Le plus grand espace d’échanges commerciaux du Gabon, le marché Mont-Bouët à Libreville, a été une nouvelle fois consumé par les flammes dans la soirée du 16 octobre 2012. Un drame qui a de facto occasionné la fermeture de ce lieu, pour quarante-huit heures.

La partie du marché de Mont-Bouët totalement détruite par l'incendie du 16 octobre 2012 - © David Dissumba/Gabonreview.com

Les habitants de la zone de Mont-Bouët ont été surpris, le mardi 16 octobre vers 19 heures, par des flammes qui ont dévoré une bonne partie du grand marché de Libreville, plus précisément, du secteur situé derrière la succursale en ces lieux de Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (Bicig) ; une zone en majorité dédiée au commerce de la friperie, de la volaille, de la viande de brousse ainsi qu’aux tailleurs qui réajustent les vêtements ou «dépannent» les consommateurs pris par les délais pour la confection d’une tenue.

Rendus sur les lieux dans la nuit de l’événement, le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, ministre de la Défense nationale, Ruffin Pacôme Ondzounga, et le maire de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane, n’ont pu que constater les dégâts. Dépassés par les événements, les sapeurs-pompiers, appuyés par ceux de l’aéroport, n’ont pu que circonscrire le feu qui a tout consumé dans ce secteur. Des boxes, des hangars abritant de la volaille et même des boutiques ont subi le brasier qui s’est arrêté en partie à cause des murs en parpaings formant un contre-haut.

Les commerçants ne comprennent pas comment cela a pu arriver. Nombreux d’entre eux ont d’ailleurs été surpris de constater à leur arrivée qu’il n’y avait que des débris là où ils exerçaient, au quotidien, leur activité. «On ne sait même pas par où commencer pour se plaindre», a déclaré Madou Bamba, un commerçant malien dont la boutique de pagnes a été transformée en cendres.

De nombreux autres commerçants, comme lui, n’avaient aucune garantie pour assurer leurs biens. «C’est maintenant qu’on sait que c’est important d’assurer la boutique. J’ai tout perdu là-dedans. Que vais-je faire ?», a-t-il poursuivi assis en face de la zone de l’incendie, observant les quelques personnes qui ont réussi à entrer dans ce lieu désormais gardé par les éléments des forces de sécurité. Désespérées, ces personnes, fouillaient dans les ruines pour dénicher les billets de banques ou les pièces qui auraient pu échapper aux flammes.

Les pertes sont énormes et personne ne peut encore se prononcer sur les causes de l’incendie. Mais, les commerçants ont leur petite idée. «Il y a une petite guerre ici entre les gens (les communautés – ndlr) qui veulent contrôler la construction des bâtiments dans ce marché. Ces histoires-là peuvent nous amener loin…», a expliqué une vendeuse sinistrée. Les différentes insinuations laissent penser que l’incendie serait d’origine criminelle. «Depuis que le marché avait brulé en 2009, chacun fait un effort pour protéger les fils électriques qu’il tire. On ne peut pas me dire que c’est un court-circuit», a renchéri un autre commerçant qui se demande quelle solution va apporter le gouvernement à ce problème. Ce qui est sûr, c’est que comme en 2009, et tous les précédants, cet incendie a encore ruiné de nombreux commerçants.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Encore eux dit :

    La mauvaise planification urbaine entraîne des incendies dévastateurs. comment peut on construire anarchiquement des marchés près des lieux d’habitations?

    Des états généraux de planification urbaine doivent s’imposer dans notre pays.

  2. EM dit :

    Libreville est devenu trop petite.
    Il faut créer une banlieu à Ntoum et mettre un RER entre la gare de Ntoum et Owendo, avec des parking …

    Il faut construire un tramway qui fasse la boucle Stade Angondjé Aéroport – Charbonnage – Université – Boulevard – Présidence – SNI Owendo – Port Owendo et Port Owendo – Nzeng ayong rond point – démocratie – Université – Haut de guégué – Aéroport – Angondjé Stade.

    Il faut tracer 5 nouveaux boulevards 2×2 parallèle au boulevard triomphal.
    1er : Ex hotel dialogue – 3 quartier – derriere la prison – voie expresse
    2e : la poste en ville – commissariat – avenu cointet – derriere hopital – Mon bouet – gare routiere nkembo – voie express
    3e : London – baraka – les akébés – bellevue – cosmopark – rio – avéa – voie express
    4e : Pmi glass – plein niger – baraka – voie express
    5e : feu rouge lalala – lalala à gauche – echangeur iai

    Enfin, il faut une rocade périphérique de 3×3 voie d’angondjé – nzeng ayong – RN1

    Mettre la RN1 en 3×3 voies au lieu des 2×2 en vue actuellemnt

    A vous …

  3. ni lire ni écrire dit :

    Très bonne idée EM. Mais assez éloignée du sujet. De meilleures voies de circulation ne règleront pas la question de la sécurité incendie défaillante. Que ce serait il passé à une heure de plus grande affluence? Combien de morts aurions nous du subir?
    Il faudrait une règlementation plus stricte dans les lieux ouverts au public, et des services de contrôle honnête qui ne détournent pas la sécurité incendie en nouveau moyen d’arrondir ses fins de mois. Ce n’est pas de bonnes idées que ce pays manque. C’est de gens travailleurs pour les mettre en place, et de gens honnete pour les controler. Nous sommes un pays de rêveurs…

  4. La Fille de la Veuve dit :

    Je ne suis pas certain qu’il faille aller habiter a Ntoum. Pour une ville qui compte moins d’un million d’habitant et qui en contera moins de 3 millions a horizon 2050, etaler l’habitation sur 40 km ne me parait pas raisonnable en terme de transport urbain, donc de temps passe dans les transports, de cout des transports et de consommation d’energie.

    Par contre le reste persuade que dans l’espace actuel compris entre Owendo, Bikele, Bambouchine, Agondje, le Cap. Il y a suffisament d’espace pour offrir a la capitale un espace urbain moderne et convenable.

    Concernant le marche de Mont-Bouet, peut-etre faudrait-il se poser la question de la volonte de maintenir une telle concentration commerciale qui par nature est difficilement gerable par la puissance publique, aussi bien en terme de securite, de lutte contre toutes les formes de delinquance que de snate publique.

    Il faudra reflechir a faire disparaitre ce marche et a encourager l’etablissement des commerces de maniere harmonieuse dans toute la ville.

    • ni lire ni écrire dit :

      Bien d’accord avec vous. La ville est trop grande pour concentrer marché de gros et de détail en un seul lieu. Mais je n’ai jamais entendu des projets urbanistiques à long terme du Maire de la capitale. En a t il?

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