coup de gueule.

Un coup de gueule du directeur de «La Loupe» et «L’Aube». © Gabonreview
Un coup de gueule du directeur de «La Loupe» et «L’Aube». © Gabonreview

 

Après le «piratage» dont ont été victimes les titres qu’il dirige, le directeur des publications «La loupe» et «L’Aube» ne souhaite plus se taire. Dans un récent entretien accordé au magazine panafricain «Afrique Education», il livre sa lecture de la politique de l’émergence, qu’il dit responsable de la forte dégradation des conditions de vie des populations. Estimant que les choses sont allées de mal en pis depuis 2009, Hermeland Loubah affirme que «depuis la mort d’Omar Bongo, la nation gabonaise est en ruines». Pour lui, rien n’est prêt à s’arranger, au regard de l’attitude du président de la République : «Ali Bongo se comporte comme quelqu’un à qui tout le monde doit tout. Il refuse d’assumer ses responsabilités de président de la République pour se contenter de celles de chef de gang», assène-t-il.

Les spécimens de contrebande de «La Loupe» et «L’Aube», début septembre 2014. © Gabonreview
Les spécimens de contrebande de «La Loupe» et «L’Aube», début septembre 2014. © Gabonreview

S’il se refuse à chercher plus loin les raisons du présumé échec de l’actuelle majorité, le patron de presse en relève deux : «des erreurs de casting dans le choix de ses collaborateurs et la corruption galopante dans les sphères politico-administratives». 2 vices qui font que 5 ans plus tard, Ali Bongo éprouve d’énormes difficultés à mettre en place la rupture tant clamée et revendiquée. «Le problème du président de la République du Gabon, c’est Ali Bongo. Autrement dit, ses amis dont la plupart n’ont aucun lien avec la patrie, et se comportent en prédateurs ignobles des ressources du Gabon». Dans le viseur du directeur des publications, un certain nombre de personnalités réputées proches du chef de l’Etat, à l’instar d’Etienne Ngoubou, Fidèle Adjahou Otandault, Lee White, Eric Chesnel, Liban Soleman et Etienne Kabinda Massard. Si les 6 «amis» semblent, à leur niveau, moins comptables de la mauvaise image qu’ont certains Gabonais du président de la République, il est une personnalité visiblement honnie par M. Loubah : Maixent Accrombessi.

Considéré comme «le vrai trésorier payeur général» du Gabon, le directeur de cabinet du président de la République est décrit comme «une teigne», bien trop visible et présente. «C’est du jamais vu !», s’écrie Hermeland Loubah, pour qui la gouvernance actuelle se résume à «changer tout, en faisant comme avant, mais, avec plus de cruauté et de mépris pour le Gabonais en faveur de (la) légion étrangère». Et le journaliste d’ajouter : «Accrombessi passe avant son patron Ali Bongo. Il est un vrai danger, une véritable menace pour le Gabon, parce qu’il s’octroie des pouvoirs qui débordent sa mission de simple collaborateur attaché à diriger le cabinet du président de la République et l’assister dans ses prises de décision. Il n’a pas à décider par lui-même(…) comme il le fait. Un directeur de cabinet au-dessus du Premier ministre, des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, du ministre des Finances (…) est une aberration institutionnelle qui risque d’être catastrophique pour le Gabon.»

Revenant sur les événements ayant marqué l’actualité récente de «La Loupe» et «L’Aube», plus précisément le piratage dont ont été l’objet les deux titres, Hermeland Loubah dément avoir accusé nommément Maixent Accrombessi, le décrivant toutefois comme le principal «bénéficiaire» du «piratage» ayant contribué à réécrire son histoire sous de beaux traits. «Très honnêtement, qui irait de sa propre initiative commettre une infraction d’une telle gravité s’il n’y avait pas un instigateur garantissant impunité et générosité ?», s’est-il interrogé avant de prétendre qu’«aujourd’hui, il suffit de se réclamer de Maixent Accrombessi, pour tout faire, tout dire, tout avoir, au Gabon. Il n’y a qu’à lui qu’aurait profité cette falsification». Aussi, annonce-t-il avoir confié l’affaire à Me Paulette Oyane-Ondo.

