L’«affaire Travcon AG», du nom de la société suisse spécialisée dans la mise à disposition d’avions pour VIP refait une nouvelle fois surface. Si, une fois de plus, elle révèle un mélange des genres, le principal responsable est, cette fois-ci, désigné : Pascaline Mferri Bongo, ancienne toute-puissante directrice de cabinet du président de la République.

Pascaline Mferri Bongo avec le rappeur américain Jay-Z, en 2006. © D.R.

Pascaline Mferri Bongo avec le rappeur américain Jay-Z, en 2006. © D.R.


 
De Jean Ping à Jermaine Jackson, en passant par des amis de la famille, à l’instar de l’avocat parisien François Meyer, plusieurs personnalités ont nommément été citées comme faisant partie des nombreux passagers ayant bénéficié des largesses de la présidence de la République entre 2008 et 2010. Des personnalités qui, pour des raisons aussi bien professionnelles que privées, ont eu recours aux services de la société suisse Travcon AG, sans se soucier le moins du monde du coût de leurs voyages à travers le monde. Pourquoi se seraient-elles fait du souci ? La présidence de la République était chargée de régler les différentes ardoises, dont le cumul a vite atteint environ 4,72 milliards de francs CFA. Une somme que la société spécialisée dans la mise à disposition d’avions pour VIP réclame à l’Etat gabonais depuis le 25 février dernier, date de l’arraisonnage à l’aéroport d’Orly (France) d’un Boeing 777 appartenant au Gabon.
Dès les premiers jours de l’ouverture de ce dossier qui confirme encore un peu plus une tendance à entretenir la confusion entre affaires publiques et affaires privées, les plus hautes autorités avaient crié à la violation de conventions avec la France, la présidence de la République n’avait pas souhaité apparaître comme le débiteur de cette nouvelle créance.
«Le président de la République ne souhaite pas s’acquitter de la somme due parce que l’utilisation de l’avion ne lui incombe pas uniquement : des membres de sa famille en faisaient fréquemment usage pour leurs différents déplacements avant son arrivée au pouvoir», a en effet confié à Gabonreview, mi-mars 2015, une source de la présidence gabonaise. Loin de toute idée de continuité de l’Etat ou du service public, il fallait alors désigner un coupable. Chose faite depuis quelques temps, a rapporté Le Monde Afrique du 31 mars 2015, désignant Pascaline Mferri Bongo à qui la note de Travcon AG a été adressée. Toute-puissante directrice de cabinet du président de la République sous Omar Bongo Ondimba et ordonnatrice du budget de la présidence de la République, elle est désormais l’objet de toutes les attentions. Une situation pour le moins gênante, qui n’est pas sans rappeler l’affaire Blue Mendel, dans laquelle elle est nommément citée, en tant que débitrice, bien qu’elle le nie fermement.
Selon Le Monde Afrique, qui dit être entré en possession des documents détaillant les nombreuses virées effectuées au frais du contribuable gabonais, une grande partie des voyages organisés pour Pascaline Mferri par Travcon AG ne revêtait aucun caractère officiel ou diplomatique. «Le 10 août 2008, par exemple, une confirmation de commande décrit une longue escapade en groupe et par étapes. Le Gulfstream G555 décolle de Los Angeles, fait escale à Orlando puis sur la côte d’Azur, à Nice, d’où il repart pour Libreville et Paris avant de ramener ses passagers à Los Angeles», rapporte-t-il, avant d’indiquer que le coût du trajet était de 632 930 dollars, soit près de 584 300 euros (environ 390 millions de francs). Entre des locations de jet Gulfstream ou Falcon, la privatisation d’Airbus A 319 ou de Boeing 757 et la réservation de tickets commerciaux sur les grandes lignes, elle n’aurait lésiné sur rien. Tant et si bien que «le 3 décembre 2008, (elle) utilise un autre Gulfstream, G 550 cette fois, pour un périple aérien avec un autre groupe de Libreville à Washington, puis Accomack (en Virginie), avant de passer par Orlando, Miami, Francfort et Paris. De retour à Libreville, la facture s’élève cette fois à 518 750 dollars (478 900 euros soit environ 320 millions de francs)». Dans le même ordre d’idées, la source rapporte que «Jean Ping, ancien ministre des affaires étrangères d’Omar Bongo et ancien compagnon de Pascaline Bongo, a (lui aussi) bénéficié d’un voyage entre Addis-Abeba et Le Bourget (près de Paris) en Falcon 2000 LX. La facture datée du 10 novembre 2008 affiche un montant de 142 570 dollars (131 600 euros soit environ 88 millions de francs)». Jean Ping était-il alors en mission officielle ? Agissait-il pour le compte du Gabon ou de l’Union africaine ?
Qu’à cela ne tienne, révèlent les documents de Travcon AG, «le 16 avril 2009, un A 319 transporte les enfants Bongo-Ping et leurs amis. En tout, les quinze passagers font un simple aller-retour entre Los Angeles et Las Vegas, facturé 60 630 dollars (près de 55 900 euros environ 37 millions de francs). Ce ballet aérien connaît un dernier entrechat le 15 septembre 2009 pour un Paris – Los Angeles – Libreville à 394 710 dollars (près de 364 300 euros environ 243 millions)». L’affaire, qui sera une nouvelle fois jugée au tribunal d’Ivry au début du mois d’avril courant, promet d’être riche en rebondissements, alors qu’une correspondance datée du 31 juillet 2013, attribuée à Me François Meyer, avocat de Pascaline Mferri Bongo et passager occasionnel des vols, et dont le numéro de téléphone est clairement mentionné dans l’une des factures de la société suisse, a confirmé que «le gouvernement gabonais doit encore à Travcon AG la somme de 8 356 097 dollars américains» (environ 5,10 milliards de francs CFA).
 

