La presse australienne annonce un montant de 3,5 millions de dollars relatif à l’accord récemment signé entre le Gabon et BHP Billiton pour l’exploitation du gisement de fer de Bélinga. Une information vraisemblablement parcellaire qui suscite le questionnement. 

On en sait un peu plus sur l’accord auquel le gouvernement gabonais serait parvenu avec le géant minier australien BHP Billiton Ltd (BHP) au sujet de l’exploitation du gisement de fer de Bélinga. Sans citer sa source, le très sérieux journal « The Australian » a annoncé, le 7 janvier, un montant de 3,5 millions de dollars. Le journal signale également que le gisement de Bélinga contient environ 4 milliards de tonnes métriques de minerai. Ce qui fait de cet accord la percée la plus importante de BHP en Afrique dans le secteur du minerai de fer.

Il est à noter que Bélinga avait déjà attiré au Gabon les rivaux de l’australien et certains d’entre eux avaient enregistré une bonne avancée quant à son exploitation. Notamment, la compagnie minière brésilienne Vale do Rio Doce (CVRD) qui avait signé, le 8 mars 2005, un accord lui permettant d’entamer les recherches préalables à l’exploitation du gisement. Le groupe métallurgique français Eramet avait alors fait également part de sa volonté de participer à l’exploitation du fer de Belinga à hauteur de 10 à 15%.

Du fait de la décision, en juin 2006, du gouvernement gabonais de préférer à la CVRD le consortium China machinery & equipement (CMEC), les Brésiliens s’étaient résolus à geler leurs activités au Gabon. La société brésilienne qui avait créé en 2005 au Gabon la Compagnie minière de trois rivières (CMTR), a annoncé, en avril 2010, son intention de s’y réimplanter. A l’effet de quoi le président Ali Bongo a reçu en audience, le 10 avril 2010, Edouardo Ledsham, directeur général de la CVRD.

Le 1er décembre dernier, le gouvernement gabonais é résilié la convention minière dont bénéficiaient les Chinois de la Compagnie minière de Belinga (Comibel), filiale à 75 % de la CMEC. Ce qui a ouvert grandes les portes de l’exploitation du fameux gisement de fer à BHP Billiton.

Des zones d’ombres subsistent cependant. Hormis l’indiscrétion d’un fonctionnaire en charge de la supervision du projet Belinga, pourquoi le gouvernement gabonais n’annonce-t-il pas officiellement l’accord passé avec les Australiens ? Qu’advient-il du précédent contrat ? Quelle va être la réaction de la partie chinoise, qui avait déjà énormément payé, en pots-de-vin, argent, automobiles (les fameuses Gonow de la présidentielle 2005) et autres cadeaux ? Que représentent les 3,5 millions de dollars (environ 1,75 milliard de francs CFA) annoncés par la presse australienne, un bakchich au passage ? Est-ce juste le montant de l’achat du permis ? Auquel cas, quelle est la suite de la convention et quels bénéfices pour le Gabon ?

Pour mémoire, en 2007, on annonçait 1.600 milliards de francs CFA d’investissements. Un montant alléchant, alors que le contrat faisait la part belle aux Chinois en termes d’avantages fiscaux et douaniers, et de responsabilités concernant les effets pervers environnementaux. Pourquoi ce mutisme d’un gouvernement qui a pris l’habitude de communiquer ?

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Etienne Rossatanga dit :

    Marc Ona, Nicaise Moulombi et tous les environnementalistes, ouvrez les yeux, ça pue l’arnaque….. Il va y avoir du boulot et du sport….. Pour Lee White, c’est une épreuve qui s’ouvre : va-t-il se taire et tout cautionner pour se légitimer à son poste ou va-t-il se souvenir qu’il est d’abord un « défenseur » de l’environnement ? ça commence à devenir intéressant….

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