Après une disparition suite à leur piratage, les deux titres sont revenus en kiosque, publiés par leurs éditeurs authentiques qui assurent n’appartenir à aucun bord politique : «On cogne, fort, quand il le faut. N’importe qui et n’importe quand. Le groupe vit grâce à ses lecteurs, exclusivement, des ventes de ses titres. Pas des hommes politiques. C’est clair. Pour tout dire, les journaux, ’’L’Aube’’ et ’’La Loupe’’, sont en opposition : opposition face à l’opposition, opposition face au pouvoir.» Depuis leur réapparition, aucune menace, rien de bien inquiétant n’a été enregistré contre eux, aussi bien du Conseil national de la communication que de ceux qui avaient organisé l’acte de piraterie susmentionné. Tout reste donc à voir dans les prochains mois, bien que personne ou presque n’attend de suite à cette curieuse affaire.

 

 
GR
 

18 Commentaires

  1. jjd@yahoo.fr dit :

    les responsables des ces journaux meritent des sanctions dures,vous avez été dans quelle école de journalisme? les individus que vous citez s’ils pouvaient d’abord vous casser la gueule. on verra votre force, votre but est tout simplement INCITER LA VIOLANCE. ECRIRE SUR LES INDIVIDUS? Si c’etait ces deux journaux devraient être sactionné interdire difinitivement la parution.Le africains ne sont pas encore à la hauteur de faire la democratie.

    • L'observateur dit :

      ohhhlllàààà. Celui-là devrait aller se cacher. Il parle comme Ogandaga du Palais. Casser la gueule? Au palais, ce sont des gangsters, ils utilisent la puissance publique pour règler des comptes aux compatriotes. Des peureux qui ne peuvent supporter une bagarre. Pourquoi ne pas aller affronter les rédacteurs de ces deux journaux pour les frapper, ouvertement et devant tout le monde?

  2. jjd@yahoo.fr dit :

    En verité le problème des faux opposnats et leur fanatiques c’est la haine , la jalousie , ils sont au chômage du faite que Ali a des amis expatriés compétents sa vous derange.

  3. Ladragouille dit :

    Bonjour,
    je m’adresse particulièrement à l’auteur de cet article s’il pratique le métier de journalisme avec sincérité.Existe t-il naturellement un directeur de publication au nom de Hermeland Loubah?Qui se cacherait derrière cette marionnette?Attention à ce que vous faites et sachez que vous êtes démasqués et soyez encore plus prudent au risque de se faire casser le nez.A bon entendeurs…

    • Lekoni-Lekori dit :

      @Ladragouille. Arrêtez votre cinema Connaissez-vous Yves-Henri Gloux ? Non, bien sûr puisqu’en tant que journaliste il était connu sous le nom Léon Mercadet… Conaissez-vous Jean-François Kahn ? Savez-vous que c’est lui le journaliste Serge Maury ? Quand on voulait interviewer Yves-Henri Gloux, c’était Léon Mercadet qui était reçu…. Jamais on ne l’a accusé de se cacher ou jamais on a accusé ceux qui l’interviwent de manquer de professionnalisme…. Le journalisme est un métier ou le pseudonyme est accepté…. On vous interviewe sous votre nom de plume pas sous votre vraie identité…. Comme pour les chanteurs, jamais Jean-Philippe Smet ne sera reçu sur un plateau de télé…. On recevra toujours Johnyy Hallyday…. Maintenant, en quoi et pourquoi déversez-vous votre bile sur Gabon review, qui n’a fait que reprendre une interview d’un autre titre ? Vous êtes un pauvre type…. Mouf…

    • Le vrai gabonais dit :

      Ladragouille. L’émergence est une dictature. Sinon, pourquoi ne pas accepter la différence?Pourquoi ne pas créer vos propres journaux pour contrecarrer ces deux journaux qui ne vous font pas dormir?Finalement, qui anime ces deux journaux? Si tant est que cette interrogation vous préoccupe. Pitié!!!!Attention, la violence appelle la violence. En Tunisie, Ben Ali a été chassé par…un vendeur de légumes.