 
GR
 

23 Commentaires

  1. Observateur dit :

    Hé ben, on va apprendre en apprendre des choses!

  2. Pierre Mouloumba dit :

    Ping et Pascaline payez vos dettes ne mettez pas ça sur le dos du président

    • imagine56 dit :

      Ping a utilisé cet avion une fois (Addis -Bourget) et j’ose croire que c’était dans le cadre de ses missions. Par contre les enfants Ping-Bongo élevés par Pascaline ont à plusieurs fois eu recours à cette compagnie. Se sont quand même les petits enfants de Bongo père, les enfants de sa fille chérie….
      Maintenant, s’il se trouve que Ping est redevable à cette société, il ferait bien de payer sa dette, cette affaire qui l’éclabousse fait tâche d’huile, et il va le faire, que cela ne soit pas un prétexte pour le trainer dans la Boue.
      Pendant qu’on y est, certains ministres et hautes personnalités
      continuent à emprunter des jets privés, qui paie l’ardoise?
      voilà les mauvaises pratiques qui se sont installées dans le pays avec le système Bongo, pourquoi ça étonne?
      on a toujours fait du gaspillage dans ce pays et ceux qui en ont le plus abusé sont les Pascaline!

  3. JUST dit :

    Dès lors qu’on cite Ping dans cette affaire plus personne ne commente.

    • Manzo sinandong dit :

      Just doit avoir des difficultés en lecture. Just, lire c’est comprendre,monsieur ping a utilisé ce Boeing entre Addis abebas et Paris cela voudrait dire que c’est au moment où il était président de la commission de l’UA. La question à se poser est celle de savoir s’il voyageait dans le cadre de ses missions ou pour rendre service à l’État gabonais ; pour les enfants c’est bien leur mère pascaline qui utilisait l’avion en sa qualité de dircab et non ping. Bonne lecture!

    • yaali dit :

      je commente alors sur le cas de Ping.
      mais je pense que vous révez tous! Ping a mangé, bu, profité des privilèges et fait des enfants dans la famille bongo et c’est lui qu on trouve présidentiable. Si le choix du nouveau président du gabon se fait par la france, oui ping reste un choix acceptable puisqu’ils ont besoin d’un mouton. merde faut arréter ces conneries.
      Ping pardon, je ne vois mm pas comment les choses vont changer.
      Pitié de qui se moque t on?

  4. massuku dit :

    Parlant de Jean Ping, avez vous lu la date et le trajet du vol? Il faut un éclairage c’est tout. Voilà l’usage fait par les Bongo sur les biens appartenant au contribuable gabonais, quelqu’un avait dit qu’un fruit mûr ne pourrit pas en haut, comprenez donc aisément que la vérité n’a pas de tombe. Finalement les Bongo et le régime sont aux abois, car les coups fusent de partout, de Lanlaire à la dynamique unitaire en passant par l’opposition, la société Mendel, Pierre Pean, Travcon AG, Média part, …… Yové.

