L’organisation non gouvernementale IDRC Africa, en collaboration avec la société Ibogabon, a organisé le 31 juillet 2019 la première rencontre nationale d’information sur les enjeux scientifiques, thérapeutiques, culturaux et économiques de l’Iboga.

Un moment de la première rencontre nationale d’information et de débats sur les enjeux véritables de l’Iboga, le 31 juillet 2019. © Gabonreview

 

Libreville a abrité le 31 juillet, la première rencontre nationale d’information sur les enjeux de la plante iboga, objet d’un intense et très juteux trafic à l’international au détriment du pays. Cette première occasion du genre a permis aux universitaires, chercheurs, militants des ONG et représentants des ministères de discuter sur la stratégie de valorisation de cette plante aux vertus médicinales incommensurables. L’objectif étant de recueillir les avis des experts, des initiés des rites traditionnels, des ibogaculteurs et même des profanes, afin de mieux préparer le premier forum international sur la tabernanthe iboga, prévu en février 2020.

Selon une étude sur l’état des lieux de l’Iboga au Gabon, menée par la fondation Sylvia Bongo Ondimba, entre novembre 2011 et juillet 2012, sous la supervision du professeur Jean Noël Gassita, depuis 200 ans l’Iboga quitte le Gabon par des voies diverses et variées et profite à l’industrie pharmaceutique internationale, sans retombée concrète et économique pour le peuple gabonais.

Pour le professeur Henri Paul Bouroubou Bouroubou, directeur de l’Iphamétra, l’unique laboratoire de la médecine gabonaise par les plantes, «il est inadmissible que les principes actifs de l’Iboga soient utilisés par des médecines d’autres pays notamment occidentaux et qu’au Gabon ma précieuse racine miracle soit non seulement un tabou, mais un sujet de diabolisation malgré ses divers usages bicentenaires par les sociétés secrètes locales».

L’ONG IDRC Africa et ses partenaires, l’Iboga, le «bois sacré» du Gabon, doit redorer scientifiquement l’image du pays tout en lui apportant une plus-value économique. «L’iboga est aujourd’hui la plus grande révolution médicinale et scientifique depuis la découverte de la pénicilline. Les perspectives thérapeutiques de l’iboga et ses dérivées chimiques sont colossales. On parle des perspectives de traitement des maladies neurodégénératives, des hépatites, de la tuberculose, mais aussi de la toxicomanie, et cela concerne des centaines de millions de personnes dans le monde qui peuvent être traitées grâce à cette ressource du patrimoine culturel national gabonais. Ce sont des retombées «économiques colossales, sans parler du tourisme culturel qui se développe autour de l’Iboga», a affirmé l’activiste français initié au Bwiti, Yann Guignon.

Dans le cadre du programme de domestication de l’Iboga, l’ONG IDRC Africa a créé une plantation de 6,4 hectares à Bibasse, à 25 kilomètres d’Oyem.  Aujourd’hui, elle possède plus de 19400 plants et une pépinière permanente qui permet d’avoir en moyenne tous les trois mois, 14000 plants. Pour Hervé Omva, le coordonnateur de l’ONG IDRC Africa, «le Gabon doit pouvoir domestiquer la culture de la plante d’Iboga tout en l’exploitant de manière durable à des fins utiles».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Moanga Erik dit :

    Puissance de la Nature gabonaise, Partage avec les vivants non-humains qui le consomment, Reconnaissance des anciens guérisseurs et initiateurs qui l’ont révélé, Potentiel pour ouvrir les yeux et l’Esprit des humains, Bravo à cette initiative d’élévation de l’intelligence de l’Iboga!

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