      • Ntché ngani dit :

        Ils ne peuvent ps créer leurs propres journaux parce qu’ils ne seront pas lus, personne ne voudra acheter leurs torchons. Ils sont obligés de pirater L’AUBE et LA LOUPE parce que ce sont des journaux à large lectorat. Quand LA GRIFFE était à Michel ONGOUNDOU LOUNDAH, il (le journal) avait un grand succès. Mais depuis qu’il a été repris par les émergents, il chôme dans les kiosques.

  4. Nza Fe dit :

    Voilà les émergents: ils se caractérisent par ce genres d’attitude tendant à menacer à intimider pis à passer à l’acte en violentant ou en tuant ceux qui ne sont pas de leur bord alors qu’ils sont aussi des Gabonais. Même à vos enfants vous ne pourrez jamais réussir à leur faire accepter une pensée unique… Soyez plutôt constructifs en observant tous ce qui se passe aujourd’hui partout dans le monde. A bon entendeur salut!

  5. L'observateur dit :

    Jusqu’à présent, je m’interroge : comment des personnes normalement constituées peuvent-elles agir de cette façon. Au début, je croyais à une blague de mauvais goût. Mais là, je suis totalement convaincu de la réalité du piratage. Cependant, je pense que le directeur de cabinet du chef de l’Etat n’était pas au courant d’un fait aussi gravissime. Je peux me tromper, mais des gens en responsabilité ne peuvent descendre aussi bas. Accrombessi devrait sanctionner sévèrement les auteurs d’un tel acte. Sinon, il portera la responsabilité des affrontements entre Gabonais devant l’histoire.

  6. kindaboy dit :

    Au Gabon c est la compétence géographique et non la compétence intellectuelle!!

  7. Georges Mbha dit :

    Quelle crédibilité accordé à ce monsieur? D’ailleurs qui est-il? N’importe qui se permet de dire n’importe quoi sur le président de la rép, des gens qui n’arrivent mme pas à gérer leur propre foyer,du vrai n’importe quoi. Tout le monde ds ce pays s’autoproclame analyste politique au seul motif qu’on tient un journal qui au demeurant souffre de plusieurs manquements. Vraiment à quand les assises de la presse privée gabonaise? Trop de journaleux, parce que franchement en dehors de la GRIFFE qui a une véritable portée pédagogique le reste n’est qu’un ramassis de bonnes blagues dont la seule utilité n’est que travestir un peu plus les adeptes de sensations fortes. Ahhhhhhhhhhhhh Pauvre Gabon

    • Le vrai gabonais dit :

      Georges Mba. Vous dites : « Quelle crédibilité accordé à ce monsieur? D’ailleurs qui est-il? N’importe qui se permet de dire n’importe quoi sur le président de la rép, des gens qui n’arrivent mme pas à gérer leur propre foyer,du vrai n’importe quoi ». De parlez-vous. Soyez précis et posez vos questions avec intelligence. Le peuple gabonais a noté : il est n’importe qui. Pour vous, on ne doit rien dire sur la gestion catastrophique du pays par Ali? Allez, pendant que vous y êtes. Pourquoi ne pas instaurer une monarchie. Ainsi, Ali relèvera du sacré. Qui ne sait pas gérer son foyer? Nous en sommes là? Dès lors, on comprend pourquoi le pays est en ruine.

  8. Nza Fe dit :

    A Georges je ne sais quoi j’espère que vous n’êtes pas sérieux quand vous dites que ce machin qu’on appelle la  »Griffe » est selon vous un journal de référence. Sinon je vous aurais donné les chiffres en terme de tirage et de chiffre d’affaire que font les journaux privés les plus lus au plan des ventes. C’est un baromètre incontestable pour juger de l’intérêt et de la force selon l’approche pertinence d’un journal qui se dit sérieux. En dehors des insultes et des attaques systématiques sur des personnalités politiques se réclamant de l’opposition, je ne vois rien d’autre transparaitre sur les pipi de chat que font les journaux aux couleurs de l’Emergence. Le lectorat Gabonais peut m’en donner raison. Allez y vous recyclez je vous en prie!

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