  5. Evoga dit :

    Avant qu’il y aient service et facture, il y a commande. Et la commande comporte le nom de la personne physique ou morale du commanditaire et sa signature ou celle de son représentant légal qui est seul engagé dans le règlement de la facture. Il n’y a pas d’amalgame à faire.

  6. maak dit :

    même en étant président de l union africaine on prend des jets privés loin du Gabon au compte de la présidence ??ou est le sens la dedans ???sans compter les enfants ping-bongo qui sont aussi sité dedans pour des virées entre las vegas los angeles et lbv .tous tabac de la même pipe

    • Lajosé dit :

      Monsieur Maak,évidemment nous les gabonais ont aiment,s’occupés du détail,et laisser ce qui crève et pourtant les yeux,on a cité plus d’une centaine de voyages de 2008 à 2010,le seul que ping à effectuer en 2008,alors qu’il était président de la commission de l’union africaine,présenté à cette élection par feu le faux bongo!je ne sais pas si vous avez lu l’article sur l’union africaine financée à plus de 80%(je ne m’en souvient plus très bien du pourcentage exacte,mais ce n’est pas très loin de celui que j’ai écris),c’est pour dire quoi en faite?que les grande figures,telle les kadafi,les bongo pouvaient facilité certaine difficultés,en prenant par exemple certains frais au compte de leur pays d’où le fait que leurs voix étant très entendu et il pouvait faire nommé qui il voulait!je suis sure que c’est dans cette optique là que ce voyage de ping au bourgès doit être vue.
      Maintenant,vous qui êtes spécialiste dans les situation des familles des autres,dites nous lors de la séparation de ping et de pascaline,la garde des enfants est revenu à qui?les voyages qu’il effectuaient étaient aux frais de qui?
      pour finir quel commentaire faites vous des autres voyages,et pourtant plus nombreux,plus couteux,et moins important en apparences

  7. Le Villageois dit :

    Rien de surprenant. Une énième preuve que les Bongo gèrent le Gabon comme une plantation de manioc de Lewaï. Aux yeux du monde, ça fait très ridicule, ça alimente les caricatures. Toutes ces histoires minent la crédibilité du Gabonais. Nous sommes tous complices tant et aussi longtemps que ça va durer. Lorsque je vois que certains acceptent, applaudissent ou font semblant de fermer les yeux devant de telles grossières et honteuses déviances, au sommet de l’Etat, en matière de gestion du bien public, j’aimerais qu’un scientifique me donne la spécificité de l’ADN du Gabonais.

    • Ecriture dit :

      Je suis d’avis avec toi Le villageois. Les basses besognes des Bongo et compagnie retombent sur la nation tout entière. Ils sont supposés être la vitrine du Gabon à l’étrange et leurs comportement remet en cause l’intégrité morale de la nation de même que sa capacité de gestion des biens publics.

  8. Ecriture dit :

    La famille Bongo adorent s’illustrer dans les affaires peu convenantes les unes des autres. Jamais en va entendre que Pascaline Mferri Bongo (ou un autre membre du clan Bongo)s’illustrent positivement au sein d’une conférence internationale, ou encore en défendant une cause noble de manière désintéressée, dans le concert des nations, jamais!. Mais au contraire ils excellent dans la débauche, le vol, la tuerie et d’autre bassesse que la moralité m’interdit d’ennoncer. Les choses vont de mal en pis pour eux, et ce n’est pas en niant les fait que les choses s’amélioront. Qu’ils commencent par rembourser leurs impayés sans passer par le contribuable.
    Tel père tels enfants…

  9. Ping-Bong dit :

    Du vrai Ping-Bong.
    On mérite les dirigeants qu’on a. Le président qui mènera le Gabon vers l’émergence semble n’être pas encore né.
    Du vrai Ping-Bong.
    Les gabonais doivent donneront leur voix au candidat qui n’a jamais été ministre. Tous ces barons qui se disent opposants et avec tout ce qu’ils connaissent il n’osent dénoncer ce qu’ils ont vu ou vécu pendant des décennies.
    Du vrai Ping-Bong.
    Pourquoi ce sont des moustiques comme Lanlaire; Média Part; Ona Essangui… qui doivent faire le boulot à leur Place. Que font ces lions ?
    Du vrai Ping-Bong.
    Beaucoup ont des millions dans leurs comptes de banques. Combien d’hôpitaux ont-ils construits de leur poche : ces politiciens de l’Internet et de la Télé.
    Du vrai Ping-Bong.
    S’ils veulent des voix qu’ils posent des actes concrets. Rassemblez vous et faites des dons en salaire aux enseignants et à nos médecins.
    Le seul salut pour le Gabon est d’éduquer nos enfants afin qu’il sachent travailler et s’organiser ensemble.
    Les Gabonais disposent désormais de moyens de pression contre tous ces bourreaux qui n’ont aucun amour pour leur pays.
    Vous irez tous en exil en occident.
    Du vrai Ping-Bong.

