L’observatoire gabonais des médias (Ogam), avec l’appui du Conseil national de la communication (CNC), de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), organise depuis le mardi 11 décembre à Libreville la révision de la Charte des droits et des devoirs des journalistes du Gabon, 21 ans après sa mise en place.

Journalistes gabonais durant la Tropicale Amissa Bongo - © Arias Danger Aimée/gabonreview.com

Journalistes gabonais durant la Tropicale Amissa Bongo – © Arias Danger Aimée/gabonreview.com

Ce séminaire-atelier a pour ambition de revoir cette charte mise en place en 1995 en vue de l’adapter au contexte évolutif du métier, mais également du monde en général. Ce sont ainsi une quarantaine d’experts qui réfléchissent pour trouver de nouvelles formules adaptées aux 21 articles de cette plateforme qui définit les règles d’application et d’exercice du métier sur le territoire en national.

Norbert Ngoua Mezui, représentant le président de l’Ogam lors de la cérémonie d’ouverture des travaux au siège du CNC, a déclaré qu’il était impératif de «faire le ménage dans ce domaine». Toute chose soutenue par le Conseiller-membre, Chargé des relations avec la presse écrite, Gilles Thérence Nzogué, qui estime, quant à lui, que cette charte était devenue caduque. En son temps, l’ancienne version ne prenait pas en compte, par exemple, les nouveaux supports d’informations que sont les sites internet et autres blogs. En outre, de nombreuses personnes exercent le métier en faisant totalement fi des règles et des normes.

«La crise de valeurs, perceptible dans la pratique du métier, et la méconnaissance des règles du journalisme professionnel sont pris en compte par les professionnels eux-mêmes», a déclaré M. Nzoghe pour qui «la vulgarisation de la charte est le moyen de rompre avec ces égarements».

Tous ces éléments seront revus, toilettés, afin de faire coller cette charte à l’évolution du paysage médiatique et à l’urgence d’activer des mécanismes d’autorégulation sur la base des valeurs partagées. Comme a souligné le partenaire de cette initiative, Boubacar Camara, représentant du bureau de l’Unesco à Libreville, cette rencontre coïncide avec les recommandations du récent rapport sur le développement des médias au Gabon. «Dans ce rapport élaboré par l’Unesco, en partenariat avec le Pnud (Programme des Nations Unies pour le développement), relève-t-il, plusieurs recommandations (52 au total) sont formulées tant à l’endroit des pouvoirs publics, des professionnels de la communication que des partenaires au développement».

En amont, il est à noter que ce rapport sur les médias au Gabon déplore la lenteur des professionnels et de leur entreprise de presse à se positionner face au régime en place. En outre, il fustige l’absence de promotion des principes fondamentaux qui consacrent le professionnalisme dans ce métier.

On attend, in fine, que cette rencontre redéfinisse les notions mal appréhendées par les «communicateurs» au Gabon, comme la responsabilité du journaliste, la liberté de la presse, la mission d’informer et d’éduquer, le secret professionnel, la protection des sources, entre autres. Vendredi prochain, une séance plénière aura lieu à la Chambre consulaire de Libreville en présence des responsables des organes de presse du pays. Elle permettra certainement de rendre les conclusions de ces assises.

Lors de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse le 3 mai dernier, le ministre de la Communication, Blaise Louembé, avait déclaré que 101 autorisations d’organes de presse écrite ont cours au Gabon. Sur ce chiffre, seuls 89 ont pu paraître régulièrement en 2011. À cela il convient d’ajouter au titre de la liberté, de l’indépendance et de la pluralité de la presse, que des autorisations ont été accordées à 30 radios privées et 15 télévisions privées à compétence régionale et internationale. A ce tableau s’ajoute 13 autorisations d’exploitation d’organes en ligne. C’est dire l’étendue de la tâche qu’il y a à accomplir pour éviter les multiples débordements et manquements auxquels on assiste au fil des parutions.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. lisiane dit :

    De retour de 3 jours à Port-Gentil… Gabonreview est encore plus populaire qu’à Libreville là-bas. La plupart des discussions dans les bars tournent autour d’articles publiés ici. On a beau avoir des dizaines de journaux, télés et radios, bien peu nombreux sont ceux qui font leur travail correctement ! Et pourtant c’est possible, alors pourquoi cette médiocrité ambiante ?

  2. Boukoubi Maixent dit :

    Est-ce que cet atelier va évoquer le cas de Lin-Joël Ndembet ? Est-ce que cet ateluier va se pe,cher sur la situation de ce journaluiste, au talent quelconque, mais qui est à la fois PCA de Gabon matin et AGP et DG de l’Union ? Autrement dit, ce monsieur est à la fois PCA dans le publuic et DG dans le privé. Ce monsieur est PCA et DG de deux entités concurrentes puisque l’Union et gabon matin sont concurrents. Ce monsieyr est PCA du vendeur et DG de l’acheteur puisque l’Union est client de l’AGP…. Est-ce que cet atelier va se pencher sur ce cas ? Que dit Guy Betranrd Mapangou de cela ? Il ne s’agit pas simplement de suspendre Edzombolo. Ner me faites pas croire que le rôle du CNC se résume à museler la presse libre….

    • La Fille de la Veuve dit :

      @ Boukoubi Maixent,

      Le poisson pourrit a la tete.

      Tant que le Gabon sera dirige par celui qui a braque le Pouvoir en 2009 et qui pretend etre Docteur en droit, sans jamais avoir pose son derriere sur les bancs d’un Amphi, le Gabon aura aussi pour President du CNC Guy Bertrand Mapamgou et pour DG de l’Union et PCA de l’AGP-Gabon Matin, Lin-Joel Ndembet.

      Le poisson pourrit par la tete!

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