  10. Pygmalion dit :

    La plaie du Gabon c’est cette famille, les Bongo, et leurs parasites. Et nous devons continuer à serrer la ceinture pour que les Bongo, grands et enfants, s’enjaillent? Même vous-mêmes! Là on atteint le summum de la bêtise. Dieu merci la fin arrive inévitablement. Voici un papi de 72 ans qui vient d’être élu à la tête du Nigéria, sa mission: mettre fin à la corruption. En 2009, Ali et ses discours pompeux sur la lutte contre l’enrichissement illégal est arrivé en forçant le passage. Mais nous avions oublié qu’il parlait de lutter contre les autres qui volaient pour mieux voler. Résultat les caisses sont vides. Et ça ne va pas s’arranger avec les cours du baril de pétrole qui ont chuté.
    Les Bongo sont une malédiction pour le Gabon.

  11. feli dit :

    AKKASSGA voulait connaitre la vérité sur l’affaire du Boeing présidentiel immobilisé en France, eh bien il l’a. qu’il fasse à nouveau une sortie médiatique pour raconter des inepties.

  12. boutala dit :

    Chaque mois une affaire Bongo and company. Bon sang rendez notre pays vous l avez déjà trop sali. Je parle de la même famille.

  13. Miss T dit :

    Yo, yoh! Wesh, wesh ! N’est-ce pas Pascaline? On verra où tout ça va entraîner votre maudite famille…

  14. hurricane dit :

    Vous voulez votre pays ??? bah,CHASSEZ LES BONGOS ET COMPAGNIE DU POUVOIR.Et non attendre le Messi en étant assis au w.c ou compter sur les faux opposants qui se cajolent dans les ténèbres.

  15. Gaboma dit :

    La famille Bongo, et son goût du lucre, est la plus grande plaie, la plus grande malédiction du Gabon. Vivant trop au dessus de leurs moyens au prix de l’appauvrissement du contribuable.

  16. missive dit :

    Ping c’est un pauvre type. Pascaline lui donnait toujours l’argent ainsi qu a ses enfants. Il est pingre comme tout donc les enfants font souvent la manche à Pascaline pour avoir l’argent.
    L’opération du fils de Ping pour maigrir c’est Pascaline, les voiture de ses enfants c’est elle. Ping n’aide pas sa propre famille c’est le peuple qu’il aidera? Mon oeil oui! Qu’il paye aussi sa facture dans le boing 777. Tous des chiens et les grèves vont se poursuivrent.

    • Mwanemakaben dit :

      Bon, je vous rappelle qu’au Gabon, même si certaines ethnies sont patriléneaire, il n’en démeure pas moins que la majorité et surtout le sud et sud est sont matrilinéaire. Donc l’enfant appartient bien à la mère et généralement vit avec la mère. Si donc les enfants Ping vivaient avec la mère, la logique est qu’ils participent aux escapades de la mère et non du père. Pour ce qui est de Ping, même s’il n’est pas sans reproches dans sa vie d’homme politique (qui l’est d’ailleurs?), il est intéressant de noter qu’il a pris cet avion une fois alors qu’il est à l’UA. La question sur laquelle on devrait nous éclairer est celle de savoir si en prenant cet avion il allait pour représenter les intérêts du Gabon en France. Auquel cas, tout le monde devait la fermer. Dans le cas contraire, il faut qu’il règle sa note, puisqu’on connait combien le trajet a couté.

  17. Oxi Mavioga dit :

    Il est temps que chacun porte sa croix en prenant ses responsabilités.Je suis désolée mais il n’est nullement question de déposer les problèmes des uns sur le dos du Président Ali. Que Mr Jean Ping et #Pascaline aillent régler leurs dettes. Affaire à suivre!

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